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19/04/2017

Syrie, notre histoire

Le miroir de Damas

Jean-Pierre Filiu

éditions La Découverte

 

La Syrie est un des rares thèmes de relations internationales présent lors de la campagne des élections présidentielles. Soit directement (quelle attitude avoir à l'égard de Moscou...et de Trump ?), soit indirectement (les réfugiés). Les prises de position de Fillon, Le Pen, Mélanchon ont été "interpellantes" 

La population syrienne est estimée à 22 millions de personnes. Officiellement, la guerre de l'armée du régime et de ses alliés a déjà fait un demi-million de tués et deux millions de blessés. La moitié des habitants ont  été obligés de fuir leur domicile. Cinq millions se sont réfugiés à l'étranger.

"Les révolutionnaires qui se sont soulevés en 2011 étaient persuadés de la chute imminente du régime et ce fut sans doute leur plus grave erreur. Le monstre jihadiste est né sur le terreau de la dictature et il faut abattre celle-ci pour terrasser celui-là."

Mon père ayant fait son service militaire, comme infirmier, à Damas, je n'ignorais pas le lien historique entre la France et la Syrie. Jean-Pierre Filiu, professeur d'histoire, rappelle ce passé commun, et les erreurs commises, y compris par le général De Gaulle. Sans parler des présidents Mitterrand, Chirac et Sarkozy.

Importance historique de la Syrie, puisque "c'est en Syrie que le christianisme a commencé de s'émanciper du judaïsme comme culte religieux et pratique sociale." C'est en Syrie qu'ont été "posé les fondations de l'Eglise maronite."

"C'est en Syrie que Mohammed s'est vu, pour la première fois, attribuer le "sceau de la prophétie." Et c'est à Damas que sont exposées les dépouille d'Hussein, martyr du chiisme , amenant un flux soutenu de pèlerins iraniens. 

Un chapitre est  consacré au génocide arménien organisé par les Ottomans jusqu'à Diyarbakir. "Les Arméniens de Syrie sont dès marqués par les reculs successifs de la France face à la Turquie et par les transferts de populations qui en résultent vers Alep et Damas."

 

25/12/2016

Un Noël en Syrie

L'arabe du futur 3

Riad Sattouf

Une jeunesse au Moyen-Orient (1985-1987)

Allary Editions

 

Pour notre plus grand plaisir Riad Sattouf poursuit le récit de son enfance au Moyen-Orient. Dans ce troisième album il vit en Syrie dans le village natal de son père, professeur d'université. Sa mère, Bretonne, supporte de plus en plus mal cette vie. D'autant moins que, probablement sous l'influence du milieu, son mari glisse vers des pratiques religieuses dont il s'était détaché quand il vivait en Europe.

Le petit Riad explique à ses cousins le personnage magique du Père Noël. Aucun ne comprendra l'absence de cadeau sur la terrasse le matin de Noël, alors que Riad trouvera ses paquets autour du sapin artificiel acheté à Damas. "Leur lettre était toujours dans la brique". "En fait, c'était ma grand-mère de France qui envoyait les jouets par colis, et mon père devait payer des droits de douane exorbitants." Pendant ce temps là son père vomissait le vin bouchonné qu'il avait bu jusqu'à la dernière goutte, vu le prix de la bouteille...

Le choc des cultures est assuré lors du séjour de quelques mois en Bretagne. Le temps pour sa mère de se préparer à accoucher. Riad va à l'école, bien différente de celle qu'il connait dans son village syrien.

La description, à travers les lignes, d'un système de corruption organisée par les proches du président.

Non seulement je n'ai pas été lassé par ce troisième volume, mais j'attends avec intérêt le prochain qui emmènera toute la famille en Arabie Saoudite.

 

 

15:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, syrie, moyen-orient

17/05/2016

Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Les chemins de Damas

Christian Chesnot et Georges Malbrunot

éditions Robert Laffont

 

Le régime syrien n'en finit pas de massacrer son peuple. Les auteurs,  journalistes, l'un à France Inter, l'autre au Figaro décortiquent les relations entre la France et la Syrie.

L'histoire avait bien commencé,  en 1920,  quand la France s'est vue attribuer un "mandat" de gestion de la Syrie et du Liban. La France avait alors favorisé l'émancipation de la minorité alaouite, malmenée par l'empire ottoman, lui octroyant, de plus, un "Territoire" autonome.

Le livre s'ouvre par l'assassinat de l'ambassadeur français à Beyrouth, en 1981. Puis par les attentats de la rue Marbeuf et de la rue des Rosiers en 1982. Crime de la France, aux yeux du régime syrien : avoir sauvé Arafat, encerclé dans Beyrouth. "Pour Damas, qui s'est toujours considéré comme le propriétaire de la cause palestinienne, Arafat est un concurrent qu'il ne faut pas défendre."

"C'est le souvenir de tous ces assassinats qui a entretenu ensuite l'hostilité d'une large partie du Quai d'Orsay à l'encontre de la Syrie."

"Aux obsèques du raïs syrien, Jacques Chirac est le seul chef d'Etat occidental à être présent." "Une fois au pouvoir,Bachar recevra chaque vendredi matin un appel de Jacques Chirac." Celui-ci se rendra compte que le chef de l'Etat syrien n'écoutait pas ses conseils. Même s'il avait eu des velléités de réformes, les durs, et les prédateurs,  du régime ne l'auraient pas permis. "Sous Hafez, il y avait une forme de redistribution. Sous Bachar, on passe directement à la prédation."

"La coopération a porté ses fruits. Nous avons pu déjouer nombre d'attentats ciblant la France"."Si les dommages sur la vie de nos soldats déployés au Liban dans le cadre de la FINUL ont pu être évités, c'est en grande partie grâce à la coopération sécuritaire franco-syrienne."

Mais Chirac ne pardonnera jamais l'assassinat de son ami proche Rafic Hariri.

Quand Sarkozy est élu, "sa seule ligne de conduite, c'est de faire de l'anti-Chirac." "Il va plaider la cause du président syrien partout et même jusqu'à Washington."

 Quand la révolte éclate en 2011, "ils ont réagi comme un régime qui se sait minoritaire :en usant d'une force extrême pour survivre." En face "les intégristes sont hostiles à une révolte pacifique parce que, justement, peu représentés à l'intérieur." "Le pouvoir durcit son implacable combat contre les opposants pacifistes." "L'arrivée des premiers djihadistes étrangers sur le sol syrien permettra au régime de justifier sa théorie du complot."

Le Quai d'Orsay, tenu alors par Alain Juppé, va commettre l'erreur de "croire dur comme fer qu'Assad va tomber." "Il ne voulait pas savoir si le régime allait tenir, mais comment il allait tomber." "Une question de semaines."

L'axe Moscou / Téhéran / Damas / Beyrouth a été complètement sous estimé.

On a assisté à "la montée en puissance de l'aide militaire russe", "l'entrée en force des combattants du Hezbollah". "L'Iran également apporte son soutien financier."

"On a cru qu'on allait convaincre les Russes de voter une résolution contre la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU..."

Fabius va poursuivre la même ligne. "Dans l'équation syrienne, Laurent Fabius va snober Iraniens et Russes." "Comment espérer résoudre la tragédie syrienne sans les associer ?"

"Les Américains ont réalisé que les soi-disants "zones libérées" voulues par la France étaient en fait en train de tomber sous la coupe des groupes djihadistes." "Les Américains ont été très tôt conscients des lacunes de l'opposition et du danger que représentaient les djihadistes." "Le Conseil militaire supérieur de l'Armée syrienne libre est miné par la corruption." "Le Conseil national syrien est occupé par ses querelles intestines."

"L'afflux de militants djihadistes partant des grandes villes françaises pour rejoindre le champ de bataille syrien est une forme de défaite pour la France."

Maintenant, il faut "maintenir les opposants de la Coalition nationale syrienne en respiration artificielle, mais la priorité désormais est d'empêcher la sanctuarisation d'un califat djihadiste moyenâgeux au coeur du Moyen-Orient."

 

 

14/10/2013

Syrie : évolution depuis un an

Estimation du nombre de personnes ayant besoin d'aide en Syrie :

Septembre 2012 = 2,5 millions

Septembre 2013 = 6,8 millions

Estimation du nombre de personnes déplacées en Syrie :

Septembre 2012 = 1,2 million

Septembre 2013 = 4,25 millions

 

Estimation du nombre de réfugiés dans les pays voisins :

Septembre 2012 = 0,27 million

Septembre 2013 = 2,15 millions, dont 51% d'enfants

 

03/09/2013

l'Union europénne et la Syrie

Syrie : grandeurs et limites de l'action de l'Union Européenne

 

Tous les chiffres concordent : le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins a dépassé les deux millions, dont plus d'un million d'enfants.

Donner une réponse à cette catastrophe humanitaire ne peut être laissé aux seuls pays voisins.

L'Union européenne peut et doit jouer un rôle de coordination de son aide propre et de celles de ses pays membres.

 

Bien sûr, il est possible de regretter que l'Union européenne n'ait pas une politique étrangère commune dépassant un peu le jeu des "déclarations" communes.

Son rôle dans l'aide humanitaire sauve,  sa dignité morale, face à son impuissance à influencer  ce qui se passe dans le pays.