30/05/2017
Un couple pas ordinaire
Les Macron
Caroline Derrien et Candice Nedelec
éditions Fayard
L'une est journaliste à VSD, l'autre chef de service à Gala. Il n'est donc pas question de philosophie politique, mais bien l'étude d'un phénomène médiatique. Pourquoi les hebdomadaires ont-ils multiplié les couvertures du couple ? Parce que que cela fait vendre ! + 30%, en moyenne !
J'ai boudé le phénomène, mais maintenant qu'ils sont installés à l'Elysée, je n'ai pas voulu mourir idiot.
20 ans d'écart entre époux, ce n'est pas si rare. Mais il est peu usuel de cela soit dans ce sens là. Le seul exemple historique qui me vienne à l'esprit est Diane de Poitiers. Le fait qu'elle n'est pas été l'épouse mais la favorite accentue encore le phénomène. Je trouve tout à fait déplacées les plaisanteries sexistes à ce sujet.
Une femme au service de l'ambition dévorante de son mari n'a rien d'original. Manifestement elle ajoute son intelligence à la sienne, et son sens du contact multiplie celui de son époux.
"On ne travaille pas bien lorsqu'on est pas heureux"
"La politique ne devrait pas être un moyen de soigner ses blessures narcissiques."
08:17 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, macron
17/05/2017
Dans l'ombre d'un candidat à l'élection présidentielle
Dans l'ombre
Edouard Philippe et Gilles Boyer
Editions JC Lattès
J'ai hésité à acheter ce livre de presque 600 pages, écrit par deux militants de droite, l'un élu, l'autre "conseiller". Je n'ai pas regretté : il est excellent et plein d'humour.
C'est un roman policier, avec des mystères, et même des meurtres, avec de l'action et des questions. Ce roman policier a la particularité de se dérouler dans le monde politique, à l'occasion d'une élection présidentielle.
L'action est supposée se passer au sein du grand parti de droite, mais cela parle de fraude à l'occasion du vote des militants pour la "primaire". Une primaire au sein du grand parti de la droite ? Une fraude à l'occasion du vote des militants serait-elle imaginable au PS ?
Les relations entre l'équipe de campagne et le candidat, ainsi qu'au sein de l'équipe du candidat, les relations avec les journalistes, ces relations humaines intenses, véritables objets du roman, sont probablement transposables de droite à gauche...
"La politique, c'est souvent savoir faire naître un espoir. Et après d'être prêt à gérer les déceptions"
"Un politique, c'est une aptitude à sentir et à toucher les gens, à leur faire comprendre que l'on est à la fois comme eux et différent."
"Les saltimbanques de la politique qui savent mimer l'intérêt pour les autres, la grandeur d'âme et la simplicité des manières"
"Je n'en connais pas qui se pense inutile. Ou qui conçoive que quelqu'un d'autre ferait mieux"
"Pourquoi solliciter le suffrage des électeurs si on ne pense pas sincèrement qu'on va faire mieux ?"
"Fondamentalement, pour faire de la politique, il faut avoir un ego."
"Un bon déjeuner politique, c'est celui où l'autre parle de son sujet favori : lui-même"
"En politique, on devient rarement riche, mais il est difficile de ne pas finir gros"
"Il faut toujours rire avec ses adversaires en politique. Si vous ne riez pas avec eux, c'est que vous êtes sectaire, ou inquiet, ou chiant. Dans tous les cas, c'est mauvais signe".
"Un monde où les gens sont plus méchants et plus retors que la moyenne"
"Dans la vie, on a peur de ce qu'on ne comprend pas"
"La paranoïa, c'est la maladie professionnelle de l'homme politique et des apparatchiks"
"Même les paranoïaques peuvent avoir des ennemis"
"Un type qui travaille en politique depuis vingt ans et qui n'a pas d'ennemis ne fait pas bien son boulot"
"Qui peut passer plus de temps à lutter contre les gens du même bord qu'avec des gens du bord opposé ? Un homme politique !"
"Rien de tel que le spectacle d'une guerre fratricide pour exciter la presse politique"
"Les combats acharnés au sein de la même famille laissent forcément des traces"
"Il ne disait rien, puisqu'il n'avait rien à dire, ce qui démontrait une grande intelligence et une forme d'originalité radicale dans le milieu politique"
"C'est fou comme quand quelqu'un pense comme vous, vous avez tendance à le trouver intelligent"
"Dans le monde politique, on finit toujours par trouver convaincant ce qu'on a envie d'entendre"
"Dans ce métier, il est essentiel de savoir attendre"
"En politique, beaucoup de choses ne servent à rien, mais il faut les faire correctement"
"Etre un perdant, c'est un problème. Mais être un mauvais perdant, c'est un péché mortel"
21:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique
06/05/2017
"La France ne peut pas se retrouver sans retrouver le monde"
François Mitterrand
Michel Winock
Biographies NRF Gallimard
J'ai rencontré François Mitterrand en 1969, à l'occasion de la sortie de "Ma part de vérité" qui a été mon premier livre politique.
J'ai eu l'occasion de lui parler alors que j'étais Secrétaire national des cheminots socialistes, juste avant 81. Je lui avais dit alors que l'âge de départ à la retraite devait être différencié en fonction de la pénibilité du travail. Les cheminots travaillant dans les bureaux n'avaient aucune raison de partir à 55 ans, comme ceux qui travaillent en 3X8, comme c'était mon cas...
J'ai eu Michel Winock comme professeur (maître assistant) d'Histoire à l'université.
De nombreux livres ont été écrit sur François Mitterrand, généralement par des journalistes, ou par certains de ses proches, politiques ou personnels. On a même fait parler son chien Baltique...A ma connaissance, c'est la première fois qu'un historien universitaire se livre à l'exercice. Il cite beaucoup les autres ouvrages sur l'objet de son étude, généralement en soulignant les contradictions.
En 78, candidat suppléant député aux législatives, j'ai vraiment cru que nous allions "changer la vie". Un an plus tard, au Congrès de Metz, j'étais beaucoup plus sceptique sur la "rupture immédiate avec le capitalisme". Au cours de ses deux septennats, exemple qui restera unique dans l'histoire de France, François Mitterrand a été "un concentré sur ce que l'on peut faire". Plus pragmatique qu'idéologue. "Radicalité dans le discours, possibilisme dans les actes."
Je l'ai écouté deux fois s'adresser au Parlement européen. Dans les deux cas des discours qui ont marqué.
Les socialistes français ne sont pas spontanément favorables à la construction européenne. J'ai assisté en direct à la façon dont le Président a amené les parlementaires européens socialistes français à soutenir le rapport Spinelli, fédéraliste, dont ils ne voulaient pas, pour la majorité d'entre eux. Ce n'est que face à Mitterrand que Jean-Luc Mélanchon, jeune sénateur mitterrandolâtre n'osait critiquer la construction européenne.
Son discours sur le thème "le nationalisme, c'est la guerre" est resté gravé dans ma mémoire."
"Il était sûr de l'influence que retrouverait une France résolue à travers une Europe forte, par quoi se poursuivrait l'épopée française."
"Il a inscrit son action dans un temps qui dépassait celui de son existence." "Mitterrand ou l'homme qui médite sur les tombes."
"La mort redonna à François Mitterrand tout son lustre."
18:19 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielle
05/05/2017
Bedos renoue avec sa "revue de presse"
A l'heure où noircit la campagne
Guy Bedos
éditions Fayard
J'ai été bercé par les "revues de presse" de Guy Bedos. Je m'en régalais au moins autant qu'avec ses sketchs. Octogénaire, Guy Bedos a fait ses adieux à la scène. Pendant un an il a noté sur ses cahiers les réflexions qu'il aurait faites s'il avait été toujours en tournée. Cela donne un petit livre vite lu.
Guy Bedos est un humoriste engagé, pas vraiment un pronostiqueur politique. Ses cibles favorites : Sarkozy et Valls. Après les primaires, il a misé sur Hamon, avec Montebourg comme Premier ministre... Il ne parle quasiment pas de Macron ni de Mélanchon, secondaires à ses yeux.
Curieusement, il s'en prend peu à Marine. Sauf pour se féliciter d'avoir gagné dans le procès qu'elle lui avait intenté.
Le livre est dédié à son ami Michel Rocard, décédé pendant la période.
"A côté de Sarkozy, Juppé, c'est Mélenchon"
"Qu'est-ce que vous voulez que je dise sur la Droite ? A part réclamer une minute de silence."
"Trump, Le Pen, Fillon...Tous trois attachés à Poutine. Les banques russes n'y sont peut-être pas tout à fait étrangères."
"Si on devait gifler toutes les têtes à claques qui encombrent le paysage politique, on finirait manchot."
08:41 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielle, humour
04/05/2017
Cabu, le caricaturiste le plus juste
Le journal des présidents
Cabu
éditions Michel Lafon
"Un dessinateur qui se nourrit de l'actualité compte plus volontiers les septennats qui se succèdent que l'âge qui avance." (Cabu)
Quand je vois la plupart des caricatures d'aujourd'hui, je ne peux que regretter l'assassinat de Cabu.
Non seulement son trait est juste, mais il était un véritable chroniqueur de la vie politique, il est aussi juste dans la fond que dans la forme graphique.
Les sept présidents de la Ve République sont, bien entendu, les vedettes qui se trouvent en couverture. Mais il y a également des caricatures des deux présidents de la IVe : Vincent Auriol, le socialiste méridional, et René Coty le Havrais.
Bien entendu les présidents sont rarement seuls, et l'on retrouve tous les principaux personnages politiques des soixante dernières années. Il y a donc trois dessins où l'on reconnait avec le président Hollande, Emmanuel Macron baptisé "l'hémisphère droit de Hollande", et un autre qui fait dire à Hollande "tu iras loin...à ton âge, je n'avais pas encore fait descendre les notaires dans la rue !".
Cabu nous manque, ses dessins sur l'actualité de cette présidentielle nous manque. A défaut de nous consoler, nous pouvons nous régaler des dessins antérieurs...
08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, présidentielle, dessins de presse


