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25/08/2012

Le désespoir de Stefan Zweig

Les derniers jours de Stefan Zweig

 

Laurent Seksik

 

Editions Flammarion

 

 

Février 1942, Petrópolis, Brésil

 

D'un naturel pessimiste, Stefan Zweig a quitté l'Autriche quatre ans avant l'anschluss et l'arrivée des nazis allemands.

 

"Il ne revendiquait pas d'être juif, il ne croyait en aucun dieu, il ignorait la moindre prière juive, il condamnait le sionisme. N'avait-il pas assez payé pour une identité dans laquelle il ne se reconnaissait pas ?"

"Il portait cette idée, difficilement défendable, que ce n'était pas aux Juifs de lutter contre l'antisémitisme".

"Il n'avait jamais délivré de message. On le lui avait suffisamment reproché. Ce n'était pas un écrivain engagé."

 

Ecrivain mondialement connu, ayant vendu soixante millions de livres traduits en trente langues,  exilé d'abord en Angleterre, il quitte ce pays pour les Etats-Unis après avoir été déclaré "étranger suspect", simplement parce qu'Autrichien,  après la déclaration de guerre.

 

Son périple se poursuit au Brésil, dans une ville de moyenne altitude, meilleure pour la santé de sa jeune épouse victime de crises d'asthme, (trente ans de moins que ce sexagénaire qui "se sentait devenir vieux"). Petrópolis a été fondé par l'empereur Pedro pour sa femme, une Habsbourg, faisant venir des colons de Rhénanie.

Mais là encore il ne connait pas la tranquillité : les nazis locaux le menacent de mort.

 

Il écrit une forme d'autobiographie, intitulée parfois "Monde d'autrefois", parfois "Souvenirs d'un Européen", reflet d'une "Europe cosmopolite, insouciante, créative".

"Ecrire sur Montaigne, comprendre comment garder son humanité intacte au milieu de la barbarie". "La nuit de cristal, c'est notre Saint-Barthélemy".

"Il fallait à soixante ans des forces exceptionnelles pour tout recommencer à nouveau".

 

Quand Singapour, "dernier rempart de la civilisation" s'est rendu aux Japonais,  il est persuadé que la guerre est perdue pour les démocraties, et, désespéré,  choisit la mort, comme tant de ses amis avant lui, entraînant avec lui Lotte, éprise jusqu'au sacrifice ultime. Dans son essai sur Kleist, qui avait tué son épouse avant de se suicider, n'avait-il pas écrit que "sa mort était un chef-d'œuvre" ?

 

"A l'aube des tragédies du passé, il parvenait à augurer des drames en devenir".

 

"Jamais on aime plus sincèrement la vie qu'à l'ombre du renoncement".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature

Commentaires

Excellent auteur !

Je conseille vivement sa biographie de Marie-Antoinette !

Écrit par : Frédéric Dubuisson | 25/08/2012

Les commentaires sont fermés.