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17/05/2016

Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Les chemins de Damas

Christian Chesnot et Georges Malbrunot

éditions Robert Laffont

 

Le régime syrien n'en finit pas de massacrer son peuple. Les auteurs,  journalistes, l'un à France Inter, l'autre au Figaro décortiquent les relations entre la France et la Syrie.

L'histoire avait bien commencé,  en 1920,  quand la France s'est vue attribuer un "mandat" de gestion de la Syrie et du Liban. La France avait alors favorisé l'émancipation de la minorité alaouite, malmenée par l'empire ottoman, lui octroyant, de plus, un "Territoire" autonome.

Le livre s'ouvre par l'assassinat de l'ambassadeur français à Beyrouth, en 1981. Puis par les attentats de la rue Marbeuf et de la rue des Rosiers en 1982. Crime de la France, aux yeux du régime syrien : avoir sauvé Arafat, encerclé dans Beyrouth. "Pour Damas, qui s'est toujours considéré comme le propriétaire de la cause palestinienne, Arafat est un concurrent qu'il ne faut pas défendre."

"C'est le souvenir de tous ces assassinats qui a entretenu ensuite l'hostilité d'une large partie du Quai d'Orsay à l'encontre de la Syrie."

"Aux obsèques du raïs syrien, Jacques Chirac est le seul chef d'Etat occidental à être présent." "Une fois au pouvoir,Bachar recevra chaque vendredi matin un appel de Jacques Chirac." Celui-ci se rendra compte que le chef de l'Etat syrien n'écoutait pas ses conseils. Même s'il avait eu des velléités de réformes, les durs, et les prédateurs,  du régime ne l'auraient pas permis. "Sous Hafez, il y avait une forme de redistribution. Sous Bachar, on passe directement à la prédation."

"La coopération a porté ses fruits. Nous avons pu déjouer nombre d'attentats ciblant la France"."Si les dommages sur la vie de nos soldats déployés au Liban dans le cadre de la FINUL ont pu être évités, c'est en grande partie grâce à la coopération sécuritaire franco-syrienne."

Mais Chirac ne pardonnera jamais l'assassinat de son ami proche Rafic Hariri.

Quand Sarkozy est élu, "sa seule ligne de conduite, c'est de faire de l'anti-Chirac." "Il va plaider la cause du président syrien partout et même jusqu'à Washington."

 Quand la révolte éclate en 2011, "ils ont réagi comme un régime qui se sait minoritaire :en usant d'une force extrême pour survivre." En face "les intégristes sont hostiles à une révolte pacifique parce que, justement, peu représentés à l'intérieur." "Le pouvoir durcit son implacable combat contre les opposants pacifistes." "L'arrivée des premiers djihadistes étrangers sur le sol syrien permettra au régime de justifier sa théorie du complot."

Le Quai d'Orsay, tenu alors par Alain Juppé, va commettre l'erreur de "croire dur comme fer qu'Assad va tomber." "Il ne voulait pas savoir si le régime allait tenir, mais comment il allait tomber." "Une question de semaines."

L'axe Moscou / Téhéran / Damas / Beyrouth a été complètement sous estimé.

On a assisté à "la montée en puissance de l'aide militaire russe", "l'entrée en force des combattants du Hezbollah". "L'Iran également apporte son soutien financier."

"On a cru qu'on allait convaincre les Russes de voter une résolution contre la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU..."

Fabius va poursuivre la même ligne. "Dans l'équation syrienne, Laurent Fabius va snober Iraniens et Russes." "Comment espérer résoudre la tragédie syrienne sans les associer ?"

"Les Américains ont réalisé que les soi-disants "zones libérées" voulues par la France étaient en fait en train de tomber sous la coupe des groupes djihadistes." "Les Américains ont été très tôt conscients des lacunes de l'opposition et du danger que représentaient les djihadistes." "Le Conseil militaire supérieur de l'Armée syrienne libre est miné par la corruption." "Le Conseil national syrien est occupé par ses querelles intestines."

"L'afflux de militants djihadistes partant des grandes villes françaises pour rejoindre le champ de bataille syrien est une forme de défaite pour la France."

Maintenant, il faut "maintenir les opposants de la Coalition nationale syrienne en respiration artificielle, mais la priorité désormais est d'empêcher la sanctuarisation d'un califat djihadiste moyenâgeux au coeur du Moyen-Orient."

 

 

14/10/2013

Syrie : évolution depuis un an

Estimation du nombre de personnes ayant besoin d'aide en Syrie :

Septembre 2012 = 2,5 millions

Septembre 2013 = 6,8 millions

Estimation du nombre de personnes déplacées en Syrie :

Septembre 2012 = 1,2 million

Septembre 2013 = 4,25 millions

 

Estimation du nombre de réfugiés dans les pays voisins :

Septembre 2012 = 0,27 million

Septembre 2013 = 2,15 millions, dont 51% d'enfants

 

03/09/2013

l'Union europénne et la Syrie

Syrie : grandeurs et limites de l'action de l'Union Européenne

 

Tous les chiffres concordent : le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins a dépassé les deux millions, dont plus d'un million d'enfants.

Donner une réponse à cette catastrophe humanitaire ne peut être laissé aux seuls pays voisins.

L'Union européenne peut et doit jouer un rôle de coordination de son aide propre et de celles de ses pays membres.

 

Bien sûr, il est possible de regretter que l'Union européenne n'ait pas une politique étrangère commune dépassant un peu le jeu des "déclarations" communes.

Son rôle dans l'aide humanitaire sauve,  sa dignité morale, face à son impuissance à influencer  ce qui se passe dans le pays.

 

30/08/2013

Selon que vous serez à Londres ou à Paris...

Démocraties

 

Hier, le Parlement britannique était convoqué pour décider d'une éventuelle action en Syrie.

Dans le même temps, le Président de la République française convoquait son "conseil de sécurité", composé de ministres, de généraux, de hauts fonctionnaires,  et promettait que le Parlement serait informé "dans les meilleurs délais".

Les commentateurs politiques ne semblent pas avoir noté cette illustration des régimes parlementaires et présidentiels.

Comme chacun sait, le Parlement britannique a émis un vote négatif.

En France, le gouvernement viendra expliquer au Parlement la décision prise...par le Président.

Les socialistes français se sont totalement coulés dans les institutions de la Ve République !

 

 

08:55 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, syrie

27/05/2013

Syrie : au moins aider les réfugiés !

L'aide Européenne aux réfugiés syriens est vitale

 

 

Face à la situation alarmante des réfugiés syriens, il est indispensable d'établir et appliquer une "feuille de route" pour gérer ce drame humain.  Il faut que l'Union européenne contribue de manière active, financièrement et logistiquement,  pour que la situation alarmante des réfugiés syriens soit gérée au mieux, dans  l'attente de l'indispensable compromis politique pour mettre fin aux tueries.

 

 

 

Après la mort de plus de 75.000 personnes, la fuite de plus d’un million de réfugiés dans les pays voisins et la misère de millions de Syriens ayant dû fuir leurs maisons pour se retrouver réfugiés dans leur propre pays, envoyer plus d’armes en Syrie n'est pas la solution.

 

Alors que la ville de Qousseir s’apprête à repasser aux mains de l’armée de Bachar Al Assad, alors que des milliers de civils, en majorité des enfants, sont pris au piège, alors que la guerre s’internationalise et que des acteurs étrangers s’affichent clairement aux côtés des belligérants, il ne s'agit pas d’ignorer ce tournant tragique, mais de se pencher sur l'un des versants les moins visibles du conflit, à savoir le sort des réfugiés.  Ils sont plus d’un million et demi, massés dans des camps ou accueillis dans des familles, dans les pays limitrophes de la Syrie, au Liban, en Jordanie, en Turquie.  Leur situation est dramatique, malgré l’héroïsme des travailleurs humanitaires sur le terrain et malgré l’aide de l’Union européenne. 

 

Dramatique, car

-          des contraintes financières empêchent de délivrer une aide humanitaire de base suffisante

-          des émeutes éclatent dans des camps, à cause des conditions de vie difficiles des réfugiés, comme dans le camp jordanien de ZAATARI, qui héberge 170.000 réfugiés

-          la violence sexuelle y sévit, les femmes et les enfants sont victimes de viols, de faux mariages masquent une prostitution rampante

-          les familles qui accueillent au Liban les réfugiés sont des familles pauvres, qui ne parviennent plus à supporter ce poids supplémentaire

-          des conflits politiques et confessionnels risquent de faire imploser les pays les plus vulnérables comme le Liban ou la Jordanie, mais provoquent aussi des incidents sévères comme en Turquie.

-          les Etats-membres répugnent à accepter des réfugiés syriens, y compris des déserteurs de l’armée de Bachar qui auraient droit au statut de demandeur d’asile.

 

De 1,5 à 2 millions de personnes aujourd’hui, à la périphérie de la Syrie et en Afrique du Nord dépendent exclusivement de l’aide internationale,  mais l'élan de solidarité est très insuffisant. Toute nouvelle escalade de la violence viendrait aggraver encore cette situation explosive.  En attendant les résultats hypothétiques de la conférence de Genève 2, le Parlement européen lance aujourd’hui un cri d’alarme à la communauté internationale pour qu’elle prenne conscience de l’ampleur de ce drame et assume ses responsabilités. Car cette tragédie humanitaire pourrait être la grenade dégoupillée qui embraserait toute la région.

 

18:10 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie