Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/12/2007

Itinéraire d'un salaud ordinaire

Itinéraire d'un salaud ordinaire

 

 

Didier Daeninckx

 

 

Editions Gallimard

 

 

 

Didier Daeninckx s'est fait connaître par ses romans policiers, très engagés politiquement, à gauche. Il a obtenu le "Grand prix de la littérature policière",  et le prix "Paul Vaillant-Couturier", en 1984, pour "Meurtres pour mémoire" (Série noire n°1945 et Folio policier n°15).  Il est proche du Parti Communiste et le fait savoir. Pour engagés qu'ils soient ses romans n'en sont pas moins agréables à lire.

 

 

Cet "Itinéraire d'un salaud ordinaire" est le déroulement de la carrière brillante d'un fonctionnaire de police "apolitique" (donc de Droite), de qualité, au service de sa hiérarchie et des pouvoirs successifs (jusqu'en 1981 !).

 

Embauché en 1942, il est donc d'abord au service du régime de collaboration avec l'occupant, y compris pour rafler les juifs et les rassembler au "Vel d'hiv", quand "de paisibles policiers français se sont mués en remarquables chasseurs de gibier humain, avec l'aide du zèle dénonciateur d'une frange de la population".

 

Spécialiste de la lutte anti-communiste, ses compétences sont appréciées dès que la "guerre froide" commence. 

 

Puis en 1968 contre les gauchistes. Toujours au service d'un vaste ensemble répressif.

 

Les techniques de manipulation policières sont décrites, en particulier les chantages (sexe, argent, drogue, par ordre d'importance, avec des passerelles de l'un(e) à l'autre).

 

 

Selon l'auteur, l'assassinat de Jacques Mesrine a été organisé pour détourner l'attention du public un peu trop intéressé par les meurtres des ministres ou anciens ministres Boulin, De Broglie, Fontanet.

 

 

Impossible de ne pas penser à l'itinéraire de Maurice Papon, fonctionnaire irréprochable dans l'accomplissement des tâches qui lui étaient confiées. Il sera même ministre. Et René Bousquet, Secrétaire général de la Préfecture de police pendant la guerre. Les deux apparaissent dans le livre.

 

 

Petit détail historique : contrairement à ce que dit l'auteur, l'université de Vincennes n'a joué aucun rôle en mai 68,  pour une raison simple : elle n'a été créée qu'après, par Edgar Faure,  à l'automne suivant, dans des locaux provisoires (elle est aujourd'hui à Saint Denis),  comme réaction à ces "évènements", pour sortir du mandarinat universitaire. Je sais : j'y étais : c'était la seule université qui favorisait la vie des étudiants salariés.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.