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06/05/2014

Le génocide en Biélorussie et en Ukraine

Voisins et bourreaux

 

Martin Dean

 

Éditions Calmann-Lévy

 

 

Ce que démontre ce livre de l'historien américain Martin Dean, c'est que le génocide des Juifs en Ukraine et en Biélorussie n'aurait jamais pu revêtir cette ampleur (deux millions d'assassinats) sans la participation active des policiers locaux qui épaulaient les forces allemandes d'occupation.

 

Difficile de ne pas penser aux rôles de certains fonctionnaires français, de certains policiers et gendarmes dans notre pays...

 

"Lorsque la plupart des crimes sont commis par la police, c'est le signe même du règne de la terreur".

 

Beaucoup d'habitants d'Ukraine, de Biélorussie, mais aussi de Pologne, n'étaient pas mécontents de voir arriver les Allemands, car ils espéraient ainsi être débarrassés du joug soviétique. Certains allèrent même jusqu'à collaborer activement. "Comme toutes les forces d'occupation ou presque, en recourant à l'argent et aux faveurs, les Allemands purent trouver des collaborateurs."

 

"Les nazis ne prêtèrent pas attention aux aspirations des peuples conquis de l'Union soviétique".

"L'impact des réquisitions allemandes contribua au retournement d'une grande partie de la population contre les nouvelles forces d'occupation." "L'exploitation économique, associée à la répression politique détermina le retournement contre les occupants allemands."

 

"Les Polonais étaient la cible principale de la répression soviétique".

Les Juifs polonais étaient pris entre la dictature soviétique et la dictature antisémite allemande.

"Les deux systèmes totalitaires cherchaient à écraser l'éventuelle résistance des vestiges de l'Etat polonais".

"Ce fut la rude politique soviétique de déportations qui contribua à éviter aux Juifs polonais le sort de leurs frères dans la Shoah."

 

"Dans les premiers jours de l'occupation allemande, l'incitation aux pogroms fut une politique délibérée."

A l'automne 1941, les massacres furent généralisés. Les plus terribles furent ceux de Kiev (Babi Yar, 30.000 morts, y compris femmes et enfants) et la liquidation du ghetto de Riga (25 000 morts).

 

Les policiers locaux jouèrent "un rôle considérable dans le fonctionnement du régime d'occupation allemand". "Ils recherchaient le pouvoir et des gains faciles".

"Les Allemands comptaient sur les policiers locaux parce qu'ils ne connaissaient ni le pays, ni la langue".

 

"La majorité des Juifs furent massacrés pendant la "seconde vague", en 1942, lors de la liquidation des ghettos."  "Les forces les plus nombreuses  étaient celles de la police locale". "On ne connait aucun exemple de policier fusillé pour avoir refusé d'abattre des Juifs". "Plusieurs milliers de rescapés des ghettos liquidés furent massacrés par des partisans nationalistes ukrainiens."

 

"La campagne contre les Juifs ne s'acheva pas avec la liquidation des ghettos. Les Juifs furent traqués dans les forêts par la police locale, notamment les gardes forestiers." "Les exemples de dénonciation abondent". "Les volontaires ne manquèrent pas pour "la chasse aux Juifs", et la constitution des pelotons d'exécution".

"Mais, sans l'aide de non-Juifs, les Juifs n'auraient pas pu organiser leur propre résistance."

 

Lors de l'avancée des troupes russes,  "la plupart des anciens policiers désertèrent ou se rendirent sans combattre". "Presque tous les sous-officiers réussirent à s'échapper". "La justice soviétique s'en prenait en général aux moins coupables, à ceux qui n'avaient pas jugé nécessaire de fuir à l'Ouest."

 

"La participation locale n'atténue en rien la responsabilité nazie."

 

 

15:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : shoah, ukraine

05/05/2014

57% des Français souhaitent que l'Union européenne intervienne davantage dans le domaine de l'emploi

D'abord et encore l'emploi

 

 

Le sondage paru ce matin dans Libération montre qu'une majorité de Français souhaiterait que l'Union européenne intervienne plus dans le domaine de l'emploi.

 

Il y a un peu plus de trente-trois ans, quand j'ai commencé à travailler au groupe socialiste du Parlement européen, ma première fonction était d'assurer le secrétariat d'un groupe de travail sur l'emploi, présidé par Jacques Delors, alors député européen.

Sur mes bulletins de salaire figurait un "prélèvement exceptionnel de crise". Depuis, la crise n'a pas disparu, et le prélèvement a changé de nom, sans jamais cesser.

 

Chacun se souvient qu'en 1981,  Jacques Delors, ministre des finances, et Pierre Mauroy, Premier ministre, ont mené une politique de relance. Mais personne n'a oublié que, la France étant dans une économie ouverte, nos voisins en ont largement profité. Certains "visiteurs du soir" du Président Mitterrand préconisaient de sortir du "Serpent Monétaire Européen" (il n'y avait pas encore l'Euro). Un repli de la France à l'intérieur de ses frontières aurait été aussi catastrophique alors qu'aujourd'hui.

 

Quand je suis devenu Secrétaire général du Parti des Socialistes Européens, la préoccupation première, et obsessionnelle, de nos Premiers ministres socialistes et sociaux-démocrates,  et de nos leaders, était l'emploi.  Ils ont travaillé de façon concertée. En particulier, je m'en souviens très bien, lorsqu'une crise venue d'Asie menaçait l'économie mondiale. En concertation avec Bill Clinton, alors Président des USA.

Peut-être faut-il rappeler le bilan du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin ? Une dette réduite, le respect des critères européens de convergence,  avec un million de chômeurs en moins !

 

Quand, il y a deux ans, le lendemain de la victoire de François Hollande, je suis allé à Washington, j'ai pu mesurer l'espoir de l'équipe du Président Obama. Son souhait était celui d'une politique de relance européenne, et son espoir était que François Hollande puisse l'impulser face aux conservateurs de droite.

 

Cette politique de relance, appliquée par Obama et son équipe, s'inspire de principes bien connus depuis la crise de 1929 : investir en temps de crise et non pas couper dans les dépenses. Elle a fonctionné aux USA, et aurait incontestablement encore mieux réussi, si l'Union européenne avait suivi la même voie.

 

 

 

14:18 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

04/05/2014

Bernie Gunther à Prague avec Heydrich

Prague fatale

Philip Kerr

Editions du Masque

 

Juin 1942 : le héros de Philip Kerr, Bernie Gunther, est à Berlin, de retour du front de l’Est, où il a été témoin des horreurs que les « Einsatzgruppen » font subir aux populations, en particulier juives (un million de morts entre 40 et 43). « Le stoïcisme avec lequel les Juifs subissaient leur sort ne manquait pas d’impressionner jusqu’aux nazis les plus fanatiques ».

Bien que Stalingrad soit encore à venir, Berlin vit au rythme du black-out (« bénédiction pour les violeurs »), du rationnement, de la peur de la Gestapo.

Bernie est capitaine à la police criminelle, service qui a été regroupé avec la Gestapo et le SD (Sicherheit Dienst, service de sécurité) sous la responsabilité de Reinhard Heydrich qui vient d’être nommé « Protecteur » de Bohème-Moravie (l’actuelle république tchèque ; Heydrich sera surnommé « le bourreau de Prague »), rattachée à la « Grande Allemagne ».

Heydrich le fait venir à Prague pour en faire son « policier personnel ». Il le charge d’enquêter sur la mort d’un de ses assistants, en lui donnant carte blanche. Kerr se fait plaisir en imaginant Bernie, effronté,  bousculant de hauts dignitaires nazis en toute impunité. Ce qui me semble peu vraisemblable.

Bernie est à Prague avec une ravissante jeune femme rencontrée dans des circonstances trop troubles pour ne pas être suspectes. « Elle avait une silhouette comme une flûte de charmeur de serpent ».

La dernière fois que j’ai parlé d’Heydrich dans ce blog, c’était à propos du livre de Laurent Binet HHhH (Himmlers Hirn heisst Heydrich : le cerveau de Himmler s’appelle Heydrich). Kerr nous présente au contraire deux hommes en concurrence auprès d’Hitler. L’Histoire raconte qu’Heydrich se remettait assez bien de l’attentat dont il avait été victime, quand une infection soudaine l’emporta. Kerr laisse entendre qu’Himmler l’aurait fait empoisonner (« Heydrich soupçonnait Himmler de chercher à l’assassiner »). Pour cette raison, l’épouse d’Heydrich, pourtant nazie fervente,  refusa d’assister aux obsèques nationales de son mari.

 

« Ce sont les rouages qui grincent le plus qui reçoivent le plus d’huile »

« Il n’y a pas pire imbécile qu’un imbécile amoureux »

 

12:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature

03/05/2014

Catherine Deneuve et Gustave Kevern dans la cour

Dans la cour

De Pierre Salvadori

Avec Catherine Deneuve, Gustave Kevern

Féodor Atkine, Pio Parmai

 

Deux solitaires dépressifs et insomniaques se retrouvent dans la cour d’un immeuble. L’un, ancien musicien a échoué là comme gardien de l’immeuble, l’autre est retraitée obsessionnelle.

Les fissures sur les murs sont le reflet de leurs fêlures.

L’humour étant la politesse du désespoir, le film agrémente leur détresse de tendresse. Mais pas d’éclats de rire.

Assez vite, je me suis demandé où le film voulait nous amener. A une vision de la vie qui n’est pas d’une franche gaité. Pas de « happy end » !

Heureusement les deux personnages principaux sont magnifiquement interprétés par Catherine Deneuve et Gustave Kevern, époustouflant et sont épaulés par d’excellents seconds rôles aux personnages attachants.

 

20:22 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma