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06/10/2007

La ligne pourpre

La ligne pourpre

 

 

Wolfram Fleischhauer

 

 

Editions : J.C. Lattès

 

 

 

1599 : Paris

 

 

Gabrielle d'Estrées, maîtresse officielle d'Henri IV,  meurt soudainement d'une crise d'éclampsie,  juste avant le mariage que lui avait promis le Roi.

 

 

L'auteur est historien d'art,  et il utilise la forme du roman pour parler de l'énigme de ce tableau très connu, mais anonyme, qui se trouve au Louvre,  et  qui représente Gabrielle d'Estrées, les seins nus,  en compagnie d'une autre jeune femme qui lui pince le sein, énigme qu'il relie aux interrogations, légitimes, sur la mort soudaine de Gabrielle.

 

 

Gabrielle d'Estrées, comme le Roi ancienne protestante, a joué un rôle important dans la conversion d'Henri IV ("Paris vaut bien une messe").

 

Elle a 20 ans de moins que le Roi, mais 10 ans de plus qu'Henriette d'Entraygues, future favorite du Roi, que celui-ci a rencontré peu de temps avant la mort de Gabrielle.

 

Pour la petite histoire, le dernier grand amour d'Henri, Charlotte de Montmorency, avait 10 ans de moins qu'Henriette, donc 40 ans de moins que lui !

 

Henri a promis le mariage à Gabrielle et cette promesse de mariage à Gabrielle semblait sérieuse : tous les préparatifs étaient en cours.

 

Il y a, néanmoins,  quatre "bémols" :

 

1) le divorce avec "La Reine Margot" n'était pas encore prononcé, Marguerite de Valois n'ayant même pas encore donné son accord. Elle semblait plus encline à donner son accord pour un nouveau mariage d'Henri avec Marie de Médicis,  que pour laisser la place à la maîtresse du Roi. Et le Pape semblait dans les mêmes dispositions : oui à l'annulation du premier mariage,  pour un mariage avec la catholique militante Marie de Médicis (après l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac, elle empêchera la guerre qu'avait déclarée le Roi contre les Pays-Bas espagnols), mais pas vraiment d'accord pour la protestante convertie Gabrielle, même si le Pape craignait un peu que le Roi de France ne suive l'exemple du Roi Henri VIII d'Angleterre (voir la note sur "Dissolution") ;

 

2) les négociations avec les Médicis, en particulier sur l'importante dot de Marie,  continuaient, et Henri avait dramatiquement besoin d'argent ;

 

3) Henri n'était pas avare en promesses de mariage. Après la mort de Gabrielle, il  fera la même promesse à Henriette, et même par écrit. Et il ne la tiendra pas davantage,  à la suite d'une fausse couche de celle-ci !

 

4) Gabrielle a donné à Henri des enfants, dont César, qui a été légitimé, nommé Gouverneur de Bretagne, puis Duc de Vendôme et Grand Maître de l'Ordre de Malte.

 

César pouvait-il devenir Roi de France si sa mère devenait Reine ? Cela n'aurait-il provoqué une nouvelle guerre civile ?

 

 

 

Il est donc clair que la mort subite de Gabrielle est "providentielle" et arrange beaucoup de monde, à commencer par le Roi. Faut-il considérer, comme le Pape,  que "Dieu a fait jouer la Providence" ? Ou la Providence a-t-elle été un peu aidée ?

 

La crise  d'éclampsie a pu être provoquée par ce que l'on appelle aujourd'hui un "stress" très important (dû au mariage ou à la connaissance du fait que  ce mariage n'aurait pas lieu, bien qu'annoncé, ce qui aurait humilié Gabrielle ?), par une fausse couche ? (naturelle ?), ou tout simplement par un taux d'albumine trop important ?

 

 

Et c'est là qu'intervient le mystère du tableau, dont on ne connaît ni l'auteur, ni la date. Comme le dit un proverbe allemand,  cité dans le roman : "l'œil dort jusqu'à ce que l'esprit l'interroge et le réveille".

 

Il est inconcevable que Gabrielle,  favorite du Roi,  et éventuelle future Reine,  ait posé nue. Il n'existe aucun autre exemple dans l'histoire de la peinture. Les nudités picturales prenaient toujours comme prétexte la mythologie. La femme qui se trouve à côté de Gabrielle est présentée, postérieurement,  comme étant sa sœur, "Duchesse de Vilars", ce qu'elle ne deviendra que 30 ans après la mort de Gabrielle...

 

L'hypothèse de l'auteur est que, dans cette époque qui aimait les rebus et les devinettes, et donc les tableaux symboliques, le peintre, anonyme, dénonce, probablement après la mort de Gabrielle,  les "mariages ratés" du Roi avec ses favorites, et qu'à côté de la blonde Gabrielle se trouve non pas sa sœur,  mais la brune Henriette,  qui va lui succéder comme favorite du Roi. Le geste du pincement du sein est généralement interprété non pas comme érotique mais comme un symbole de maternité. Gabrielle et Henriette ont toutes deux connu des grossesses tragiques, les empêchant, l'une après l'autre de se marier avec le Roi. Dernier indice concordant : Gabrielle tient dans sa main un anneau nuptial. Il existe à Florence, dans la ville des Médicis, un tableau un peu analogue, encore plus explicite,  sur lequel la blonde transmet à la brune un anneau non matérialisé.

 

 

09:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Que de femmes (maitresses) pour Henri IV....

La seule chose que j'avais retenu de ce Roi c'est son assassinat par Ravaillac... c'est vrai que dans les livres d'histoire ce genre de révèlation est "proscrit"

Mais j'ai appris grâce à JFV que ce Roi a vécu malgrés son assassinat une vie riche d'expériences féminines...!

Quoique ..! on en revient toujours à la même chose...!
Le pouvoir permets toutes les audaces

Mais je crois aussi qu'à certaines époques de notre histoire ... nous les femmes.. étions à la merci des hommes d'autand plus si ceux -ci avaient le pouvoir....!
Le droit de "cuissage" existait et les femmes étaient soumises....
Bon .... il est vrai que les maitresses du Roi devaient probablement être de "jolies femmes" et le seul avantage que pouvait leur amener d'être la maitresse du Roi , etait qu'elles sortaient de leur conditions et étaient élévées à un rang supérieur...!

Fort heureusement que le droit de cuissage n'existe plus....!(si le maitre était pris par ses hormones...! elles devaient se laisser faire .... donc viol...!)

QUAND on y re-pense ....dans notre histoire de France, la femme à subit tous les "outrages"....!

ET.... le comble...! c'est que dans certains pays cela continu....encore et toujours....!
Et c'est' "intolérable" et "déplorable"...!
La condition de certaines femmes dans ces pays... est "inadmissible"...!

Voila mon petit commentaire du billet sur l'histoire...!

J'aime beaucoup l'histoire et j'écoute (la nuit..!) lorsque je me réveille la re-diffusion de : 2000 ans d'histoire sur FRANCE-INTER.. avec Pratrice Gélinet...

Je ne suis nullement "insomniaque" mais j'ai pour habitude de me coucher tôt.. donc des fois je me réveille et j'écoute France-Inter....!
Et cette émission me plais beaucoup....!
Normalement elle est diffusée à 13h30 mais je ne peux pas tout faire dans la journée....!

Écrit par : Maïténa | 07/10/2007

Les commentaires sont fermés.