03/09/2013
l'Union europénne et la Syrie
Syrie : grandeurs et limites de l'action de l'Union Européenne
Tous les chiffres concordent : le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins a dépassé les deux millions, dont plus d'un million d'enfants.
Donner une réponse à cette catastrophe humanitaire ne peut être laissé aux seuls pays voisins.
L'Union européenne peut et doit jouer un rôle de coordination de son aide propre et de celles de ses pays membres.
Bien sûr, il est possible de regretter que l'Union européenne n'ait pas une politique étrangère commune dépassant un peu le jeu des "déclarations" communes.
Son rôle dans l'aide humanitaire sauve, sa dignité morale, face à son impuissance à influencer ce qui se passe dans le pays.
15:38 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
30/08/2013
Selon que vous serez à Londres ou à Paris...
Démocraties
Hier, le Parlement britannique était convoqué pour décider d'une éventuelle action en Syrie.
Dans le même temps, le Président de la République française convoquait son "conseil de sécurité", composé de ministres, de généraux, de hauts fonctionnaires, et promettait que le Parlement serait informé "dans les meilleurs délais".
Les commentateurs politiques ne semblent pas avoir noté cette illustration des régimes parlementaires et présidentiels.
Comme chacun sait, le Parlement britannique a émis un vote négatif.
En France, le gouvernement viendra expliquer au Parlement la décision prise...par le Président.
Les socialistes français se sont totalement coulés dans les institutions de la Ve République !
08:55 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, syrie
27/05/2013
Syrie : au moins aider les réfugiés !
L'aide Européenne aux réfugiés syriens est vitale
Face à la situation alarmante des réfugiés syriens, il est indispensable d'établir et appliquer une "feuille de route" pour gérer ce drame humain. Il faut que l'Union européenne contribue de manière active, financièrement et logistiquement, pour que la situation alarmante des réfugiés syriens soit gérée au mieux, dans l'attente de l'indispensable compromis politique pour mettre fin aux tueries.
Après la mort de plus de 75.000 personnes, la fuite de plus d’un million de réfugiés dans les pays voisins et la misère de millions de Syriens ayant dû fuir leurs maisons pour se retrouver réfugiés dans leur propre pays, envoyer plus d’armes en Syrie n'est pas la solution.
Alors que la ville de Qousseir s’apprête à repasser aux mains de l’armée de Bachar Al Assad, alors que des milliers de civils, en majorité des enfants, sont pris au piège, alors que la guerre s’internationalise et que des acteurs étrangers s’affichent clairement aux côtés des belligérants, il ne s'agit pas d’ignorer ce tournant tragique, mais de se pencher sur l'un des versants les moins visibles du conflit, à savoir le sort des réfugiés. Ils sont plus d’un million et demi, massés dans des camps ou accueillis dans des familles, dans les pays limitrophes de la Syrie, au Liban, en Jordanie, en Turquie. Leur situation est dramatique, malgré l’héroïsme des travailleurs humanitaires sur le terrain et malgré l’aide de l’Union européenne.
Dramatique, car
- des contraintes financières empêchent de délivrer une aide humanitaire de base suffisante
- des émeutes éclatent dans des camps, à cause des conditions de vie difficiles des réfugiés, comme dans le camp jordanien de ZAATARI, qui héberge 170.000 réfugiés
- la violence sexuelle y sévit, les femmes et les enfants sont victimes de viols, de faux mariages masquent une prostitution rampante
- les familles qui accueillent au Liban les réfugiés sont des familles pauvres, qui ne parviennent plus à supporter ce poids supplémentaire
- des conflits politiques et confessionnels risquent de faire imploser les pays les plus vulnérables comme le Liban ou la Jordanie, mais provoquent aussi des incidents sévères comme en Turquie.
- les Etats-membres répugnent à accepter des réfugiés syriens, y compris des déserteurs de l’armée de Bachar qui auraient droit au statut de demandeur d’asile.
De 1,5 à 2 millions de personnes aujourd’hui, à la périphérie de la Syrie et en Afrique du Nord dépendent exclusivement de l’aide internationale, mais l'élan de solidarité est très insuffisant. Toute nouvelle escalade de la violence viendrait aggraver encore cette situation explosive. En attendant les résultats hypothétiques de la conférence de Genève 2, le Parlement européen lance aujourd’hui un cri d’alarme à la communauté internationale pour qu’elle prenne conscience de l’ampleur de ce drame et assume ses responsabilités. Car cette tragédie humanitaire pourrait être la grenade dégoupillée qui embraserait toute la région.
18:10 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
16/05/2013
Drame syrien : les raisons historiques
Aux origines du drame syrien
1918 - 2013
Xavier Baron
Editions Tallandier
Bientôt 100.000 morts, 1 million et demi de personnes déplacées. Et tout le monde se rend bien compte de cela n'est pas terminé.
"Tant que chaque camp pourra disposer des armements nécessaires, et que les combattants ne feront pas défaut, la guerre pourra continuer".
Pays aux frontières arbitraires, issues de tractations anglo-françaises (accords Sykes/ Picot), "les territoires syriens perdus forment aujourd'hui le Liban, la Jordanie, la Cisjordanie, Israël, l'ouest de l'Irak, et la province d'Alexandrette. Le grand royaume arabe indépendant promis par les Britanniques aux Arabes en échange de leur entrée dans la guerre contre l'Empire Ottoman, en 1916, est oublié. Ce démembrement est l'une des causes du ressentiment à l'égard de l'Occident." "La Syrie moderne n'a jamais réellement oublié les provinces dont elle a été privée à la chute de l'Empire ottoman."
La France, qui a reçu mandat de la Société des Nations, "choisit de s'appuyer sur les minorités", dont les Alaouites. "La puissance mandataire leur ouvre la carrière militaire". "L'armée offre à la communauté alaouite les premières perspectives de promotion sociale".
En Syrie, foyer du nationalisme arabe, "creuset des idéaux unitaires", la "catastrophe" de 1948 a créé un traumatisme durable. Bien entendu, l'armée a rejeté la faute sur les responsables politiques.
"L'entrée de l'armée syrienne dans la vie politique, qu'elle ne quittera plus, a lieu le 30 mars 1949, armée qui, pour la première fois au Proche-Orient, prend la responsabilité du changement politique".
"L'armée est devenue la force principale du pays".
"La nécessité impérieuse de mobiliser toutes les ressources de la nation dans le combat contre Israël justifient tous les excès, toutes les atteintes à une vie politique pluraliste."
La répression de Hama, en 1982, "ville systématiquement bombardée par l'artillerie et les chars", 20.000 morts en trois semaines, a constitué les prémices des affrontements actuels. "Le régime a révélé sa nature en montrant que rien ne peut l'arrêter quand il se trouve dos au mur". Est-ce parce que les initiateurs de la révolte étaient liés aux "Frères musulmans" que le silence de la communauté internationale a été assourdissant ?
Souffrant de la phobie de l'isolement, "les seules alliances stables ont été celles nouées avec la Russie et l'Iran."
Avec l'arrivée au pouvoir de Bachar, "la référence devient le modèle chinois, le monopole du pouvoir n'est pas un obstacle à l'ouverture économique." Mais, "l'économie planifiée ne parvient pas à achever sa transition vers une économie de marché". "Un quart de la population vit dans la pauvreté."
"Le choc qui fait basculer le mouvement de revendications vers un affrontement ouvert avec le régime se déroule à Deraa. Cette ville illustre le désintérêt dans lequel sont tombées les régions rurales." "La révolte syrienne naît dans les régions périphériques et non pas à Damas".
Le régime "réagit avec démesure. La répression devient la norme".
"Les manifestants veulent désormais la chute du régime et non plus quelques réformes".
"Les jihadistes radicaux apparaissent comme les principaux bénéficiaires des fonds et armes envoyés par l'Arabie saoudite et le Qatar, alors que l'Occident hésite à armer l'Armée syrienne libre".
"L'Iran est, de son côté, déterminé à apporter un appui illimité" au régime syrien.
"Les aspirations pacifiques et démocratiques du début ont été progressivement balayées par la violence de la répression et le pays a sombré dans une guerre totale aggravée par l'irruption d'acteurs extérieurs".
"Il restera un pays dévasté, divisé, exsangue, qui devra retrouver la capacité de faire vivre ensemble tous les Syriens."
09:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie
04/10/2012
Syrie : combien de temps encore ?
Le chemin de Damas 2
SAS n° 194
Comme parfois avec SAS, nous savons dès le début que la mission va échouer.
L'objectif est le même que dans le tome 1 : il a été expliqué il y a peu, dans le Monde, par Marine Le Pen : renverser le Président syrien, mettre à sa place quelqu'un de plus présentable, pour sauver le régime alaouite, afin d'éviter l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, ou d'islamistes pires encore, financés par le Qatar, ce qui pourrait provoquer des massacres de chrétiens et, éventuellement, la partition de la Syrie, avec la constitution d'un "réduit" alaouite, adossé à la mer, et à la base navale russe de Lataquié.
Le livre nous raconte que le Hezbollah libanais, comme le Hamas de Gaza, s'ils doivent beaucoup au régime syrien, puisque leur financement iranien passe par là, ne veulent pas insulter l'avenir et gardent une réserve prudente.
Selon l'auteur, la Turquie aurait été calmée par les menaces d'aide militaire au PKK. Ce calme supposé du gouvernement turc est, pour le moins, relatif.
Le livre a été écrit après la bataille d'Homs et alors que celle d'Alep commençait à peine, et le grand absent est le peuple révolté et martyr. Tout est dit sur les batailles internes au pouvoir, rien sur les opposants.
Il faut donc attendre pour savoir si cette guerre, dont sont victimes les civils, se terminera un jour, et comment.
08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie