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04/06/2008

crise alimentaire

La crise alimentaire mondiale touche de plein fouet les plus démunis

 

 

 

La hausse considérable des prix des matières premières agricoles estimée à 83% a provoqué une crise alimentaire mondiale qui se traduit actuellement par des émeutes de la faim dans les pays en voie de développement et par un pouvoir d'achat réduit des consommateurs européens les plus modestes.

 

 

Différents facteurs ont conduits à cette crise:

 

 

- la montée de la demande de produits alimentaires de première nécessité par des économies émergentes telles que la Chine et l'Inde créent de fortes tensions sur les marchés;

 

- les facteurs conjoncturels et structurels liés au changement climatique;

 

- la spéculation sur les prix des produits alimentaires de base, notamment par les fonds alternatifs de matières premières qui profitent d'une façon inacceptable des tensions et de la forte volatilité des marchés agricoles;

 

- le développement des cultures à des fins énergétiques et des agro-carburants aux dépens des cultures alimentaires essentielles;

 

- les lacunes de la politique européenne de coopération et de développement qui a d'ailleurs régressé cette année passant de 0,41% à 0,36% du PIB européen;

 

- le soutien dans les pays en développement aux cultures d'exportation au détriment des cultures vivrières et de l'autosuffisance alimentaire;

 

- les règles actuelles du commerce mondial qui génèrent des conditions particulièrement inéquitables pour les petits et moyens agriculteurs en particulier dans les pays en développement;

 

 

Au-delà de l'action d'urgence à mener pour répondre à la crise alimentaire mondiale, il est indispensable de mener une action de long terme pour répondre aux causes profondes de cette crise.

 

 

Pour atteindre le premier Objectif du Millénaire qui est la réduction de la pauvreté et de la faim, la Commission et les Etats membres devraient dès lors dédier une part plus importante des fonds du développement au soutien aux petits producteurs du Sud.

 

 

Dans le cadre du bilan de santé de la Politique Agricole Commune (PAC), il faut redéfinir les moyens d'intervention sur les marchés mondiaux (infrastructures, stocks d'intervention, gestion des risques, prospectives et modélisation économique de l'évolution des prix...), et de repenser globalement nos modèles de productions pour qu'ils soient productifs et durables.

 

 

Il faudrait, en outre, analyser les écarts existants en Europe entre les prix payés aux producteurs et les prix pratiqués par les principales chaînes de commerce de détail, qui abusent de leur position dominante sur le marché.

 

08:05 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise alimentaire

14/05/2008

Banques et morale

Moi, je n'ai pas d'argent à placer. Mais si vous avez des économies à faire fructifier, faites quand même attention :  vous pourriez être intéressé(e) par la publicité que certaines banques font pour certains de leurs fonds d'investissements .

Elles vous proposent tout simplement de spéculer sur l'augmentation des prix des denrées alimentaires de base. Pendant que des gens meurent de faim dans les pays pauvres, pendant qu'ici en Europe de plus en plus de personnes ont du mal à s'acheter les denrées alimentaires de base à cause de l'augmentation terrible des prix, des banques  proposent de participer au mouvement et de contribuer à une des formes de spéculation les plus cyniques jamais connue.

Pensez-y et faite circuler l'information !

22/04/2008

crise alimentaire

Contribution à la réflexion sur la crise alimentaire

 

 

La hausse des prix agricoles a des raisons structurelles :

 

- La disparition des excédents européens (il y a deux ans j'avais écrit un article, passé totalement inaperçu, sur les risques que cette disparation fait peser sur les "banques alimentaires". Les plus pauvres que nos pauvres sont frappés les premiers) ;

 

- L'augmentation du pétrole rend plus cher les importations, y compris celle de l'aide ;

 

-  La compétition des agro carburants (allons nous continuer à les subventionner ? Il parait qu'il faut 80 litres de pétrole pour faire 100 litres d'éthanol ? ;

 

- L'augmentation de la demande, pour des raisons démographiques ou de changements des habitudes alimentaires.

 

 

Les mouvements spéculatifs, en particulier à la Bourse de Chicago, n'arrangent rien.

 

 

"Comme nous l'avons vu par le passé, ces questions conduisent parfois à la guerre"

 

Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI.

 

 

Comment ne pas craindre, en effet, que ces émeutes n'enfoncent le monde dans des crises régionales aigües ? Combien de déstabilisations incontrôlables à prévoir ?

 

 

Le Darfour et le réveil du problème touareg nous rappellent que la lutte pour la nourriture reste d'actualité.

 

 

L'exemple haïtien me semble également révélateur :

 

- Voilà un pays où la communauté internationale a organisé, à grands frais,  des élections, et entretient sur place une force de maintien de la paix (ce n'est pas une opération PESD, mais ça pourrait l'être...), avec une aide importante pour une tentative de reconstruction de l'Etat.

 

- Les émeutes de la faim y ont fait au moins six morts, dont un "casque bleu" qui tentait de s'interposer, et plus de 200 blessés.

 

- le Premier ministre a servi de "fusible", mais combien de premiers ministres, dans combien de pays devront sauter ?

 

 

 

Qu'avons-nous à proposer ? De nouvelles élections, avec une mission d'observation,  dans le cadre d'une aide à la démocratie et au respect des Droits de l'Homme ? Une force d'interposition de l'Union européenne ?

 

 

Plus de trente pays sont concernés dans le monde.

 

Faudra-t-il monter des opérations de "Politique Européenne de Sécurité et de Défense pour garder les rizières ?

 

Combien de "missions de Petersberg" en perspective ?

 

Notre "Instrument Européen de stabilité" ne suffira pas à faire face.

 

 

En bref, et en résumé, c'est la stabilité du monde qui est en jeu : un problème géopolitique !