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30/08/2015

La vie la plus triste qui se soit jamais vue ?

Charles Quint, l'indomptable

Lindsay Armstrong

éditions Flammarion

 

En ce temps là,  la France était le pays le plus puissant d'Europe. Mais Charles VIII, Louis XII, et surtout François 1er puis Henri II se trouvèrent en rivalité dans ce domaine avec l'Empire, bientôt incarné par Carlos 1er, héritier des couronnes de Castille et d'Aragon, mais aussi de l'Autriche des Habsbourg, et des Pays-Bas bourguignons incluant l'Artois. Un véritable encerclement qui menace "de serrer le trop puissant royaume de France dans un étau".

Charles (15 ans) et François (21 ans) arrivent au pouvoir au même moment. Tous les deux tentent d'acheter la couronne du "Saint Empire romain de la nation germanique". Ils ne sont pas plus germaniques l'un que l'autre. Mais l'un dispose de l'argent de son Empire d'outre-atlantique, qui lui permettra de financer ses guerres pendant ses plus de quarante ans de règne. La démonstration de force de François amènera les électeurs à se prononcer pour Charles, "premier et dernier Empereur du vieux et du nouveau Monde".

Les prétextes des affrontements et guerres à répétition : Milan et Naples. Eventuellement le Duché de Bourgogne confisqué par Louis XI.

A Crépy, après 25 années de batailles et de morts, le roi de France renonce publiquement à l'Artois, les Flandres et Naples,  Charles à toute revendication sur la Bourgogne.

La défaite française de Saint-Quentin, suivie du Traité de Cateau-Cambrésis, "marquera la fin des guerres d'Italie entre les Valois et les Habsbourg et la victoire posthume de Charles Quint sur François 1er et Henri II.

Comparses aux renversements d'alliances : Henri VIII et les Papes successifs. Sans parler de Soliman le Magnifique, allié, parfois gênant, de François.

Elevé dans ce qui est devenu la Belgique, Charles est francophone, passionné de l'histoire de ses ancêtres Duc de Bourgogne (il est l'arrière petit-fils de Charles le Téméraire, le petit-fils de Maximilian d'Autriche, qui s'était marié avec la dernière descendante du Duc de Bourgogne). On l'initie, avec beaucoup de difficultés, aux langues de ses futures royaumes : allemand, espagnol, italien.

Ne pouvant être partout à la fois, il sera rarement en Espagne, laissant ses royaumes sous la régence de son épouse, infante du Portugal. Mais il choisira d'y mourir.

Il sera plus souvent en Allemagne, essayant de trouver des compromis dans la controverse religieuse lancée par Martin Luther. Sur ce terrain, il n'aura guère plus de succès que François. Tous les deux tancés par les Papes successifs leur reprochant de ne pas en faire assez contre les hérétiques. Pendant ce temps là, Henri VIII...En France, les guerres de religions s'approchent. En Allemagne, les princes finiront par obtenir la liberté religieuse dans leurs Etats ("cuius regio, cuius religio"), tandis que dans les villes le principe de la coexistence triomphera.

Tous les Français connaissent 1515, Marignan. Pavie, dix ans plus tard, est moins connue. C'est la grande victoire de l'Empire. Le roi de France est fait prisonnier.

 

"Se sentant coupable, il est très attentif au traitement inhumain réservé aux Indiens. Il promulgue les lois interdisant l'esclavage."

Bruxelles et l'Espagne, "rencontre difficile entre deux mondes très distants, l'un mystique et tragique, l'autre terrien et ripailleur."

 

 

19:37 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

28/08/2015

Un million de gouttes

Toutes les vagues de l'océan

Victor del Arbol

Actes noirs / Actes Sud

 

"La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre.

La première goutte qui tombe est celle qui commence à être océan."

Ce poème russe revient à plusieurs reprises. Il éclaire le titre français, et plus encore le titre original espagnol : "un million de gouttes."

Un roman âpre qui, parfois, fait désespérer de la nature humaine. Tout le monde n'a pas la force d'être la première goutte qui commence à briser le totalitarisme.

Le livre commence par l'assassinat d'un enfant. Par noyade. D'autres exemples d'enfants martyrisés, violés, suivront.

Un flash-back nous amène dans la Russie stalinienne. La description de la déportation en Sibérie est souvent insoutenable.

Les camps français d'internement des républicains espagnols vaincus, en 1938, ne sont pas à la gloire de la France, même si ce n'était pas le goulag sibérien.

"Ils s'attendaient à être accueillis comme des héros proches du gouvernement du Front populaire, et au lieu de cela ils avaient trouvé une porcherie , des regards torves, la méfiance, les mauvais traitements et la pénurie."

"La force qui importait en ces lieux, celle de la peur. Celui qui parvenait à l'inspirer tenait les rênes."

Au fil de l'intrigue, les personnages se mettent en place, et les liens, parfois de haine, qui les réunissent. Jusqu'aux révélations finales.

Un vrai roman "noir", l'inverse d'un roman "à l'eau de rose".

 

"Les riches, en général, ne sont pas très attirants. Voilà pourquoi ils s'achètent de grosses voitures et de grosses maisons. pour qu'on regarde ce qu'ils possèdent, pas ce qu'ils sont."

"Les vieux ont le défaut de ne pas vouloir mourir quand ils prennent leur retraite."

"C'est sans doute cela devenir vieux : le corps qui devient l'ennemi, geignard, brisé, inutilisable."

"Ce ne sont pas les idées qui nous trahissent, mais les hommes qui les mettent en pratique."

"La mémoire est un paysage que chacun choisit de rêver ou de détester."

"Regretter le passé c'est courir après le vent."

"Le don de contempler est à la portée de tous, pas celui de créer."

 

 

18:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar

27/08/2015

Lucien Gruss Arrête ton cirque

Moment d'émotion hier soir pour la dernière du spectacle de Lucien Gruss au haras national d'Uzés. A guichet fermé pour les trop rares places autour du manège. Avec l'avantage de ne pas être loin de la piste.

Une extraordinaire démonstration de dressage sur des chevaux magnifiques.

Hommage au cirque avec un clown équestre et ses chevaux nains se prêtant à ses facéties. Succès assuré auprès des enfants !

Hommage au cirque avec un jeune voltigeur prodige, sur deux chevaux différents, plus "costauds" que les autres .

Et toutes les figures du dressage, avec ou sans cavalier.

 

 

14:48 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)

25/08/2015

Le plaisir malgré l'Eglise

Le plaisir au Moyen Âge

Jean Verdon

éditions Perrin

 

Le plaisir, au Moyen Âge comme à de bien d'autres époques, semble d'abord sexuel. La particularité du Moyen Âge est l'emprise de l'Eglise sur la vie des gens. Et, pour l'Eglise, la seule justification de la sexualité est la reproduction. Tout le reste est "adultère". "Les hommes d'Eglise du Moyen Âge mettent ce aspect au centre de leurs préoccupations." "La religion et son omniprésence ne peuvent que condamner comme péché, le plaisir, l'amour." "Le grand phénomène du Moyen Âge est l'omnipotence religieuse. Sa grande nouveauté est l'association du péché et de la chair."

Dans l'amour courtois, le soupirant est l'homme lige de la Dame, à l'instar du système féodal." "Ils se donnent tous les plaisirs, sauf celui de l'acte proprement dit." "Dans quelle mesure la littérature, reflet de l'imaginaire, correspond à une réalité ?"

L'Eglise interdit les rapports avec une femme enceinte, ou pendant ses règles, puisqu'il ne saurait être question de reproduction.

Ce n'est qu'à la Renaissance que Fallope mettra en évidence le lien entre le clitoris et un plaisir spécifique du sexe féminin."

"Dans les pénitentiels du Haut Moyen Âge, la masturbation ne semble pas tenue pour un très grave péché. Mais à partir du XIIIe siècle, les théologiens considèrent qu'il s'agit d'un vice contre nature, donc d'un crime." "Il faut s'en confesser expressément sous peine de damnation."

"Jusqu'au XIIIe siècle, l'homosexualité a tenu une large place dans l'Occident chrétien et n'a pas fait l'objet de virulentes condamnations." Au XIIIe siècle, "l'école de droit d'Orléans publie un code qui ordonne la castration à la première faute."

"Beaucoup d'homme souhaitent le coït pour éprouver du plaisir, et fort peu pour engendre des fils." Au XIe siècle, "la jouissance permet de vaincre le dégoût éprouvé par l'utilisation d'organes honteux."

Les plaisirs de la table arrivent, dans la condamnation, tout de suite après la sexualité. D'où les périodes de jeûne. Moins nombreuses, quand même, que les périodes d'abstinence.

"Les plaisirs issus des sens nobles, la vue, l'ouïe, peuvent être rapportées à Dieu." Mais pour "gagner la vie éternelle", "la souffrance signifie la rédemption."

 

"L'oeil est le miroir du coeur."

"Le plaisir ne rend esclaves que ceux qui le considèrent comme une fin en soi."

 

07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

23/08/2015

La première favorite d'un roi de France

La dame de Beauté

Jeanne Bourin

éditions "Presses de la Cité"

 

Jeu de mots facile puisque Charles VII, qui a pris beaucoup d'assurance depuis le temps où il n'était que "le petit roi de Bourges ", et qui est devenu "le victorieux", lui a offert le domaine de Beauté-sur-Marne, où son grand-père Charles V, "le sage" résidait si souvent, au milieu de ses chers livres, qu'il y est décédé. Autre avantage : ce n'est pas loin du château de Vincennes où le roi réside plus volontiers qu'au coeur de Paris. Mais ne réside-t-il pas volontiers partout sauf à Paris, la ville qu'il avait du fuir quand il n'était que le Dauphin et que le Duc de Bourgogne y régnait en maître ?

Belle, Agnès Sorel ? Nous la connaissons surtout par le tableau qu'en a fait le peintre Jean Fouquet, et qui montre son sein généreusement découvert. Sous prétexte de représenter une "vierge à l'enfant". Donc avec un petit Jésus, elle qui n'a eu que des filles. Un sein tellement rond et volumineux qu'aujourd'hui elle serait soupçonnée de s'être fait mettre des implants. Elle a lancé la mode des décolletés en pointe, descendant très bas.  Son gisant dans l'abbaye de Jumièges la montre également très belle.

Dans la polémique de la suite donnée au "Roman de la rose", Agnès est du côté de Christine de Pisan "qui considère le livre comme une glorification de la séduction et s'attache à défendre l'honneur et les droits des femmes."

La guerre de Cent Ans est terminée, l'épidémie de Peste est passée,"cette époque où la guerre et les maux qu'elle entraîne ont épandu, dans la noblesse aussi bien que dans le peuple, la hantise de la mort", et le goût de la vie, donc de la fête ! Et si possible du luxe, dont Jacques Coeur, ami de la belle, se fait le pourvoyeur, pour Agnès...et toutes les autres à qui il vend à crédit."Un appétit insatiable de jouissance, une frénésie de prospérité, un besoin irrépressible de biens matériels." Agnès est "l'image d'une France nouvelle et radieuse." La cour de France connait "la magnificence qui, si longtemps, a été l'apanage des Bourguignons". Le roi, dont elle aura quatre enfants, lui offrira le premier diamant taillé vu en Occident.

Le Dauphin (le futur Louis XI) qui ne la supporte pas et qui est en conflit avec son père, fait courir les bruits de liaisons adultérines avec ses amis Pierre de Brézé, grand Sénéchal, et Etienne Chevalier, contrôleur général des finances.

"La haine populaire, plus sensible au coeur d'Agnès, grandit inexorablement envers celle que l'on surnomme "la ribaude". "Toute cette somptuosité qu'elle a souhaité offrir en hommage à la réputation de Paris surprend et indispose."

D'après l'auteur, Agnès, très pieuse, compensait son péché d'adultère avec le roi par moultes prières et donations pieuses. Au point de recevoir du Pape une "indulgence plénière".

 

09:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire