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30/08/2005

Histoire du PS par Mexandeau

Histoire du parti socialiste - Louis Mexandeau - (éditeur : Taillandier)


Louis Mexandeau est historien de formation, et c'est en historien qu'il traite le sujet.
Son livre est dense et "charpenté".

Les chapitres consacrés à la marche vers la création d'un parti socialiste unifié, en 1905, sont éclairés par la situation de la 3e république qui doit d'abord s'affirmer face aux royalistes, puis devenir laïque avant de songer à être sociale. La stature de Jaurès domine.
Puis vient le temps de Léon Blum : le "schisme" avec les communistes qui acceptent de s'aligner sur Moscou, baptisée "la patrie des travailleurs", le "Front populaire", la résistance, la reconstruction...et la défaite en Congrès face au discours plus à gauche de Guy Mollet.
L'écart entre les discours internes, très à gauche, de celui qui restera plus de 20 ans le "patron" des socialistes, et ses manoeuvres politiques en faveur d'hommes très marqués à Droite, son ralliement à De Gaulle en 1958 (ce qui provoque la naissance du PSA, qui deviendra PSU) est souligné.
En historien Louis Mexandeau traite rapidement, en deux chapitres, les évènements qu'il a vécu aux côtés de François Mitterrand, et, pudiquement, n'insiste pas sur le rôle qu'il a joué : il s'agit d'un livre d'Histoire, pas de mémoires, même s'il règle quelques comptes personnels au passage.
Mais Louis Mexandeau reste un militant. Dans sa conclusion, il appelle à "reconstruire une idéologie de rupture avec le capitalisme". Ce que promettait déjà la motion majoritaire au Congrès de Metz...en 1979, et ce que n'ont pas fait (pourquoi ?) les gouvernements dans lesquels il a été ministre.
Distinction entre "exercice du pouvoir" et "prise du pouvoir", comme l'a théorisée Léon Blum en 36 ?
Le livre se referme sur cette belle phrase : "Le Parti Socialiste, si imparfait qu'il soit, reste lourd de l'espérance des Hommes."

Louis Mexandeau est venu à Aire présenté son livre sur la résistance, j'aimerais qu'il revienne pour nous présenter cet autre volet de son travail d'historien engagé.

17:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

29/08/2005

Karl Marx, ou l'esprit du monde

Biographie de Marx, par Jacques Attali (Fayard)

La vie de Karl Marx, plutôt moins bien connue que son oeuvre.
Attali en fait une description assez sévère : penseur génial, complètement "habité" par son travail intellectuel, complètement inapte aux servitudes de la vie quotidienne, n'envisageant pas de gagner sa vie, mettant sa femme enceinte tous les ans (et même la domestique - payée par la belle famille- en l'absence de sa femme), sans jamais se poser la question du minimum vital, vivant donc, le plus souvent très chichement,  essentiellement d'héritages (accumulation capitaliste réalisée par d'autres) et de l'argent versé par Engels, détourné de la plus value dégagée par le travail des ouvriers des usines de la famille ce celui-ci.
Attali n'insiste pas plus qu'il ne le faut sur l'oeuvre théorique de Marx, en mettant quand même l'accent sur trois points :
- La "dictature du prolétariat" n'était envisagée que dans un cadre électoral pluraliste et parlementaire, avec une majorité obtenue par l'alliance des ouvriers et des paysans, en aucun cas comme la dictature d'un parti sur le prolétariat ;
- Marx ne se sentait pas "marxiste" à la lecture des prises de position de ses "disciples" ;
- Sa pensée était évolutive, toujours à la recherche de la dernière information susceptible de corriger son analyse, rien de figé, donc...

 

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26/08/2005

Corée du Nord

Impressions de voyage
Corée du Nord : combien de temps encore ?
Pour la première fois, une délégation du Parlement européen a été invitée à se rendre en Corée du Nord.
J'ai eu la chance de pouvoir accompagner cette mission.
 
Comme en Afrique, les gens se déplacent à pied, les femmes avec de lourds paquets sur la tête. Les vélos et les poussettes sont surchargés.
Alors que l'Afrique ignore les arrêts de bus, les Nord Coréens sont disciplinés : de longues files d'attente se forment pour attendre de vieux autobus déglingués, vite surchargés. Les trains, aperçus depuis la fenêtre de la chambre, puisqu'il ne nous était pas possible d'entrer dans la gare,  sont vétustes. En province, ce sont des camions bennes qui servent de ramassage. Les accidents de transports en commun fournissent l'essentiel des patients des Français de "Handicap international", qui fabrique et pose des prothèses de jambes.
La nuit,  les rues de Pyongyang sont à peine éclairées. Ce ne sont pas les malfaiteurs qui en profitent, mais, dans le parc voisin de l'hôtel, les amoureux... qui se tiennent par la main.
Le réseau de distribution de l'eau est, lui aussi, à l'agonie. Dans l'hôtel, réservé à la "nomenklatura", au bord d'une plage de sable fin, où nous avons passé une nuit, la baignoire avait été remplie avant notre arrivée, afin de nous permettre de disposer d'une réserve minimum d'eau froide, pour nous laver...et compenser le fonctionnement déficient des toilettes.
Les organisations humanitaires nous ont suggéré de revenir plus souvent : grâce à notre présence, la distribution d'eau avait duré deux heures sans être interrompue !
Nous avons eu la chance de faire cette mission en Juillet. En hiver,  le vent dominant vient du Nord, donc de Sibérie,  et les températures y sont bien en dessous de zéro...alors que tous les chauffages sont déficients.
L'économie souffre de ces infrastructures délabrées.
Peu de cheminées d'usine fumaient lors de notre visite à Hamhung, principale ville industrielle du pays, et port "important"...où seuls deux bateaux chinois se trouvaient à quai.
En 1998, 60% des enfants de moins de 5 ans étaient sous alimentés. Aujourd'hui ils ne sont plus que 30%, ce qui prouve que notre aide alimentaire ne va pas entièrement à l'armée...
Depuis 2001 le fonctionnement de l'économie a été "libéralisé". Les paysans peuvent dorénavant cultiver pour eux même et pour vendre au marché. Les petites échoppes se sont multipliées. En ville la moindre plate bande est utilisée pour faire pousser des légumes.
Dans le plus important marché libre de la capitale, flambant neuf, les acheteuses se pressent pour trouver les produits de consommation courante, généralement importés de Chine, mais aussi des produits alimentaires, dont un chien, dépiauté, prêt à être débité.

 

Face à cette situation, le gouvernement affiche une priorité : "d'abord l'armée" !
Alors que Clinton avait promis une aide énergétique, W Bush, avec la finesse dont il a fait preuve ailleurs, a accusé la Corée du Nord d'être "l'avant garde de la tyrannie", dans "l'axe du mal", alimentant une tension, utile au gouvernement pour consolider sa dictature, et expliquant, sans l'excuser, la course à l'arme nucléaire, réponse du faible au fort.
Le régime se considère comme toujours en guerre et menacé par les impérialistes.
Dès l'arrivée à l'aéroport nos téléphones portables, sur lesquels nous ne recevions pourtant aucun signal, nous ont été confisqués.
Les déplacements, en particulier les nôtres, sont strictement contrôlés. Deux d'entre nous, qui voulaient s'affranchir,  ont très vite été rappelés à l'ordre.  L'utilisation du vélo, trop pratique pour s'arrêter hors d'un des trois endroits autorisés,  est interdite aux Européens.
Le droit de prendre des photos est strictement soumis à autorisation.
A longueur de journée,  la radio et la télévision diffusent des chants patriotiques, des discours de Kim Il sun ("soleil rouge de l'Humanité") et de son fils, le "cher Leader" actuel,  Kim Jong il,  et des films guerriers dans lesquels les bons partisans écrasent les méchants impérialistes, Japonais et/ou Américains.

 

Le régime dictatorial ne semble pas menacer par une éventuelle rébellion de la population, qui consacre l'essentiel de son énergie à lutter pour sa survie.
Comme il n'y a pas de "rideau de fer" entre la Corée du Nord et la Chine, des milliers de Coréens traversent la frontière pour aller chercher de la nourriture, ou du travail, beaucoup ne rentrent pas au pays, la Chine étant en pleine expansion économique.
Mais la Chine ne veut pas de cet afflux de réfugiés économiques. Son aide à la Corée représente l'essentiel de son aide extérieure. Des usines coréennes deviennent sous traitantes de l'industrie textile chinoise,  qui vend en Europe.
Comme quoi, il est possible de payer des travailleurs encore moins que presque rien...

 

Géant économique,  mais nain politique, surtout depuis le 29 mai, l'Union européenne doit se contenter de payer sans participer aux discussions politiques. Comme au Moyen-Orient, en Afghanistan ou en Irak, les Américains choisissent le menu et nous laissent l'addition de l'aide humanitaire et de la reconstruction.
Personne ne veut de l'aggravation de la crise économique nord-coréenne. Nous participons donc massivement à l'aide alimentaire.
Mais puisque personne ne veut d'effondrement, pour favoriser l'ouverture du pays vers l'extérieur, et donc permettre une évolution politique, grâce aux nouvelles générations,   pourquoi ne pas multiplier les invitations d'étudiants en Europe, avec des bourses d'études ? Cela serait pacifique, et probablement efficace.
Donner la priorité à l'éducation ?

 

Jean-François Vallin

conseiller municipal

10:55 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

25/08/2005

Sucre : ne pas s'en prendre aux pays pauvres

Sucre : ne pas s'en prendre aux pays les plus pauvres !

 

 

Dans l'Echo de la Lys, à deux reprises, en mai et en juillet, les  betteraviers et fabricants de sucre ont attiré l'attention du public sur leurs problèmes.

 

Les betteraviers sont inquiets : ils ont raison.

 

Aujourd'hui, les producteurs de sucre bénéficient de prix garantis qui se situent, selon les années, entre le double et le triple du prix du marché mondial.
La Commission européenne propose de réduire, en deux ans,  de 39%,  ce prix garanti, ce qui représenterait encore100 euros la tonne au dessus du prix mondial. Le prix de la betterave diminuerait de 42,6%. Qui peut accepter  une telle réduction de ses revenus ?

 

Les betteraviers refusent le jeu du marché mondial : ils ont raison.

 

Le libéralisme débridé ne donne jamais rien de bon. Dans ce cas précis, il doit être refusé pour au moins trois raisons :
- le prix "mondial" est un prix de braderie, pour écouler les excédents.
- la compétition est faussée par des pays producteurs, comme le Brésil,  qui ne respectent aucune norme,  ni sociale ni de respect de l'environnement et, qui plus est, se sont lancés dans la production de sucre par des "organismes génétiquement modifiés", comme l'Australie.
- La monnaie de plusieurs de ces pays est notoirement sous évaluée, ce qui fausse également la concurrence.

 

Les betteraviers craignent la fraude de pays tiers : ils ont raison.

 

C'est à juste raison qu'ils prennent l'exemple des fraudes intervenues dans les pays des Balkans qui servaient d'intermédiaires cachés pour importer dans l'Union européenne du sucre venu du Brésil ou d'Australie.
Mais la découverte rapide de cette fraude,  et les sanctions qui ont suivi, prouvent que si le danger existe, il est possible de le combattre efficacement.
Les betteraviers ont raison de demander l'interdiction du commerce "triangulaire" du sucre entre les grands pays producteurs, les pays les moins avancés et l'Union européenne.

 

Les betteraviers s'en prennent aux pays producteurs les plus pauvres : il n'est pas possible de les suivre sur ce terrain.

 

L'Union européenne s'est engagée à laisser, à partir de 2009,  un libre accès au marché européen aux produits en provenance des "pays les moins avancés". Pour le sucre,  19 pays, producteurs de canne à sucre,  sont concernés, parmi les plus pauvres de la planète. Leur productivité n'est en rien comparable à celle de nos betteraviers (petites propriétés familiales, pas de mécanisation,  enclavement, souvent insularité,  qui rendent chers les coûts de transports). Pour ces pays très pauvres la production de la canne à sucre a une importance économique, environnementale et sociale telle que son arrêt entraînerait des explosions désastreuses pour la stabilité mondiale.
Pour eux, comme pour nos betteraviers, la diminution des prix garantis doit être moins sévère et  plus progressive, de façon à ce que la transition soit moins douloureuse.
Le Parlement européen aura son mot à dire dans les prochaines semaines. Il donnera son avis,  mais le projet de Traité constitutionnel ayant été repoussé, il ne sera pas "co-décideur"  et le Conseil des ministres sera seul à décider. 
Plutôt que d'envisager un combat contre les producteurs les plus pauvres, ne faudrait-il pas explorer d'autres pistes, par exemple relancer le bioéthanol, en particulier grâce à une fiscalité adaptée, alors que le prix du pétrole continue de s'envoler ?

 

 


 


 

 

16:56 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (0)

Fête de l'andouille

La "fête de l'andouille" est organisée, sur fonds municipaux,  par un "comité des oeuvres sociales"

En fait, la seule oeuvre "sociale" qu'il organise est le repas des "aînés".

A part la fête de l'andouille, ce comité "social" organise le "concours d'animaux d'élevage" !!!

Sa composition semble un grand secret, puisque je n'ai pas encore pu l'obtenir.

Ce qui est certain, c'est que les élus de la minorité en sont exclus, ce qui semble bien un détournement du Code des communes qui prévoit la représentation de toutes les tendances dans les organismes municipaux.

De plus, le Président de ce "Comité" n'est autre que le maire adjoint chargé des finances.

La maire adjoint chargé des finances verse donc 62.000 euros de subvention (argent du contribuables !)au Président de ce comité...qui n'est autre que lui même !!!

Il existe pourtant un principe de base des finances publiques françaises de séparation entre l'ordonnateur (celui qui verse l'argent) et le comptable (celui qui le dépense)

Comment, et par qui, est contrôlée l'utilisation de cet argent public ?

La situation perdure, malgré nos remarques à l'occasion du vote du budget, chaque année.

Nous allons donc saisir le sous-préfet et la Chambre régionale des comptes...

 

14:15 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (0)