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19/04/2008

Continuer l'Histoire

Continuer l'Histoire

 

 

Hubert Védrine

 

 

Flammarion : "Champs actuels" n°766

 

 

 

 

Hubert Védrine a été le conseiller "diplomatique" de François Mitterrand  et le ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin,  qui cohabitait avec Jacques Chirac alors Président de la République.

 

 

Dans ce petit livre,  il montre que l'Histoire ne s'est pas terminée avec la chute du Mur de Berlin et l'effondrement du communisme à l'est de l'Europe.

 

L'Irak et l'Afghanistan montrent aux Américains qu'ils ne sont pas tout puissant, qu'il n'y a pas de légitimité et encore moins d'efficacité à imposer la démocratie de l'extérieur, parce que, comme le disait Octavio Paz : "la démocratie, ce n'est pas du café instantané".

 

L'Union européenne est en pleine crise, ne sachant plus ce qu'elle est, ce qu'elle veut et où elle va.

 

 

Hubert Védrine propose une politique réaliste, basée sur les rapports de forces et les possibilités concrètes face aux nouveaux enjeux, en particulier écologiques.

 

Prémonitoire, il annonce que les USA cherchent à faire de l'OTAN élargie une ONU "à leur main".

 

Il alerte sur l'illusion de voir dans la "société civile" (les ONG) "l'instrument privilégié du dépassement des Etats-nations". D'autant que "sur 192 pays que compte le monde, 130 n'abritent pas d'ONG, alors que les plus puissantes sont presque toutes anglo-saxonnes".

 

 

 

Extraits :

 

 

"Les lignes de fracture passent d'abord entre riches et pauvres. - de 2% de l'humanité possèdent 50% du patrimoine des ménages, alors que 50% ne possèdent que 1%"... fractures entre puissants et vulnérables".

 

 

"Le "fanatisme des marchés" a entraîné un accroissement massif des revenus spéculatifs".

 

 

"Ce n'est pas le "choc des civilisations", mais le chocs des incultures, le choc des ignorances, se nourrissant de préjugés et de peurs réciproques, attisées par la situation au Proche-Orient."

 

 

"L'Islam est saisi d'une fièvre de revanche et d'affirmation, en réaction à une occidentalisation forcée."

 

 

"La mondialisation est une compétition permanente débridée, une guerre entre capitalismes, dont le système social européen pourrait bien être la première victime".

 

 

"Cette nouvelle économie assure sa rentabilité en se défaussant sur la société de la plus grande part des coûts sociaux, humains et environnementaux."

 

 

"Le devoir d'intégrer au plus tôt les pays est-européens libérés du communisme a tenu lieu de programme à l'Union européenne. Il n'y a plus de projet d'avenir partagé".

 

 

"Aucun citoyen ne pourra s'identifier politiquement, culturellement, personnellement à cet ensemble incertain et trop dilaté, à cette sorte de sous-ONU."

 

 

"Le monde gagnerait beaucoup à ce que les Européens s'accordent sur une ligne claire à propos de la question russe, chinoise, asiatique, arabe, africaine, latino-américaine, sur la lutte contre le terrorisme, sur l'encouragement à la démocratisation, sur Kyoto, Doha, sur la réforme de l'ONU."

 

 

"La situation des enfants d'immigrés, déclassés, rejetés, toujours pas vraiment intégrés, n'est qu'un des symptômes les plus criants de la désagrégation du lien social".

 

 

"Le langage diplomatique international est devenu "de gauche" : sécurité, paix, prévention des conflits, coopération internationale, développement".

 

 

"L'Occident, qui a cru être le seul maître et le grand ordonnateur du monde global de l'après guerre froide, doit reconnaître qu'il n'a plus le monopole de l'Histoire".

 

 

08:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, géopolitique

18/04/2008

MR 73

MR 73

 

 

D'Olivier Marchal

 

 

Avec Daniel Auteuil

 

 

 

Un MR, c'est un "Manhurin", fabriqué par la célèbre manufacture d'armes de Saint-Etienne qui équipe la police française.

 

 

Olivier Marchal est un ancien officier de police, et il affirme s'inspirer que ce qu'il a vécu,  pour faire ses films. Cela fait froid dans le dos.  "36 quai des orfèvres",  avec Daniel Auteuil, déjà, et Gérard Depardieu,  avait rencontré un succès mérité en racontant les mauvaises relations entre policiers et entre services, sur fond de concurrence acharnée.

 

 

Celui-ci est encore plus noir, sur le fond et dans la forme. Je n'ai jamais remarqué qu'il pouvait tant pleuvoir à Marseille...

 

 

Daniel Auteuil nous fait sentir toute la détresse d'un flic intuitif devenu alcoolique.

 

Seule la naissance d'un bébé, à la fin, nous laisse l'espoir d'une renaissance, d'une victoire finale de la vie sur la mort.

 

 

Le débat sur la sortie de prison des criminels ayant purgé leur peine est d'actualité. Nul doute qu'Olivier Marchal ne soit satisfait de la proposition visant à les placer dans des "centres de sûreté" : la sécurité y gagne ce que perd la justice. 

 

 

07:58 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film

17/04/2008

Echanges avec le 1er ministre irakien

Echanges avec Nouri al-Maliki Premier ministre de la République d'Irak

 

 

"Au nom de Dieu, le tout puissant et le miséricordieux",  le Premier Ministre irakien a donné à la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, un bel exemple de langage officiel :

 

- la situation n'est pas bonne mais bien meilleure qu'il y a deux ans, et elle sera bien meilleure encore avec l'aide des amis du peuple irakien (qu'ils en soient remerciés) ; il faut avoir confiance, la stratégie est fructueuse,  il n'y a pas de guerre civile,  ni de guerre religieuse, seulement une guerre contre le terrorisme, et la victoire est proche ;

 

- mais si les alliés repartaient maintenant, ça serait le retour du chaos ; il faut attendre que les forces de sécurité irakiennes soient en capacité de maintenir l'Etat de Droit ;

 

- il faut poursuivre la lutte contre le terrorisme, mettre en échec al-Quaida ;

 

- la réconciliation nationale a été favorisée par des lois de justice et d'amnistie ; le gouvernement (d'union nationale) continue à travailler à l'unité nationale ; la partition du pays a été évitée ;

 

- les forces armées sont au service de l'Etat ;

 

- la pacification ne pourra pas être obtenue uniquement  par des mesures sécuritaires : il faut également des solutions politiques, des investissements en faveur du développement économique, des services publics...

 

- les activités économiques reprennent ; le pays est potentiellement riche : il faut aider à sa mise en valeur,  en reconstruisant les infrastructures et en investissant ; une loi pour favoriser les investissements est en préparation ;

 

- il n'y a pas de "minorités", il n'y a que des Irakiens égaux en droit, ayant également droit à la protection de l'Etat, sans considération d'appartenance religieuse ;

 

- la dictature est terminée, les médias, y compris étrangers sont libres : c'est la liberté et le pluralisme garantis ;

 

- la Constitution garantit l'égalité des femmes ;

 

- une commission indépendante garantit le respect des Droits de l'Homme ;

 

- en octobre auront lieu les élections provinciales : pour qu'elles soient libres, il faut mettre fin aux milices (interdites par la Constitution, donc hors la loi) ; les partis qui ont des milices ne pourront pas participer aux élections ;

 

- la répartition des compétences est claire entre l'Etat fédéral et les provinces ;

 

- les déplacés pourront voter ; ça sera plus difficiles pour les réfugiés dans les pays voisins ; le gouvernement souhaite leur retour (surtout les cadres) mais seule la stabilité le permettra vraiment ; que l'Union européenne soit remerciée pour son aide ;

 

- le gouvernement irakien veut sortir de l'isolement hérité de l'ancien régime, et souhaite multiplier les échanges et les coopérations ;

 

 

- l'Irak souhaite avoir de bonnes relations avec tous ses voisins, et espère que ce  souhait est réciproque ; l'Irak dialogue avec tous pour obtenir des accords réciproques de non ingérence et de respect.

 

08:09 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irak

16/04/2008

Forza Veltroni

Rome éternelle, regrets qui ne le sont pas moins

 

 

 

Berlusconi a donc gagné. Les électeurs nous déçoivent parfois...

 

 

J'ai eu l'occasion de voir Berlusconi au Parlement européen, suivi par une meute de caméras et de photographes. Salarié(e)s de ses télévisions et de ses journaux.

 

Il était en permanence maquillé pour passer à la télévision. La vie réelle pour lui, c'était déjà, et c'est probablement plus que jamais,  ses apparitions médiatiques.

 

Je sais que vous pensez à un autre Président de la même veine. Plus fort encore puisqu'il n'a pas besoin d'être propriétaire des télévisions et des magazines pour y être chez lui.

 

Berlusconi est probablement le seul autre Président à être capable de dire : "Casse-toi pauvre con".

 

Ce qui me préoccupe surtout c'est que Berlusconi n'a pas gagné seul, mais avec la Droite de la Droite : d'une part les anciens néo-fascistes qui ont rejoint son parti, d'autre part les xénophobes de la "Ligue du Nord".

 

Il est certain que, contrairement à Prodi, Berlusconi, surtout ainsi encadré,  ne va pas aider à faire progresser l'Union européenne. Encore moins l'Europe sociale.

 

 

J'ai beaucoup plus souvent rencontré Walter Veltroni. Parfois au Parlement européen, dont il n'a jamais été membre,  mais où il est passé plusieurs fois en visite, et surtout quand il était le leader du Parti Démocrate qui était encore de Gauche. Il m'embrassait à chaque fois comme seuls les Méditerranéens savent le faire.  J'ai travaillé avec lui pour préparer le Congrès du Parti Socialiste Européen,  dont j'étais alors le Secrétaire général,  et que nous avions décidé de tenir à Milan. Sur quinze Etats que comptait alors l'Union européenne, onze Premiers ministres étaient de notre famille politique. Tous étaient venus pour lancer la campagne des élections européennes. Walter Veltroni avait choisi personnellement les couleurs des décors du Congrès (nuances de gris) et nous étions tombés d'accord pour sacrifier les spectateurs dans l'axe de la tribune afin de permettre aux photographes et aux caméramans de travailler dans de bonnes conditions. Walter est un homme qui a compris,  il y a longtemps,  que la politique est, aussi, une question d'images.

 

 

Le Parti Démocrate, dont il est maintenant le leader, a  cessé d'être "de Gauche". Long chemin pour un ancien Parti Communiste. Est-ce pour se faire pardonner ce péché originel qu'il a fusionné avec les amis de Romano Prodi, qui siègent au Parlement européen avec les amis de Bayrou. Un seul parti politique dont les membres siègent dans deux groupes politiques différents au Parlement. Un peu difficile à comprendre, même pour nous Français...

 

 

Walter a quasiment vingt ans de moins que Berlusconi. Il a manifestement décidé de provoquer une mue générationnelle brutale dans son parti, un peu comme l'a fait Zappatero : la moitié des parlementaires sortants ont été mis à la retraite ; 1/3 des candidat(e)s avaient moins de 40 ans...

 

 

Tout en regrettant qu'ils ne se veulent plus de Gauche, souhaitons à ces démocrates de représenter l'avenir de l'Italie.

 

08:58 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe, italie

15/04/2008

Sécurité maritime : l'irresponsabilité

Sécurité maritime: les Etats membres choisissent l'irresponsabilité

 

 

Le Conseil européen des ministres des Transports, a pris une lourde et injustifiable responsabilité, en écartant les propositions de Directives européennes sur la responsabilité civile des propriétaires de navires et les obligations des Etats du pavillon. Directives adoptées par le Parlement européen en première lecture en avril 2007.

 

 

Ce faisant, les Etats membres se satisfont d'une situation où certains dommages aux tiers (pollution, accidents, etc) liés à des catastrophes maritimes du fait de négligences ou de fautes caractérisées ne sont pas assurés dans l'espace maritime européen, où des conventions de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) touchant aux risques non pétroliers (convention LLMC, telle que modifiée par le protocole de 1996) aux risques chimiques (Convention HNS de 1996) et hydrocarbures de soute (convention de 2001) demeurent non ratifiées par de nombreux Etats membres.

 

 

Enfin, au mépris de la récente catastrophe maritime en chaîne de la Mer noire, limitrophe de l'Union Européenne ou de récentes affaires telle que celle du Probo Koala, les Etats membres refusent par là même occasion de moraliser le trafic maritime dans l'Union européenne sous pavillon d'Etats voisins ou tiers.

 

 

Si cette démission de la responsabilité des Etats membres devait se confirmer, ils ne seraient plus fondés pour montrer du doigt les responsabilités de l'Union européenne comme cela avait été le cas lors des naufrages de l'Erika en 1999 et du Prestige en 2002.

 

 

 

Nous verrons ce que décidera le Conseil  sous présidence française,  à compter du 1er juillet 2008.