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15/11/2008

SAS, le défecteur de Pyongyang

SAS, Le défecteur de Pyongyang (1)

 

Gérard De Villiers

 

7 000 kms d'angoisse de Pyongyang à Bangkok

 

Editions Gérard De Villiers, SAS n°168

 

 

David Martinon, ancien porte parole de Sarkozy, candidat puis Président qui l'avait désigné pour prendre sa succession à la mairie de Neuilly, enseignait à "Sciences Po." Et il conseillait à ses étudiants de lire SAS pour les données géopolitiques que contiennent ces livres.

 

Si on met à part les scènes de sexe, inséparables de cette littérature, et les actions propres aux romans de ce type, il faut reconnaître,  qu'au moins de ce volume,  l'essentiel y est : la dictature, paranoïaque,  du régime de Corée du Nord, son financement par le trafic de fausses monnaies et de drogues, et surtout le parcours des "défecteurs" (ceux qui font défection, mais mot que mes petits dictionnaires ignorent).

 

1) Celles et ceux qui font défection pour des raisons politiques sont ultra-minoritaires : ceux qui partent le font parce qu'ils n'en peuvent plus de la pauvreté, qui peut tourner à la famine, comme en 1996,  même si la fuite du pays est passible de la peine de mort ;

2) Le régime exerce un chantage sur les familles pour empêcher les départs. C'est pour cette raison que la plupart des départs actuels sont le fait de femmes, soit célibataires, soit pour des "regroupements familiaux" ;

3) Il y a d'importantes communautés coréennes en Chine, en particulier à proximité de la frontière ; ces communautés aident souvent ceux qui fuient ; souvent dans un esprit missionnaire évangéliste ; souvent aussi elles sont infiltrées par des agents de renseignements nord-coréens ; souvent également elles sont liées à des filières mafieuses chinoises qui abusent de la situation de faiblesse de ces réfugié(e)s, en particulier si ce sont de jeunes femmes, qui peuvent se retrouver "vendues" ;

4) Le défi est, effectivement, non pas tant de franchir la frontière avec la Chine, même si cela reste un moment très dangereux, mais  comme l'indique le sous-titre du livre, de parcourir les "7.000 kms d'angoisse de Pyongyang à Bangkok", où ceux qui arrivent jusque là seront pris en charge par des organismes internationaux, avant de pouvoir rejoindre la Corée du Sud.

 

Le livre montre très bien tout cela, et ce n'est pas, hélas, du roman.  

 

Je n'ai relevé qu'une erreur de "politique étrangère" dans le livre : "Les Nord-Coréens n'accepteront jamais de parler directement aux Américains, il faut passer par les Chinois".

La réalité est exactement l'inverse : depuis des années les Coréens du Nord voulaient parler directement avec les USA, ce qui constituait pour eux une sorte de reconnaissance "de facto", et les Américains refusaient, et les Chinois servaient d'intermédiaires. Aujourd'hui, s'il y a toujours des pourparlers à six (les deux Corées, les USA, la Chine, le Japon et la Russie), les négociations se font de plus en plus directement entre Américains et Nord Coréens.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

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