12/07/2024
le mythe de l'apolitisme
Géostratégix s'invite aux jeux
Textes : Pascal Boniface,
Directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
Dessin : Tommy
éditions Dunod graphic
Dès la première édition des Jeux modernes, en 1896, les enjeux politiques sont présents.
Refus de la Turquie de participer en raison des nombreux antagonismes avec la Grèce, indépendante depuis 1830. En miroir, les JO suscitent une forme d'union nationale en Grèce.
En 1908, les Irlandais, qui militent pour leur indépendance, obtiennent que la délégation britannique soit renommée "Grande-Bretagne et Irlande".
En 1912, les Tchèques obtiennent de ne pas défiler sous la bannière de l'Empire austro-hongrois, mais sous celle de la Bohème. La délégation hongroise défile séparément de l'autrichienne.
En 1920, les fautifs de la guerre n'ont pas le droit de participer. La jeune URSS refuse de participer à une compétition "capitaliste et bourgeoise".
1924 : JO à Paris, inaugurés par "Gastounet", Gaston Doumergue, radical du Languedoc.
1928 : La flamme olympique fait son apparition. "Elle symbolise le feu sacré et fait le lien avec les jeux antiques. L'Allemagne fait son retour.
Quand les Jeux ont été attribués à l'Allemagne, le régime était une république démocratique. "C'était un geste de réconciliation et de pacification".
Juifs et Tsiganes sont exclus de toutes les fédérations sportives allemandes, même les champions reconnus.
Des milliers de places sont réservées aux SA dans un stade pavoisé de croix gammées.
Malheureusement, l'Allemagne n'a pas le monopole de la discrimination. Le président Roosevelt refuse de recevoir Jesse Owens, quatre médailles d'or, parce qu'il est ...noir !
En 1952, l'URSS rejoint la compétition. Le CIO accepte la fiction de l'amateurisme des sportifs soviétiques.
1956, plusieurs pays arabes boycottent pour protester contre la présence d'Israël.
"Le sport va cristalliser les volontés d'indépendance des pays africains et contribuer à forger une identité nationale, se manifestant lors des compétitions."
1960 : Malgré de nombreuses protestations, le CIO accepte que la délégation sud-africaine soit composée uniquement d'athlètes blancs.
1968 : Smith et Carlos lèvent le poing ganté de noir ; ils sont expulsés des JO et se voient retirer leurs médailles.
"Si les boycotts ont porté atteinte aux JO, ils n'ont pas mis en difficulté les régimes qu'ils visaient."
"Le CIO a réussi là où l'ONU a échoué :faire cohabiter Pékin et Taïwan"
Et plein d'autres choses dans cette BD, comme la marche vers l'égalité femmes/hommes et la naissance et le développement des Jeux paralympiques.
08:33 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, jo, géopolitique
08/04/2008
Le Dalaï Lama à la cérémonie d'ouverture ?
Il était vraiment minimaliste et très général ce badge "pour un monde meilleur", que les athlètes français avaient décidé de porter hier, à l'occasion du passage de la flamme olympique : c'était pourtant encore trop. Comme cela semblait être encore trop, pour la police française, encouragée par les Chinois, de déployer le drapeau tibétain.
Etait-ce pour un début de commémoration des 40 ans de Mai 68 que la police française a voulu prouver qu'elle maniait toujours aussi bien la matraque ? Les CRS de 68 doivent être à la retraite aujourd'hui. D'autres ont repris...le flambeau !
Le passage de la flamme olympique devrait être partout l'occasion d'une fête. Après Londres et Paris tout le monde voit bien que les manifestations dégénèrent, "pour un monde meilleur", avec un Tibet "libre" (pourquoi seulement le Tibet ? les autres n'ont pas droit à la liberté ?). Comme souvent, la cause est bonne, les débordements, y compris ceux de la police, brouillent le message.
L'attribution des Jeux Olympiques à Pékin aurait pu être une extraordinaire opportunité pour la Chine de s'ouvrir au monde, et vice-versa. Le malentendu semble être total.
L'idée d'un boycott des Jeux Olympiques s'éloignent. On sait maintenant qu'ils seront très "encadrés" par les forces de l'ordre chinoises, qui n'auront rien à envier aux parisiennes.
La question se porte maintenant sur la cérémonie d'ouverture. Daniel Cohn-Bendit, jamais à court d'idées depuis 40 ans propose d'y inviter le Dalaï Lama. J'imagine celui-ci arrivant à Pékin entouré de tous les Chefs d'Etats et de gouvernements de l'Union européenne : bien plus fort que le boycott (boycottage si vous préférez...) !
Mais y-a-t-il la moindre chance que les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne se mettent d'accord sur une position et une action commune ?
Une politique étrangère commune de l'Union européenne ? Cela serait sans doute les prémisses "d'un monde meilleur"...
11:38 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jo, tibet