Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/06/2007

Chirac, mon ami de 30 ans

Chirac, mon ami de 30 ans

 

 

Jean-François Probst

 

 

Denoël

 

 

 

Bien placé il y a encore quelques semaines dans les listes de vente, il a quasiment disparu avec l'objet du livre : Chirac.

 

 

Probst a travaillé pendant 30 ans pour le RPR, de près ou de loin, par exemple comme Secrétaire général du groupe RPR au Sénat, après avoir commencé sa carrière "politique" au cabinet du ministre des affaires étrangères de Giscard, Jean François Poncet.

 

Il ne livre pas de grands secrets et justifie plutôt que de cracher dans la soupe, sans cacher son admiration pour le "grand Jacques", son "héros", sans tomber dans le délire hagiographique de Plenel : "reconnaissons que si Jacques Chirac trouve toujours un arrangement avec le ciel ou ce que l'on appelle la morale et les valeurs, il aura été un vrai républicain".

 

 

L'introduction plante le décor : "ma génération a été habituée à ces distributions de cash dans les palais de la République".

 

C'est vrai, nous sommes de la même génération, mais au PS, tout était consigné dans des cahiers par un ancien responsable syndical de la police, pour que le moindre billet ne s'égare pas pour des dépenses personnelles.

 

Le premier chapitre s'intitule "la trahison, un métier". Bien entendu, quand il pousse un petit camarade dans l'escalier, ce n'est jamais lui. Je ne jurerai pas qu'il soit le seul dans ce cas... Lui aussi a été trahi (Ballamou et Sarko), mais il pense que cela fait partie du "jeu" et qu'il ne faut rien s'interdire pour la suite.

 

Le chapitre n°2 porte sur ses "pouvoirs de séduction". Comme la plupart des responsables politiques Chirac a séduit de nombreuses femmes, en privilégiant celles qui lui étaient utiles politiquement, et donc en particulier les journalistes.

 

Puis l'auteur parle des filles de Chirac, le drame de Laurence, la "fusion" avec Claude, l'invention médiatique de l'"adoption" d'une jeune vietnamienne...Le rôle de Bernadette, la "tortue" catho traditionaliste, bloquée au XIXe siècle qui s'impose petit à petit.  

 

Nous n'apprenons rien sur le système Chirac car il est bien connu et hérité du radicalisme : on place ses amis, on leur trouve des emplois, des logements, à eux à leurs enfants (le fils Juppé n'a pas été une exception) et à leurs amis, sans oublier les journalistes,  on invite tout le monde à manger, éventuellement en vacances,  et on vit, largement,  aux frais des contribuables (les "frais de bouche" du Maire de Paris, l'augmentation de 400% des frais du Président à l'Elysée etc. tout le monde le sait, cela n'a jamais empêché Chirac d'être populaire).

 

Cette vie était d'autant plus facile que Chirac régnait sur Paris + la Corrèze + le RPR + par intermittence Matignon, donc de quoi se servir dans autant de mangeoires.

 

 De Villepin ne bénéficie pas de la sympathie de l'auteur qui respecte les élus et n'aime que ceux qui se frottent au suffrage universel.

 

Tout un chapitre est consacré à Sarko, son ascension, sa trahison, son retour au gouvernement, mais pas à Matignon (à mon avis, sa chance !). Le livre ayant été écrit avant l'élection présidentielle, l'auteur prend un risque : celui de pronostiquer la défaite :"pas la moindre chance d'être élu, et lui ne se rend pas compte", tout cela parce que Sarko n'a aucune idée de la vraie vie des gens. Mais les vedettes de Voici et Paris Match ne connaissent pas non plus la vie des gens qui les admirent, et ce n'est pas ce que les gens qui votent Sarko leur demandent...

 

Probst aime Chirac, capable de tâter le cul des vaches et de prendre un verre sur le zinc. Sarko, élu de Neuilly,  est l'anti-Chirac, au moins dans ce domaine,  donc Probst n'aime pas Sarko.

 

Probst affirme que le "compte japonais" de Chirac existe bel et bien, car Chirac reçoit 100.000 $ par an comme membre du jury d'un prix "impérial", sorte de sous Nobel consacré à l'art, et il faut bien que l'argent soit versé quelque part. Encore faudrait-il savoir quel est montant de ce compte !

 

Nous avons, bien évidemment, droit à une comparaison avec Mitterrand qui lui a tant fait d'ombre. La conclusion de l'auteur : "Mitterrand était un vrai Machiavel, Chirac aura été un Borgia ! Cela se veut un compliment...

08:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.