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23/06/2011

Colombie : guérillas + paramilitaires = drogue = violence

Même si les statistiques montrent une incontestable baisse de la violence, certains problèmes demeurent.

 

D'abord ceux liés à la production et à la commercialisation de la drogue. Problèmes que l'on retrouve dans de nombreux autres pays latino-américains, en particulier le Mexique, et qui ont amené la commission politique d'EUROLAT à décider de faire un rapport sur la question.

En Colombie, comme dans d'autres pays, les violences générées par les trafics de drogues mettent en péril les structures sociales et étatiques.

 

Les anciennes guérillas, et leurs anciens adversaires paramilitaires, semblent avoir perdu beaucoup de leur foi idéologique pour se retrouver, ou se combattre, dans les différentes filières du trafic de stupéfiants.

Les parlementaires ont probablement raison d'affirmer qu'il n'y a pas d'adhésion populaire au terrorisme.

 

Certaines ONG regrettent que le gouvernement n'ait pas de "politique de paix" à l'égard des guérillas, mais une politique de "reddition".

Le vice-président Garzon pose deux conditions préalables à d'éventuelles négociations : la libération de tous les otages et de tous les enfants soldats.

 

Un kg de cocaïne se négocie à 1.500 euros au départ en Colombie et à 40.000 euros à l'arrivée en Europe. Il n'est pas surprenant que le contrôle de cette manne soit disputé.

Il n'est pas étonnant non plus qu'avec l'argent généré par un tel trafic, il soit possible de payer des tueurs et de tuer, ou corrompre des policiers, des juges, des responsables politiques ("plomo o plata")...

Ont été inculpés de corruption 27 gouverneurs, 200 maires, 48 députés, 43 sénateurs, ainsi que des ministres et des généraux, sans parler d'un millier de hauts fonctionnaires.

 

Une "unité" spécialisée de magistrats est chargée de lutter contre les "bandes criminelles" (ex paramilitaires), une autre est chargée de lutter contre la corruption, y compris parmi les magistrats, cependant la source principale de la corruption ne serait pas la drogue, mais les marchés publics.

 

Le plan d'éradication de la culture de la coca n'a pas été un succès non plus :

- les paysans peuvent faire quatre récoltes par an d'une production qui rapporte dix fois plus que le café ;

- quand la production baisse en Colombie, elle augmente au Pérou, en Bolivie, ou ailleurs.

La transformation, grâce à des produits chimiques importés, et la commercialisation vers les marchés américains et européens, rapportent beaucoup plus que la culture des feuilles de coca.

 

Le rapprochement avec le Venezuela et l'Equateur a permis des actions concertées contre les groupes illégaux.

 

08:17 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

20/06/2011

Colombie : la paix au prix de l'impunité ?

Vers la fin de la violence ?

 

La Présidence Uribe avait promulgué une Loi de démobilisation des groupes paramilitaires.

Le programme de réinsertion continue et nous avons visité le "Haut Conseil pour la réintégration".

La démobilisation des paramilitaires a été collective, en 2006 : 35.000.

Celle des guérilleros se fait sur une base individuelle : environ 17 000.

Les assassinats de "repentis" sont en baisse.

Pour tous, l'indemnité est un peu inférieure au SMIG.

Les programmes de réintégration durent de 5 à 10 ans, avec une aide de l'Union européenne.

La liberté est conditionnelle : la récidive entraîne un emprisonnement immédiat.

Les défenseurs des droits de l'Homme condamnent cette impunité offerte aux paramilitaires. Ils considèrent que la Loi "justice et paix" n'installe ni la justice, ni la paix.

Ces mesures sont qualifiées par le gouvernement de "coût de la paix", moins cher que la guerre ou la prison.

 

 

La présidence Santos veut être celle de l'indemnisation des victimes (estimées à 350.000), y compris la restitution de terres dont elles ont été spoliées, y compris au détriment des paramilitaires.

Tout le monde attend avec intérêt la mise en œuvre des mesures votées, car  la moitié du pays est couvert de forêts tropicales impossibles à contrôler.

 

Des mesures ont été prises en faveur des 3,6 millions de déplacés officiellement enregistrés par le UNHCR.

 

Même si les statistiques montrent une incontestable baisse de la violence, certains problèmes demeurent.

 

08:14 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

16/06/2011

la Colombie au centre gauche ?

Une situation politique nouvelle

 

Les ambassadeurs des pays de l'UE en poste à Bogota sont unanimes : la nouvelle équipe présidentielle a changé la "donne" politique. Ils la situent au "centre gauche". "Libérale" au sens américain du terme.

Lors des rencontres avec la délégation,  le Président Juan Manuel Santos et le vice-président Angelino Garzon, ancien syndicaliste,  ont conforté cette image en insistant sur le besoin de "cohésion sociale".

 

Cette orientation nouvelle s'est traduite, lors de notre séjour, par deux initiatives concrètes :

- le Président s'est rendu au Congrès de la centrale syndicale CGT : c'était la première fois depuis 30 ans qu'un Président de la République se rendait à un congrès syndical. Il s'y est prononcé, sous les applaudissements nourris des congressistes,  en faveur d'"un syndicalisme fort dont la démocratie a besoin" ;

- Le gouvernement a déposé devant le Parlement un projet de Loi d'indemnisation des victimes (adopté depuis).

 

Les parlementaires sont soucieux de "tourner la page de la violence" (Président du Sénat).

Les parlementaires du "Pôle démocratique" (opposition de gauche) s'interrogent "est-ce un nouveau moment pour le pays ?"

 

09:14 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

24/05/2011

Montevideo : pas beau !

Un  petit mont qui domine une lagune plate : celles et ceux qui connaissent le Mont Saint-Clair ne seront pas dépaysés en arrivant à Montevideo. A proximité, le port. Un peu plus loin, des raffineries, comme à Frontignan…

Depuis longtemps ce mont n’est plus vide. La ville s’est couverte de hauts immeubles, quasiment tous plus laids les uns que les autres. La place de l’indépendance est un scandale architectural par sa juxtaposition d’immeubles des années cinquante,  disparates. L’ajout aux fenêtres des blocs de climatisation empire la situation visuelle. Les briques de l’hôtel Radisson n’arrange rien. Au milieu de la place, José Artigas, héros de l’indépendance, aurait probablement envie de partir au galop, si son cheval n’était aussi statufié que lui.

Les immeubles sont tout aussi moches le long des « ramblas », y compris la « rambla de Francia »,  qui longent la mer. Pardon, ce n’est pas la mer, même si l’effet des marées est visible : c’est le Rio de la Plata, le « fleuve de l’argent », dénommé ainsi non à cause de ses couleurs saumâtres et boueuses, mais en raison du fantasme des Espagnols qui espéraient qu’il les mènerait aux mines d’argent. Le mieux est de se promener en regardant vers le large, d’observer les pêcheurs ou les joggeurs, en tournant le dos à la ville.  Le mélange des eaux salées et douces  permet l’aquaculture des esturgeons, et donc de leurs œufs. Mais je n’ai pas goûté au caviar uruguayen…

Le seul avantage est que, contrairement à Lima, et surtout Bogota, je ne me suis pas trouvé bloqué dans d’interminables embouteillages…

 

11:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

04/05/2011

Colombie : pour ne pas être un touriste ignorant

Colombie

 

Le petit futé

 

 

Ne croyez pas  les libraires qui vous affirment qu'ils n'existent aucun guide en français sur la Colombie (cela m'est arrivé à deux reprises !).

Non seulement Le petit futé est récent, mais il ne se contente pas de donner des bonnes adresses.

 

Toute la partie d'analyse politique est particulièrement intéressante : "tout ne serait pas rose aux pays des orchidées" (fleurs dont la Colombie est le premier producteur mondial, mais, malheureusement, contrairement à Bangkok et Singapour, il n'est pas possible d'en acheter à l'aéroport).

 

Les Colombiens ont suffisamment de lucidité pour avoir qualifié une partie de leur histoire de "patria boba" : la "patrie imbécile" !

Les auteurs n'hésitent pas à qualifier de "démocratie de pantins" la période 1930 à 1957,  et à expliquer que la création de la guérilla a résulté de l'impossibilité d'avoir accès à la représentation parlementaire,  monopolisée par les parti conservateur et libéral.

Avec ce rappel terrible : la dictature de Pinochet au Chili : 3.000 morts politiques, la dictature militaire en Argentine : 30.000 morts, la lutte contre les guérillas en Colombie : 300.000 morts, accompagnées d'un arsenal répressif impressionnant.

Et de souligner au passage l'échec du "Plan Colombie" qui avait pour but d'éradiquer la culture de coca : les cultures ont augmenté de 26% ! Et le "plan Colombie", dont les moyens ont été augmentés,  n'a officiellement plus pour but de lutter contre la drogue, mais contre le terrorisme...

Ce qui "justifie" que les dépenses militaires représentent le double du budget de la santé et le triple du budget de l'éducation...

Les auteurs nous expliquent que si les paysans continuent à cultiver la coca, c'est qu'elle rapporte dix fois plus que les cultures vivrières.

Mais l'essentiel des bénéfices vient de la commercialisation.

Les narcotrafiquants ont ainsi les moyens de recruter, parmi les plus pauvres,  une main d'œuvre bon marché, dévouée, et prête à tuer...et de réaliser "de véritables opérations sociales démagogiques dans les quartiers pauvres oubliés des services sociaux, construisant des écoles, des hôpitaux et des logements".

Néanmoins, "la plus grande partie des revenus de l'exportation de la drogue reste aux Etats-Unis".

 

Et aujourd'hui...

2% des propriétaires possèdent 80% des terres

10% des Colombiens possèdent 50% des richesses nationales.

45% de la population est en dessous du seuil de pauvreté.

 

Sur le plan touristique, je n'ai malheureusement pas eu le temps de visiter le musée de l'or de Bogota, ville à la circulation trop congestionnée pour donner envie d'y passer des vacances, mais je recommande sans réserve Cartagena de Indias.

 

Dernier point : aucune impression d'insécurité, ni à Bogota, ni à Cartagena.

 

 

10:22 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages