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30/09/2009

Le Parlement européen est-il une usine à gaz anti-communiste ?

Une usine à gaz anti-communiste ?

 

 

Dans un entretien à "Midi-Libre", Jean-Luc Mélanchon déclare que le Parlement européen est un "usine à gaz", et qu'il y règne un "anticommunisme écœurant".

 

Je connais assez bien Jean-Luc. Je l'ai connu avant qu'il ne devienne, à 35 ans, ce qui était alors l'âge légal minimum, le plus jeune sénateur de France, représentant l'Essonne.

Il a passé plus de 20 ans au Sénat. Il est tout nouveau député,  apparenté communiste,  européen, élu du Sud-ouest.

 

Les procédures sont-elles plus simples, plus compréhensibles,  pour un non initié, au Sénat qu'au Parlement européen ?

 

Ce qui est certain, c'est que le Parlement européen, comme son nom l'indique, n'est pas franco-français : il y a des député(e)s de 26 autres pays, chacun(e) avec sa langue, ses habitudes, sa culture, y compris sa culture institutionnelle et politique.

 

Un des principes de fonctionnement du Parlement européen est la proportionnelle absolue. Chaque groupe reçoit sa part, de responsabilités et de rapports, arithmétiquement,  proportionnellement au nombre de député(e)s qui le composent. C'est pour cela que, contrairement au Sénat, il y a toujours eu au Parlement européen un président de commission communiste. Mais il faut reconnaître que le communisme n'est pas, n'est plus,  une force très importante à l'échelle de l'Union européenne.

Anticommunisme ? Pas que je sache. Le Président sortant de ce Groupe, Francis Wurtz, était unanimement respecté dans la maison. Les communistes n'ont jamais souffert du "cordon sanitaire" invisible qui entoure les élu(e)s d'extrême droite et les ostracise.

Il est possible que les élu(e)s issu(e)s de l'ex bloc soviétique n'aient pas une haute opinion du communisme non pas idéal,  mais réel,  qu'ils ont subi pendant plusieurs décennies.

Pour certains, comme les Baltes, pour des raisons historiques et géographiques, c'est de la Russie impériale qu'ils ont peur, bien plus que du retour du communisme...

11:26 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

29/09/2009

Sommet Amérique du Sud / Afrique

ASA

 

Amérique du Sud / Afrique

Après Abuja en 2006, le deuxième Sommet se tenait sur une île vénézuélienne.

Pas frand chose dans la presse, rien à la télé, et pourtant un évènement important : le renforcement des relations Sud/ Sud. Des "Suds" qui voudraient vivre mieux, et pour cela souhaitent un monde plus juste. 

 

66 pays représentés, dont trente chefs d'Etats (dont Afrique du Sud, Zimbabwe, RDC...).

 

Chavez veut se faire une place alors que le Président brésilien Lula, initiateur du rapprochement de l'Amérique latine avec l'Afrique,  est passé de la théorie à la pratique (les échanges entre le Brésil et l'Afrique ont triplé en cinq ans). Lula a reçu le "prix Houphouët-Boigny pour la paix" en juillet dernier.

 

Au menu : une "révolution verte" (et la demande d'ouverture des marchés agricoles européens), la coopération énergétique (8 accords énergétiques, dont un réseau de raffineries), les infrastructures, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le trafic de drogue,  une "Banque du Sud" pour "contrer" le FMI et la Banque Mondiale, avec la perspective d'une monnaie unique, une "Alliance atlantique du sud", pour s'opposer à l'OTAN...

 

Décision concrète : création d'un secrétariat (à la charge du Venezuela)

 

 

Le prochain Sommet est prévu en 2011 en Lybie.

 

 

"La crédibilité de la coopération Sud/Sud est en jeu" (Jean Ping, Président de la Commission de l'Union africaine)

 

"En Amérique latine, il existe une brèche scandaleuse entre les nantis et les plus pauvres. La situation est la même en Afrique". (Fernando Lugo, Président du Paraguay)

 

"30% des votes de l'ONU sont représentés ici : nous pouvons former un bloc influent pour changer l'ordre mondial terriblement injuste" (Rafael Correa, Président de l'Equateur).

 

27/09/2009

Le cuisinier de Talleyrand

Le cuisinier de Talleyrand

 

Jean-Christophe Duchon-Doris

 

10/18 n°4038

 

 

Vienne, hiver 1814/1815 : le congrès s'amuse, les bals succèdent aux réceptions grandioses pour occuper tous les princes et diplomates, généralement bien accompagnés, qui doivent se partager l'Europe tandis que Napoléon, vaincu est à l'ile d'Elbe.

 

Un meurtre atroce a lieu à proximité du château de  Schönbrunn, où séjourne "l'Aiglon", héritier putatif de l'Empire napoléonien.

Très vite le policier chargé de l'enquête, fils batard d'un prince croate et d'une tzigane, découvre l'identité de la victime : le maître rôtisseur de Talleyrand,  lequel a fort à faire pour réinsérer la France dans le concert des Nations, comme puissance qui compte. Il le fera en jouant des craintes suscitées par les volontés hégémoniques de la Russie et de la Prusse.

L'énigme policière est un bon prétexte pour suivre les méandres de la diplomatie.

 

Pour réussir son opération de séduction, Talleyrand compte sur sa ravissante nièce, Dorothée,  mais aussi sur son maître-queux, Augustin Carême, "monstre de travail, curieux de tout et attentif au moindre détail", qu'il a amené avec lui de Paris, et qui donne toutes ses lettres de noblesse à l'art culinaire...et sur qui pèsent tous les soupçons. "Il était le représentant de cette classe d'hommes à l'énergie exceptionnelle qui avaient profité des formidables remous de la Révolution et de l'Empire pour monter à la surface et s'y maintenir à la force des bras. Le contraire de tous ceux qui ne devaient leur rang qu'au seul mérite de leur naissance."

Chaque chapitre est un menu qui fait rêver.

 

Un complot bonapartiste constitue une autre piste, via une mystérieuse "Société de l'arbre de gourmandise", qui considérait que "la connaissance dont Dieu entendit priver l'homme était celle du plaisir des sens, de la volupté et de la jouissance".

 

Nous ne saurons qu'à la fin qui a tué. Dommage que le style soit parfois ampoulé.

 

 

"Quel que soit le prix de la brièveté, il ne faut point l'acheter aux dépends de l'exactitude"  (Talleyrand)

 

"Le monde ne se jauge qu'à deux mesures : celle de l'ennui et celle de l'agrément. L'ennui gagne chaque jour du terrain et l'agrément, à le poursuivre, demande toujours moins de pudeur et toujours plus d'audace"

 

09:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

26/09/2009

Poulidor intime

Poulidor intime

 

Raymond Poulidor et Jean-Paul Brouchon

 

Editions Jacob-Duvernet

 

 

"En souvenir d'une belle époque", m'a écrit "Poupou" dans sa dédicace. "Belle époque" pour moi,  puisque c'était ma jeunesse, passée à rêver des exploits des "forçats de la route",  "belle époque" pour lui puisque,  s'il n'a jamais gagné le Tour, ni même porté le maillot jaune, il a "fait" trois fois deuxième et cinq fois troisième...et gagné189 courses professionnelles, avec une cote de popularité inégalée, toujours premier dans le cœur du public qui préfère les seconds souriants aux vainqueurs dominateurs.

 

Le titre est un peu racoleur : Poulidor ne parle pas de son intimité, en particulier de sa vie privée, mais il montre, un peu,  les coulisses du cyclisme professionnel.

 

L'album photos est particulièrement intéressant.

 

 

"Le cheval n'est pas le meilleur ami de l'homme, c'est le vélo : la preuve, c'est qu'il n'y a pas de boucheries vélocipédiques." (René Fallet)

 

 

 

09:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sports

25/09/2009

le temps qui reste

Le temps qu'il reste

 

De et avec Elia Suleiman

 

 

Elia Suleiman rend hommage à ses parents, chrétiens palestiniens de Nazareth.

En quelques tableaux, à travers son histoire familiale, plutôt aisée,  est évoquée l'histoire de la Palestine depuis soixante ans, de la victoire militaire israélienne de 1948 à l'intifada, avec toutes les absurdités de la vie sous occupation.

 

Il y a quelques gags visuels qui font penser à Jacques Tati, d'autant plus que les dialogues sont rares, tandis que Suleiman,  qui joue son rôle adulte, se fait la figure de clown triste de Buster Keaton.

 

La critique a encensé ce film  que les spectateurs risquent de trouver trop intellectuel et nombriliste. Il rend bien le sentiment de frustration et de résignation des Palestiniens et, en décalage,  l'envie de vivre de la jeunesse, mais ce manque de vivacité, s'il nous aide à comprendre la pesanteur de la situation, donne au film des longueurs parfois pénibles.

 

 

08:57 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma