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08/07/2012

Décrypter Inquisitio

L'inquisition

 

Enquête historique

France, XIIIe-XVe siècle

 

Didier Le Fur

 

Editions Tallandier

 

Inventée dans la première moitié du XIIIe siècle,  pour combattre les dissidences religieuses, en particulier celles des Cathares, l'Inquisition décline avec l'éradication de celle-ci.

Elle trouve un second souffle en se concentrant sur la lutte contre les sorciers, et les sorcières,  incarnation des maléfices diaboliques.

A l'apparition de la réforme protestante, au XVIe siècle,  ce fut le parlement de Paris qui prit la direction de la répression, soutenue par la Sorbonne.

L'inquisition papale est alors marginalisée, même si elle ne disparait du royaume de France qu'au XVIIe siècle.

Elle est "réinventée", incarnée par le fameux Torquemada,  à la fin du XVe siècle,  en Espagne et dans le Nouveau Monde, où elle n'est abolie définitivement qu'en 1843.

 

L'ouvrage de Didier Le Fur se concentre sur l'Inquisition en France, et cherche à se dégager des clichés de cruauté,  fanatisme et érotisme des romans et du cinéma en revenant aux faits historiques. 

 

L'Inquisition apparaît dans un climat de crise de l'Eglise, dont le clergé perd la confiance d'une population qui vit hantée par la peur du péché.

"La chrétienté latine, telle une citadelle assiégée vivait alors dans l'obsession de l'unité".

Les dissidents vaudois, disciples de Pierre Valdès (ou Valdo), nombreux dans le Lyonnais, "en brisant le monopole clérical de la parole, ruinaient le pouvoir sacerdotal, et menaçait l'institution ecclésiastique".

La dissidence cathare est bien plus radicale encore.

Dans les deux cas, les dissidents montraient des "vertus qui contrastaient avec l'exemple qu'offrait le clergé".

La lutte idéologique fut donc confiée à des hommes nouveaux, membres des ordres mendiants,  Dominicains et Franciscains, les premiers étant dotés de sérieuses études théologiques.

La lutte antihérétique est la prérogative exclusive de l'Eglise. "Ce n'est qu'une fois jugés et condamnés par l'Eglise que les coupables sont  livrés au bras séculier".

"D'abord envisagés comme auxiliaires des évêques, les inquisiteurs finirent par devenir leurs supérieurs, puisque délégués directs du Saint Siège".

Différentes bulles pontificales autorisèrent les inquisiteurs à déroger à toutes les formes du droit.

"La délation était un devoir pour tous les fidèles".

"Le droit d'asile ne s'appliquait pas aux hérétiques".

"L'incarcération préventive n'avait pas de limites". Avec "privation de sommeil, d'eau, de nourriture".

"Le prévenu n'avait pas d'avocat."

L'usage de la torture devint "la méthode la plus rapide pour obtenir la confession et les abjurations des hérétiques dans le Languedoc".

Peine invariable pour l'hérétique qui refusait de se rétracter : la mort par le feu.

"C'est sur l'accomplissement d'un rituel magique d'invocation que se fondait juridiquement une accusation d'hérésie" contre les sorciers et sorcières.

Les "chasses aux sorcières" ne prirent fin qu'à la fin du XVIIe siècle.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inquisitio, histoire