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07/06/2023

Fred Vargas envoie Adamsberg chez Chateaubriand

Sur la dalle

Fred Vargas

éditions Flammarion

 

La "dalle" c'est un dolmen. Pour mieux réfléchir et résoudre son énigme Adamsberg n'hésite pas à s'y allonger, pour laisser ses "bulles" d'idées remonter à la surface.

Meurtres en série, fausses pistes, le lecteur ne connaitra le coupable qu'après cinq cent pages. Un vrai suspens à suivre le commissaire aux méthodes peu orthodoxes.

Le roman est en tête des ventes, et cela me semble assez justifié.

 

"il connaissait sa réputation, ce qu'on lui reprochait comme ce qu'on admirait, le désordre de sa logique, les sentiers sinueux et inusités qu'il empruntait,  ses cheminements qui pouvaient demeurer des énigmes."

"la Bretagne, ce pays de rébellions éternelles et des répressions impossibles" (Alexandre Dumas)

 

20:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar

03/06/2023

Une nouvelle aventure de Nicolas Le Floch

L'énigme du Code noir

Laurent Joffrin

éditions Buchet.Chastel

 

Avril 1791 à Paris. L'Assemblée constituante est divisée entre les "amis des noirs" qui veulent appliquer l'égalité face aux défenseurs de la propriété. La catégorie des "libres de couleur", esclaves affranchis, peut être un point d'entrée vers l'égalité.

Laurent Joffrin continue à faire vivre les personnages inventés par Jean-François Parot.

Le "Code noir" dont il est question a été établi par Louis XIV, officiellement pour limiter les excès des propriétaires d'esclaves. En réalité il leur donnait quasiment tous les droits.

"Black Lives matter" ?

 

"C'est un fait qu'il y a environ cinq cent mille captifs à Saint-Domingue, pour moins de soixante-dix mille Blancs. Sans férule, les Noirs auraient tôt fait de renverser l'ordre des choses et de se livrer aux dernières exactions contre les familles de planteurs."

"L'esclavage a été aboli dans le royaume depuis des lustres, par un édit du roi Louis X le Hutin. Depuis, tout esclave qui touche le sol de France est réputé libre."

"Condorcet a demandé, en forme de sarcasme, qu'on rédigeât de nouveau le premier article, pour écrire, non pas "les hommes" mais "les hommes blancs naissent et demeurent libres et égaux en droits."

"C'est Saint-Méry qui a inventé ce mot : il faut défendre "l'aristocratie de l'épiderme"

 

 

16:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar historique

01/06/2023

le Mossad à Beyrouth

Duel à Beyrouth

Mishka Ben-David

éditions du Nouveau Monde

 

Ce livre a une histoire peu commune. Publié en hébreu il y a plus de vingt ans, il doit sa traduction en français, et sa publication dans notre pays,  à son succès dans le monde anglo-saxon.

L'auteur a été membre du Mossad pendant une douzaine d'années, et il s'inspire d'aventures qu'il a eu à connaitre dans ce cadre.

Le "duel à Beyrouth" oppose deux amis, tous deux membres du Mossad se rendant à Beyrouth sans autorisation de leur hiérarchie.

L'un veut terminer sa mission précédente (tuer un responsable du Hezbollah) qui avait échoué. L'autre va essayer de le ramener à la raison.

Ce livre pourrait servir de base à une série tant l'action y est permanente. Avec un surplus d'amour, et de rivalité amoureuse.

Les agents du Mossad y sont traités en héros et leur hiérarchie en carriéristes incompétents.

"Un rôle majeur est occupé dans ce livre par les femmes des employés du Mossad - comme dans la vie- lesquelles, ainsi que leurs enfants, paient le prix fort".

La situation d'aujourd'hui est elle identique à ce qu'elle était au moment de l'écriture du livre, il y a plus de vingt ans ?

 

"C'est facile de juger après coup. Quand on analyse nos actions un an plus tard, au microscope, tout saute aux yeux.Mais planifier dans des conditions maitrisées puis accomplir la mission sur le terrain, c'est différent."

"Le Mossad n'intégrait ni les voleurs, ni les tueurs nés. On sélectionnait de gentils garçons et on leur apprenait à mentir, à entrer par effraction, à tuer."

"C'est dingue ce qu'un parfum d'échec, quand il te colle à la peau, fait fuir les gens. C'est un test infaillible pour séparer les vrais amis des flatteurs."

"Plus tu as poussé quelqu'un vers le haut, plus vite il te laisse tomber."

"les règles, c'est pour ceux qui les dictent"

"Même une Israélienne aurait éprouvé des difficultés à comprendre cette séparation hermétique, ce cerveau capable d'accéder à son compartiment meurtrier sur commande ou par décision, puis de refermer ce même compartiment pour revenir à la tendresse."

"Une nation qui n'honore plus ses héros n'aura plus de héros à honorer."

 

 

08:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mossad

30/05/2023

Favorite

Jeanne du Barry

de et avec Maïwenn

et Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Pierre Richard

 

Jeanne est fille naturelle d'un prêtre et d'une cuisinière. Elle est sauvée de sa condition par sa curiosité intellectuelle alimentée par son goût de la lecture. Lecture de tous les livres, ce qui lui vaudra d'être chassée du couvent où elle avait été placée. Une véritable autodidacte à l'esprit agile ce qui lui permet de briller dans les salons.

Au moment de sa rencontre avec Louis XV celui ci est blasé, revenu de tout, surtout du sexe. A la différence de la Pompadour la du Barry aime ce qu'elle fait avec le Roi.

Bien entendu la Cour n'accepte pas cette "fille de rien". Surtout les filles du Roi. Jeanne s'accroche jusqu'à la mort de Louis, emporté par la variole.

Bien entendu, à la mort du souverain la favorite doit partir au plus vite. C'était le sort des favorites. Que l'on pense à Diane de Poitiers obligée de restituer les cadeaux royaux.

Maïwenn est omniprésente, devant et derrière la caméra. Je trouve qu'elle s'en sort bien. Johnny Depp est surprenant en Louis XV. Benjamin Lavernhe campe un valet de chambre du Roi avec naturel, et non sans humour.

En conclusion : je ne regrette pas.

 

16:16 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

25/05/2023

Entre Berlin et Gênes

Menaces italiennes

Jacques Moulins

Série noire / Gallimard

 

C'est à Gênes que s'installe l'équipe anti-terroriste d'Europol pour poursuivre leur traque des têtes pensantes finançant un réseau d'extrême droite soupçonné de vouloir déstabiliser la démocratie italienne.

Il suffirait d'agiter la menace d'une immigration massive pour provoquer des troubles conduisant les néo-fascistes au pouvoir. Un parlement de droite confiant les pleins pouvoirs à un homme fort. Ou une femme...

Jacques Moulins est un ancien journaliste spécialisé dans l'information européenne.

Il sait bien que la menace d'extrême droite existe, en Allemagne, en Italie et, malheureusement, dans quelques autres pays.

Il sait aussi qu'Europol n'est pas un FBI à l'européenne, même si le Traité de Lisbonne (2007) lui donne plus de pouvoirs, plus de moyens, plus de capacités de coordination entre les polices nationales européennes. Mais la différence essentielle est là : ce sont les polices nationales qui enquêtent et qui agissent. Europol tente de coordonner. Et les polices nationales ne lâchent rien de leurs prérogatives.

La raison est simple : le FBI a été créé en raison de la libre circulation entre les Etats américains. La libre circulation entre les Etats européens a fait un pas en avant avec les accords de Schengen...et beaucoup de pas en arrière depuis !

 

"Si l'Histoire peut bégayer, elle ne repasse pas les plats, comme disait l'écrivain français Céline."

"les polices nationale de quatre Etats membres et des Etats-Unis avaient simultanément investi les locaux hébergeant plusieurs centaines de serveurs utilisés pour infecter les ordinateurs du monde entier."

"Agis de telle sorte que le principe de ton action puisse être érigée en loi universelle" Elle avait bûché ce cours de ce philosophe des Lumières admirateur de la Révolution française (Kant), convaincue désormais que la liberté individuelle, si présente dans les sociétés occidentales, portait la lourde responsabilité de la cohésion sociale."

"il se rendait bien compte que le discours majoritaire penchait de plus en plus vers le statu quo, les plus conservateurs enfonçant chaque jour un peu plus la digue, prônant la prééminence de la nation sur l'Union, à l'inverse des Traités européens et de l'esprit même de l'Europe."