08/06/2008
1968 : un monde en révolte(s)
1968
Un monde en révolte(s)
DVD
Ce que montre ce film, avec des images d'époque, c'est que mai 68 n'est pas, loin s'en faut, un phénomène purement français. Le contexte planétaire n'est pas calme !
Comme le montre également le livre de photos de Depardon, pendant cette année 68 les étudiants manifestent, et se font tuer par dizaines par l'armée, au Mexique, juste avant les Jeux Olympiques. Les jeunes Américains défilent contre la guerre au Viêt-Nam. Dakar, Alger, Tokyo connaissant également des mouvements de contestation.
Personne ne peut oublier le "printemps de Prague", vingt ans avant la chute du mur.
Cette année là, pendant les vacances scolaires pascales, pour préparer mon BAC, j'étais en Angleterre, travaillant dans un "pub", pour faire la vaisselle dans l'arrière salle et tenter d'améliorer mon anglais. Je me souviens des manifestations étudiantes, à Londres, conduite par un jeune d'origine pakistanaise, dont j'ai oublié le nom (Tariq Ali ?). Je me souviens d'avoir suivi, à la BBC, les manifestations en Allemagne avec Rudi Dutsche qui mourra un peu plus tard, victime d'un attentat.
Paris était totalement calme.
C'était clairement un phénomène de la génération née juste après la guerre, arrivant en nombre dans un système universitaire qui n'était pas prévu pour nous, les enfants de la classe ouvrière.
Les différences que je vois entre la contestation en France et dans les autres pays européens, c'est qu'en France la classe ouvrière est entrée dans le mouvement.
Deuxièmement, comme en Grande-Bretagne, mais contrairement à l'Allemagne et l'Italie, l'extrême gauche française n'est pas entrée dans le cycle du terrorisme, à une minuscule exception près (Action directe).
Bien sûr le bilan politique, à la fin de l'année 68, n'était pas glorieux : Nixon élu aux USA, la Droite triomphante aux élections législatives en France, les chars russes occupant la Tchécoslovaquie...
Mais ce monde, alors en révolte(s), n'a-t-il pas changé depuis ?
08:11 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, 1968
25/04/2008
Deux soeurs pour un Roi
Deux sœurs pour un Roi
("The other Boleyn girl)
De Justin Chadwick
Avec Nathalie Portman et Scarlett Johanson
Sans être féru d'Histoire, il est possible d'avoir entendu parler d'Ann Boleyn, seconde épouse d'Henri VIII (en tout il en a eu six !). Pour elle, il a rompu avec le Pape, et donc avec l'Eglise catholique et a fondé l'Eglise anglicane, car il avait peu de sympathies pour Luther et ses amis. Déçu qu'elle ne lui donne pas un fils qui pourrait hériter de la couronne (ce que fera sa troisième femme Jane Seymour, au prix de sa vie), l'accusant de le tromper, y compris avec son frère, il l'a fit décapiter. Elle avait alors 29 ans.
Celles et ceux qui ont vu la série "les Tudor" sur Canal + savent qu'Ann avait une sœur qui précéda Ann dans le lit du Roi.
La série télévisée affirme même que Mary (l'autre fille Boleyn) a été auparavant la maîtresse de François 1er...On la voit même faire profiter Henry de caresses buccales qu'elle aurait apprise à la Cour du Roi de France.
Le fil montre Ann, belle jeune fille, envoyée en exil en France pour ne pas faire d'ombre à Mary, remarqué par le Roi.
La vérité historique m'oblige à dire qu'Ann a été envoyée en France par ses parents...à l'âge de 9 ans. Et qu'elle n'en avait que 13 quand elle est revenue. Même en l'imaginant précoce, il faut bien admettre que le cinéma a pris quelques libertés avec l'Histoire !
Ce film est le face à face de deux grandes actrices : la méchante brune, arriviste et intrigante, prête à tout : Ann / Nathalie, face à la douce et gentille blonde qui ne demande qu'à vivre en paix à la campagne, et qui n'arrive même pas à se venger de sa sœur, Mary / Scarlett.
Bien que j'adore Scarlett depuis "Lost in translation", il faut bien admettre qu'elle est dominée, comme tout le film, par la personnalité de Nathalie Portman.
Un film pour toutes celles et ceux qui aiment les films en costumes qui racontent la lutte pour le pouvoir, les relations entre l'Amour et l'Histoire. Sauf que l'Histoire y est un peu malmenée.
08:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, histoire
18/04/2008
MR 73
MR 73
D'Olivier Marchal
Avec Daniel Auteuil
Un MR, c'est un "Manhurin", fabriqué par la célèbre manufacture d'armes de Saint-Etienne qui équipe la police française.
Olivier Marchal est un ancien officier de police, et il affirme s'inspirer que ce qu'il a vécu, pour faire ses films. Cela fait froid dans le dos. "36 quai des orfèvres", avec Daniel Auteuil, déjà, et Gérard Depardieu, avait rencontré un succès mérité en racontant les mauvaises relations entre policiers et entre services, sur fond de concurrence acharnée.
Celui-ci est encore plus noir, sur le fond et dans la forme. Je n'ai jamais remarqué qu'il pouvait tant pleuvoir à Marseille...
Daniel Auteuil nous fait sentir toute la détresse d'un flic intuitif devenu alcoolique.
Seule la naissance d'un bébé, à la fin, nous laisse l'espoir d'une renaissance, d'une victoire finale de la vie sur la mort.
Le débat sur la sortie de prison des criminels ayant purgé leur peine est d'actualité. Nul doute qu'Olivier Marchal ne soit satisfait de la proposition visant à les placer dans des "centres de sûreté" : la sécurité y gagne ce que perd la justice.
07:58 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film