20/06/2007
Petit traité de manipulation
à l'usage des honnêtes gens
Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois
Presses universitaires de Grenoble
Les visiteurs de ce blog auront remarqué que Maïtena n'a pas sa langue "dans sa poche", même si ce n'est pas pour "la donner au chat" et elle appelle un chat, un chat et non pas un "minet", et donc elle appelle un mensonge par son nom et non pas un "bluff" et elle ne parle pas de "poker menteur" quand il s'agit ni plus ni moins que de manipulations par l'utilisation de mensonges.
Etant le témoin malheureux, depuis un an, d'une manipulation par mensonges, et triste de voir quelques camarades tomber dans le piège, j'ai voulu en savoir plus sur ces techniques de manipulation.
Je suis tombé sur ce petit livre, pas trop difficile à comprendre bien qu'il soit écrit par deux professeurs d'université, chercheurs et spécialistes de psychologie sociale, qui ont fait là de la "vulgarisation citoyenne" basée sur des expériences nombreuses, en France, en Europe, aux USA, depuis 60 ans, car le meilleur moyen de ne pas se faire manipuler, c'est d'en connaître les techniques.
Est décrite, en particulier la technique de "l'amorçage", par un "leurre", bien connue chez certains commerçants (pas les commerçants airois, bien entendu : prix d'appel, mais il n'y a jamais votre taille) chez certains cela va même jusqu'au mensonge(s), à l'escroquerie, ou, au moins, jusqu'à cacher certains inconvénients, ce qui est une tromperie.
On pourrait croire que les manipulés, prenant connaissance du ou des mensonges, vont en vouloir au manipulateur.
Malheureusement, pas du tout. Toutes les expériences montrent que les gens, dans leur grande majorité s'en tiennent à leur décision initiale, même quand ils connaissent la vérité, même quand leur décision n'a pas le résultat attendu.
C'est ce que les spécialistes de psychologie sociale appellent "l'effet de gel". Cette tendance à "s'accrocher" à une décision initiale, même lorsqu'elle est clairement remise en question par les faits, que les mensonges sont avérés, même lorsque cela présente des inconvénients certains, cela s'appelle une "escalade d'engagement".
Bref, il est plus difficile qu'on ne le pense de revenir sur une décision et de nombreuses manipulations reposent sur cette propension qu'ont les gens à rester "collés" à leurs décisions.
C'est très triste, mais autant le savoir...
(à suivre)
09:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)
renforcer la sécurité tout en respectant les droits
Le Parlement européen a approuvé une série de mesures visant à renforcer la sécurité des citoyens de l'Union européenne tout en garantissant le respect de leurs droits fondamentaux.
Les députés, sur un texte qui vise à faciliter l'échange de données - ADN, empreintes digitales notamment - entre les services de police des Etats membres ont cherché à trouver un point d'équilibre entre les exigences d'une coopération efficace entre les services de police européens dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, tout en garantissant la protection des droits fondamentaux des citoyens de l'Union.
L'incorporation dans le droit européen doit préserver la confidentialité des données personnelles. Les données concernant l'origine ethnique, l'orientation sexuelle ou la santé doivent en particulier être traitées uniquement en cas d'absolue nécessité.
Le Parlement européen demande en outre aux Etats membres à être consulté sur les mesures d'exécution qui pourraient être prises dans ce domaine très sensible touchant à la vie privée des citoyens.
Au terme de négociations longues et complexes avec le Conseil, les eurodéputés ont en outre donné leur accord à une législation visant à instaurer une base de données commune sur les demandes de visas des ressortissants de pays tiers souhaitant entrer dans l'espace Schengen.
Ce texte devrait permettre aux Etats membres d'enregistrer et d'échanger des informations sur les demandes de visas de manière plus cohérente tout en garantissant que les droits des demandeurs sont protégés.
Sur les données biométriques, il est essentiel que l'UE prenne une position cohérente. Les technologies telles que la biométrie peuvent et vont améliorer notre sécurité sans entraver nos libertés civiles si elles sont utilisées de manière appropriée.
Les députés ont en outre donné leur aval au rapport de la socialiste française Martine Roure sur la protection des données des personnes privées échangées entre les services de police et de justice des Etats membres de l'Union.
Ce texte européen était très attendu. Il comble une lacune du système juridique communautaire puisque désormais les données personnelles des citoyens échangées dans le cadre de la coopération policière et judiciaire seront protégées.
Il faut regretter que le Conseil n'ait pas accepté de reconnaître le même niveau de protection aux données échangées à l'intérieur de chaque Etat membre ce qui aurait permis d'aboutir à une harmonisation européenne de la protection des données privées des citoyens dans l'Union", ajoute Mme Roure.
Si toutes les autorités compétentes savent que les données sont protégées de la même manière que dans leur propre pays, elles n'hésiteront plus à échanger ces informations.
Il serait utile de revenir sur cette question à l'occasion d'une évaluation de la législation en 2010
09:05 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)
19/06/2007
Reprise de l'aide européenne aux Palestiniens
Le Groupe socialiste au Parlement se félicite de la décision du Conseil de l'Union européenne de débloquer l'aide financière pour la Palestine.
Faisant référence à l'explosion actuelle de la violence en Palestine, les socialisstes européens ont souligné la nécessité de la reprise immédiate du dialogue. Ils se sont par ailleurs déclarés contre toute intervention militaire. Il n'y a que le dialogue qui puisse aider.Les Palestiniens sont invités à renoncer à tout acte de violence.Il est absolument nécessaire que toutes les parties impliquées dans le conflit respectent les accords déjà signés entre Israéliens et Palestiniens.
Pour promouvoir concrètement le dialogue et ne pas rester aux paroles, une conférence sur le Moyen Orient sera organisée par le Groupe socialiste. A cette conférence participeront toutes les parties impliquées au conflit du Moyen Orient ainsi que des experts internationaux.
17:30 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (1)
18/06/2007
La femme fatale
De Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin
Editions Albin Michel
J'étais tellement réticent que je ne voulais pas acheter le livre. J'ai attendu que Marie-Jeanne me le prête.
Pourtant les deux journalistes qui ont écrit le livre travaillent au Monde, ce qui, a priori, est un gage de minimum de sérieux.
Je n'avais pas envie car j'avais peur que ce livre soit unilatéralement critique à l'égard de Ségolène, alors que 47%, ce n'est pas si mal quand même.
Et puis dire (en page 4 de couverture) que Ségolène a été "aiguillonnée par une blessure secrète" (une infidélité de François) ça me paraissait un peu trop "croustillant" pour être honnête.
Réticent également puisque Ségolène et François ont porté l'affaire en justice (atteinte à leur vie privée) sans demander l'interdiction du livre ni sa censure.
Finalement je l'ai lu et j'ai décidé d'attendre le lendemain du deuxième tour des législatives pour en parler.
Car ce livre montre ce qui a été pressenti lors de la présidentielle et est devenu aveuglant entre les deux tours des législatives : il y a un problème entre Ségolène et François.
Peut-être y - en- a-t-il obligatoirement entre un(e) candidat(e) et le chef du parti censé le soutenir ?
Cela aurait pu être le cas en 95, quand Henri Emmanuelli était chef du parti, candidat à la candidature, battu lors des primaires par Lionel Jospin. Pour les avoir vu, ensemble, à cette époque, à l'occasion d'une réunion des leaders socialistes européens, je dois dire que les choses étaient très claires et qu'Henri jouait parfaitement le jeu, sans état d'âme.
Il y a 5 ans François, et le parti, s'était effacé sans réticence derrière notre candidat, premier ministre.
Le fait que le "tandem" Ségolène / François soit un couple à la ville aurait pu, aurait du, faciliter les choses, renforcé par le choix de Rebsamen, numéro 2 du parti comme co-directeur de campagne.
Les Françaises et les Français aiment les images comme celles du meeting de Limoges, le seul où ils étaient ensemble.
François n'aime pas la "peopelisation" de la vie politique, et c'est tout à son honneur, mais la politique c'est aussi (surtout) des images, des symboles, en particulier lors d'une élection présidentielle où le lien direct entre les candidat(e)s et les électeurs passent essentiellement par les médias.
Un couple peut avoir des difficultés, surtout dans le monde politique dans lequel il y a peu de temps pour la vie privée. Cécilia et Nicolas auraient pu servir de conseillers conjugaux, le temps d'une campagne.
Comme le montre ce livre, les électrices et les électeurs ont vu un couple en "guerre froide", encore pire qu'une franche séparation.
En racontant que Ségolène avait mis François à la porte du domicile conjugal, les deux journalistes portent atteinte à leur vie privée mais révèlent ce dont nous aurions pu nous douter.
Ségolène a eu beau déclarer "oui nous sommes encore ensemble", tout le monde voyait bien que ce n'était pas vrai. Et ce n'était pas un problème seulement en tant que "compagnon", mais aussi en tant que chef du parti. François était probablement plus présent, plus écouté, lors de la campagne de Lionel que lors de celle de Ségolène.
Plusieurs responsables socialistes ont critiqué, souvent de façon ridicule, Ségolène, mais François n'a-t-il pas été le plus cruel, en voulant la défendre : "l'économie n'est pas son terrain de prédilection, la politique étrangère non plus. Mais vous savez bien que cela n'a pas d'importance, puisqu'elle sait marcher sur les eaux" ?
Le livre est une des chroniques parues sur la campagne électorale. Il critique la campagne de Ségolène, que tout le monde aurait trouvé géniale si elle avait fait 3,5% de plus.
Comme Sarkozy, elle travaille avec des professionnels des sondages qualitatifs et de la communication. Il serait naïf de penser qu'il est possible de gagner une élection présidentielle sans ces techniques. Je reviendrais sur la "disruption", la "triangulation" et la "love mark". Lui reprocher d'avoir un maquillage "télé" c'est ne jamais avoir rencontré Berlusconi. Quand on est candidat(e) à la présidentielle ce qui compte c'est l'image télé ! C'est peut-être triste pour la démocratie, mais c'est comme ça !
Lui reprocher de ne pas avoir annoncé qu'elle prendrait DSK comme Premier ministre, c'est oublié que Deferre a fait un score minable en 1969 alors qu'il avait annoncé que le prestigieux Pierre Mendès-France serait son Premier ministre.
La chose qui me semble la plus exacte dans ce livre c'est le reproche, sous prétexte de réactivité, d'avoir oublié que les électrices et les électeurs ont besoin d'avoir une ligne principale constante et claire, et c'est ce qui a manqué.
Par peur des lourdeurs du PS, l'équipe de Ségolène, qui s'est voulue "petite entreprise" est tombée dans l'amateurisme et la pagaille, quand ce n'était pas l'autisme (nous retombons sur le problème des relations entre nos deux héros).
Avoir choisi Internet, et l'interactivité, c'était bien également, mais je ne suis probablement pas le seul à avoir été frustré par l'absence de réponse à mes messages sur le site "Désirs d'avenir" et le livre "interactif" qui nous était promis n'a jamais dépassé les tous premiers chapitres.
Lionel avait pris toute la responsabilité de la défaite (son directeur de campagne, Jean Glavany, ne semble toujours pas, cinq ans après, être porté sur l'autocritique), Ségolène, "femme insaisissable et secrète, solitaire mais capable de s'attacher la ferveur populaire, fatale, en un mot", semble décider à faire payer l'addition par François qui, à mon avis, ne le mérite pas.
(à suivre)
09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (18)
17/06/2007
Salut les pères !
Salut les pères, nous qui ne connaîtrons jamais la sensation de sentir en nous l'enfant qui va naître.
Salut les pères à qui "on" demande généralement de faire preuve d'autorité et non de tendresse.
Salut les pères qui souffrent de la séparation d'avec leurs enfants quand ils se séparent d'avec leurs mères et à qui "on" demande surtout de payer et de se taire (rien de personnel, mais je sais que ça existe).
Salut les pères et croyez en mon expérience : c'est plus sympa d'être grand-père et votre tour viendra.
Avec une pensée pour mon père qui, à 91 ans, ne va pas se mettre à lire mon blog.
Et pour mon aînée qui le lit, peut-être, parfois, et qui m'a invité aujourd'hui "parce que c'est la fête des pères" (pourvu qu'il ne pleuve pas, que je puisse profiter du jardin...et des petits enfants dans le jardin !), cette citation d'Hervé Bazin : " La plupart des pères aiment se répéter chez leurs enfants, préparer leur avenir avec le passé".
Salut à tous !
10:15 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (2)