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31/01/2012

Conseillers en communication

La fabrique de présidents

 

Spin doctors : la gouvernance de l'ombre

 

Florence Vielcanet

 

Editions de la Martinière

 

 

 

France 2, dans une "mini-série", met en scène un "spin doctor", fondateur d'une agence de communication dénommé "pygmalion", qui "fabriquerait" une candidate à la présidence de la République, incarnée par Nathalie Baye.

 

Je ne crois pas ni aux pygmalions, ni à la "fabrication" d'un(e) président(e), encore moins en quelques semaines, mais je ne nie pas le rôle des conseillers en général et des conseillers en communication en particulier.

"Il faut avoir une personnalité très forte pour se présenter, avec un orgueil et une volonté sans faille"

 

Florence Vielcanet est une ancienne journaliste devenue conseillère en communication. Elle parle essentiellement de ses semblables : les journalistes reconvertis (e)s,  gens qui savent ce qui plait aux journalistes, la façon dont il faut leur présenter les choses, la façon ("toutes les ficelles") d'attirer, ou de détourner leur attention. "Détourner l'attention de la presse des mauvaises nouvelles en sortant de son chapeau un chiffre, une statistique, un scandale". "Ces ex journalistes au service des politiques, et qui utilisent les ressorts de leur ancien métier pour manœuvrer leurs anciens confrères". "Ces professionnels de l'information dressés pour rendre attrayantes des nouvelles parfois fabriquées."

Les attachées de presse, "compromis fantasmé entre l'hôtesse et la geisha".

Elles parlent également des publicitaires et des spécialistes en sondages. "Scruter l'opinion, mesurer les réactions que suscitent ses propos, ou tester ceux-ci avant de les prononcer en public".

Les "spin geeks", spécialistes du Net, "jeunes consultants en communication alliant la connaissance de la sociologie politique à celle de la culture Web".

Tous, "scénaristes quotidiens d'une télénova permanente".

 

"Les médias ne sont plus une option, ils sont un facteur clé".

"La question n'est plus d'empêcher une information de sortir mais de savoir quand elle va sortir".

 

"Le politique doit toujours dire la même chose, mais d'une manière différente chaque jour".

"Il faut réussir à trouver le moyen de convaincre les gens avec leurs mots."

"Répéter en quarante secondes ce qui résume toute leur pensée, seule chance d'être repris-sans être coupé- à la télévision".

 

"Les médias consomment désormais les candidats comme des vedettes du petit écran : ils se nourrissent d'eux, de leur vie privée, de leurs phrases malheureuses, de leurs aventures politiques".

 

"Tout pouvoir s'accompagne de dissimulation, de leurre, de représentation et de secret".

 

"La réélection du Président se jouera en grande partie sur un début crédible de gouvernance et de solidarité économique européennes, sur le sauvetage du triple A de la France et sur le maintien d'une croissance qui évite au chômage de remonter en flèche" (commentaire personnel : c'est mal parti pour chacun des trois critères !)

"Pour l'élection à venir, c'est l'anti-bling-ling, le côté naturel, provincial, la modestie, l'extrême simplicité, l'anticlivage avec le rassemblement de toutes le couches de la société..."

"Cette France, dont les classes les plus riches ont pu penser qu'elle n'existait plus, s'est réveillée sous les coups de boutoirs de la précarité, de la crise financière et d'un modèle de consommation qu'elle ne peut plus suivre. Elle a saisi le miroir que l'extrême droite lui tendait".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

30/01/2012

Enfin une présidence progressiste... en Europe

LA PRESIDENCE DANOISE DU CONSEIL DE L'UE  POUR UNE EUROPE PLUS ACTIVE, PLUS JUSTE ET PLUS DEMOCRATIQUE

 

 

Le Danemark a pris, le 1er janvier,  la présidence du Conseil de l'UE pour les prochains mois. Le Premier ministre danois, Madame Helle Thorning-Schmidt,  a déclaré,  devant le Parlement européen, que l'UE devait se concentrer davantage sur les questions de solidarité, de participation, et d'inclusion. Justice, soins de santé, opportunités nouvelles, sont autant d'éléments clé pour regagner, à l'avenir,  la confiance des Européens.  En se référant à la crise économique actuelle, le Premier ministre danois, social-démocrate, a insisté sur le fait que le modèle social européen devait être la référence et que des mesures d'austérité seules ne suffisaient pas.  

  

Nous devons engager un nouveau débat sur l'Europe Le seul moyen d'avancer c'est une réponse Européenne commune et  la "méthode communautaire".

 

Nous devons certes faire des économies,  mais pas aux dépens des plus démunis.  Nous devons défendre le modèle social européen. Si nous nous en écartons, nous mettrons l'Europe en danger et entamerons peu à peu les droits des citoyens et la démocratie, comme nous pouvons le constater aujourd'hui dans de nombreux pays Européens, comme en Roumanie dernièrement.

 

Les priorités de la présidence danoise sont les bonnes. Nous devons faire en sorte de combiner le travail et le développement durable, un développement "vert", dans le futur. Croissance, emplois et efficacité respectueux de l'environnement doivent être nos règles de conduite.

 

Nous devons redevenir fiers de l'Europe.

 

 

08:02 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

28/01/2012

A la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis

Ciudad Juarez

Gérard De Villiers

SAS n°190

 

Ciudad Juarez, capitale de l’Etat mexicain du Chihuaha. Un centre névralgique du trafic de drogue entre le Mexique et les Etats-Unis.

"Ciudad Juarez incarne l'enfer de la violence, sous le regard ambigu des forces publiques", titrait Le Monde, dimanche dernier, dans un dossier de trois pages de son supplément de géopolitique.

Cette importance stratégique dans le trafic mondial de drogue comporte quelques inconvénients : une guerre sans pitié entre gangs pour contrôler le marché, qui donne à la ville un sinistre record de morts violentes (presque 5.000 par an). « L’atmosphère de terreur qui règne sur la ville décourage les gens de sortir ».

Pourquoi la drogue passe particulièrement par Ciudad Juarez ? Parce que les entreprises américaines ont mis en place le système des « maquiladoras », ces entreprises d’assemblage, à la main d’œuvre essentiellement féminine, beaucoup moins chère qu’aux Etats-Unis. Cela implique une noria de camions impossible à contrôler. Les spécialistes estiment que 200 tonnes de drogue passent chaque année aux Etats-Unis par Ciudad Juarez. Les trafiquants règnent, par la même occasion, sur le passage des clandestins qui, éventuellement payent leur passage contre leur implication dans le trafic de drogue.

Bien entendu, les milliards de profit du trafic permettent de payer bien des hommes de main, « prêts à devenir sicario (tueurs) pour très peu d’argent. C’était leur seul espoir : analphabètes, sans formation, ils n’avaient aucune chance dans la vie ». Mais également des policiers, à commencer par les policiers locaux. Mais il semblerait que quelque policier américain de la DEA (l’Agence anti-drogue américaine) ne soient pas au dessus de tout soupçon. Là non plus De Villers n’invente rien.

De tout cela il résulte une impunité totale et une absence de valeur de la vie, dont les femmes sont souvent victimes : 713 femmes assassinées en six ans !

Le roman fait une petite incursion à Ciudad del Este, capitale de la « région des trois frontières », entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay, « zone franche », dans tous les sens du terme, effectivement connue par les géopoliticiens comme étant la zone de tous les trafics, en particulier comme un point de rencontre entre les trafiquants de drogue et les terroristes, en particulier islamistes.

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

27/01/2012

Honte ?

Shame

 

De Steve Mc Queen

 

Avec Michaël Fassbender, Carey Mulligan, Nicole Beharie

 

 

 

En ce moment,  dans les salles de cinéma, Michaël Fassbender est à la fois le Dr Jung, le Rochester de Jane Eyre et ce personnage complexe, "mâle dans sa peau",  qui lui a valu le prix du meilleur acteur à la fois à la Mostra de Venise et au "British Film Award".

Cette multiplicité montre l'étendue de son talent.

 

"Addiction sexuelle" ? Ses ordinateurs, y compris au bureau, sont plein de sites pornographiques, ses placards pleins de revues du même genre. Mais il n'agresse pas les femmes. Il ne les drague même pas. Incapable de jouer le jeu de la séduction, même avec la jolie et charmante Nicole Beharie. Eventuellement, il les paie. Sa sexualité est essentiellement masturbatoire. Honteuse ? C'est le titre du film.

Est-ce mieux ou pire que son chef et copain qui drague toutes les serveuses ?

Lui a un problème de communication.

 

Au début du film son regard croise, dans le métro,  celui d'une jeune femme. La caméra nous montre, en gros plan, sa bague de fiançailles. Une complicité semble pourtant naître. Il la suit. Elle disparait.

A la fin du film, même rencontre. Il reste sagement assis. Il est guéri... Happy end ?

 

J'avoue être un peu agacé par ces films, ou ces romans, qui montrent des scènes sexuellement explicites, impudiques et crues,  tout en faisant la morale. J'y vois beaucoup de racolage et d'hypocrisie.

 

Au delà de cette dérive moralisatrice, j'ai aimé ce personnage d'homme d'aujourd'hui,  perdu dans la grande ville, incapable d'affection, à commencer pour lui même, ou sa sœur (craquante Carey Cullingan), à qui il reproche d'avoir couché avec un homme marié, crime suprême aux Etats-Unis. Solitudes impossibles à partager.

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

26/01/2012

drogues : un problème géopolitique

Géopolitique des drogues

 

Alain Labrousse

 

"Que sais-je ?" n°3693

 

 

Le constat est accablant : le chiffre d'affaires des trafics de drogues se situent dans une fourchette entre 400 et 600 milliards de dollars par an, et alimente corruption et violences. Les politiques de lutte contre la drogue, menées depuis un demi-siècle sous impulsion américaine, sont un échec complet, avec "des effets pervers plus graves que le mal qu'elles prétendent combattre".

Pour une raison simple : la priorité est donnée à la répression et non à la prévention. On joue sur l'offre des pays pauvres, jamais sur la demande, des pays riches,  en croissance constante.

 

Quand les USA installent sept bases militaires en Colombie, la lutte contre la drogue n'est-elle pas un prétexte ? "Les Etats-Unis sont la seule grande puissance à utiliser systématiquement la guerre à la drogue, arme diplomatique pour déstabiliser ou discréditer ses adversaires politiques,  comme outil de leur interventionnisme".

 

Dans beaucoup de pays la lutte contre la drogue est l'occasion d'une intervention croissante des militaires dans la sécurité intérieure,  et d'une augmentation substantielle des budgets de la "défense".

Lors de la guerre "froide", les Etats-Unis savaient se montrer tolérants à l'égard des mafias de la drogue qui les aidaient à lutter contre le communisme, en Amérique latine (les "contras"), comme en Sicile et à Marseille ("French connection"). Encore aujourd'hui, "nombre de seigneurs de la guerre sur lesquels s'appuient les Américains pour combattre les talibans sont liés au trafic de drogue".

 

Amérique latine, Afghanistan, Birmanie, Turquie, Alain Labrousse décortique la situation dans les pays producteurs, pauvres qui exportent ensuite vers les pays consommateurs, riches. C'est au franchissement des frontières des pays consommateurs que l'escalade des profits est la plus importantes (1.200%), du fait de la prohibition.

 

"Il est vain de tabler, dans un proche avenir, sur une modification de la législation internationale des drogues. Les Etats-Unis ont menacé officiellement de suspendre leur financement à l'UNODC si l'organisation mentionnait de façon positive les politiques de "réduction des risques".

 

"La France ne s'est jamais préoccupée de savoir comment le Pakistan lui réglait les importantes commandes d'armement". "La Banque mondiale et le FMI ne se sont jamais intéressés à l'origine des devises qui permettaient à certains pays de payer leur dette extérieure".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)