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24/09/2014

Le roman vrai des "Premières dames" africaines

Reines d'Afrique

Vincent Hugueux

éditions Perrin

 

Vincent Hugueux est journaliste à l'Express. Il a reçu l'année dernière le "Grand prix international de l'Association de la presse étrangère".

Il dresse le portrait de dix épouses de chefs d'Etat africains, essentiellement de l'Afrique de l'Ouest francophone. Quatre d'entre elles sont "blanches" ou métisse ("ethnie toubab"). Elles sont souvent beaucoup plus jeunes que leur président de mari, parfois plus de quarante ans. Elles président toutes des Fondations caritatives, "glissement d'une politique classiques des œuvres de bienfaisance à des politiques internationales de la compassion",  mais se révèlent de redoutables prédatrices, "aux confins des affaires et du charity-business". Elles résument bien des maux de la mauvaise gouvernance africaine et des "biens mal acquis".

La plupart des qualificatifs et des commentaires s'appliquent à plusieurs d'entre elles, au risque de la répétition.  "A croire que les Françaises promises à un destin de First Lady africaine ont en commun d'aimer la pierre, précieuse ou pas".

"On a plus de chances de croiser la Première Dame dans le hall d'un palace parisien ou suisse que dans les couloirs du palais présidentiel." "La confusion des caisses relève de l'affection chronique". "Tombée dans tous les travers du clanisme et du népotisme." ("touche pas à mon népote !") "Sa frénésie consumériste est proverbiale". "Cupide", "Gloutonne", "vorace", "pratiques kleptocratiques", "virago", "arriviste", affairiste", "goût pour le clinquant et l'ostentation" ; "elle aime tout ce qui brille et vit dans sa bulle, déconnectée des réalités" ; "toujours plus : telle pourrait être la devise de la tribu", par "un terrifiant système prébendier, dispositif de captation de la richesse nationale."

 

08:03 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

23/09/2014

Une biographie d'Albert Camus en BD

Camus

Entre justice et mère

Scénario José Lenzini

Dessin et couleurs Laurent Gnoni

éditions du soleil

 

Tous les Français d'Algérie n'étaient pas des nantis. Le père d'Albert Camus était caviste, avec un salaire modeste. Il est tué en 1914. La mère d'Albert Camus est femme de ménage. Ils vivent chez la grand-mère, sévère, et qui compte les sous parce qu'il y en a très peu.

Elève brillant Camus doit à son instituteur d'avoir reçu une bourse pour continuer ses études. "Enfant du peuple, il ne se sent pas à l'aise avec ce nouveau milieu. Plus tard, il dira "avoir honte d'avoir eu honte".

Heureusement, il y a le foot, excellent moyen de mélanger les classes sociales. Albert est gardien de but.

De petits boulots, pour gagner sa vie,  en écrits militants, des livres et des pièces de théâtre jusqu'au succès de l'Etranger, et la consécration avec le Prix Nobel de littérature.

Brièvement membre du Parti communiste algérien, il réprouve le système stalinien autant que le système américain.

Défenseur des droits des Kabiles et des Arabes d'Algérie, il refuse les méthodes du FLN : "j'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglement et qui, un jour, peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice."

Le dessin, et surtout les couleurs, sont de vrais réussites.

 

07:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

22/09/2014

Caricatures et propagande de la grande guerre

Baïonnette aux crayons

Jean-Pierre Auclert

Sélection de plus de 450 illustrations

éditions Gründ

 

Pendant que les "poilus" combattaient, il était indispensable de s'occuper du moral de "l'arrière". Rien de tel,  pour montrer que la guerre est juste,  que de caricaturer l'ennemi. Celle de "Germania" qui se trouve en couverture est particulièrement sévère. Les caricatures avaient également pour but de convaincre les pays neutres.

Les caricatures françaises constituent la majorité de la sélection présentée dans l'ouvrage. Les "Boches" sont des "barbares", les nouveaux Huns.

Des preuves : le bombardement de la cathédrale de Reims, le Lusitania envoyé par le fond avec 1 200 personnes, dont, comble de l'horreur, 118 Américains, les atrocités en Belgique, pays neutre, l'infirmière Edith Cavell fusillée...

Le Kaiser est "la personnification de l'ennemi honni". Le Kronprinz qui "commandait les terribles "Hussards de la mort" à Verdun" est présenté comme un débile et un voleur. Ferdinand de Bulgarie, petit-fils de Louis-Philippe par sa mère est un traître, puisqu'il a choisit l'autre camp. Idem, à rebours pour l'Italien Victor-Emmanuel III dont les caricaturistes soulignent la petite taille (était-il encore plus petit que Sarko ?). François-Joseph est présenté comme gâteux après son règne de 68 ans, le plus long de l'histoire, quatre ans de plus que Victoria.

En face, Marianne remporte le prix de la luxure. "La France est un pays femelle" (Guillaume II). John Bull, symbole de la perfide Albion est supposé manipuler tout le monde. Le Tsar est représenté comme un bourreau sanguinolant.

"Le mépris de l'ennemi fut donc le même dans les deux camps. A se demander pour quelles raisons ils n'avaient pas été balayés en quelques semaines."

"Cette guerre sera fraîche et joyeuse" (Guillaume II).

"A de rares exceptions près, ceux qui font la guerre ne sont pas ceux qui la racontent."

 

08:21 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, 1418

21/09/2014

Paris libéré, photographié, exposé

Au musée Carnavalet

Jusqu'au 27 septembre

 

Première partie : Paris sous occupation allemande. Photographies prises avec l'autorisation des autorités allemandes, et utilisées à des fins de propagande. Elles ont aujourd'hui une valeur documentaire indiscutable. L'excellent photographe qui les a prises a été marginalisé après la guerre et s'est orienté vers les photos de publicité et de mode.

La partie consacrée au combat pour la libération de Paris est la plus importante. Elle reprend en grande partie une exposition de l'automne 44. Elle est dans la droite ligne du fameux discours du général De Gaulle : donner à penser que Paris a été libéré par les Parisiens, avec l'aide des troupes françaises.

Ce qui me frappe,  ce sont les petites armes des membres de l'insurrection, qui n'auraient rien pu faire contre l'armée allemande si elle avait combattu les insurgés et non les armées alliées qui marchaient sur Paris, même si leurs actions ont indiscutablement contribué à la victoire.

La division de Républicains espagnols, la première à entrer dans Paris, est absente des photos. Les étrangers doivent être absents, manifestement pour des raisons de propagande. Dans le même esprit la 2ème DB est valorisée par rapport aux troupes américaines, dont les noirs sont quasiment exclus des photos, à la demande des autorités américaines.

La photo du Grand Palais incendié donne à penser ce qu'aurait été Paris si tous les monuments avaient subi le même sort.

Ce qui me choque, ce sont les mesures de représailles prises à l'encontre des femmes ayant eu des relations coupables avec l'occupant. 

La façon dont certaines photos sont recadrées, afin de mettre en valeur certains éléments, est instructive.

Parmi les photographes des noms illustres : Cartier-Bresson, Doisneau, Capa...

Un superbe catalogue a été publié. Il est bien plus qu'un catalogue, une véritable leçon d'histoire et de photographie.

 

11:06 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : expo, histoire

19/09/2014

Ana Arabia

"Moi, l'arabe"

D'Amos Gitai

Avec Yuval Scharf

 

Yaël, jeune et jolie journaliste israélienne, se rend dans la banlieue de Tel Aviv pour faire un reportage sur l'histoire d'une jeune juive polonaise, rescapée d'Auschwitz, émigrée en Israël où elle est tombée amoureuse d'un Arabe, avec qui elle a choisi de se marier et de vivre.

Une histoire vraie qui montre que la vie en commun est possible, même si les personnages rencontrés ne cachent rien des difficultés et des peines provoquées par les rebuffades des deux communautés.

Amos Gitai, qui a fait la guerre du Kippour, et qui s'est fait connaître comme cinéaste par un film portant ce titre, poursuit son plaidoyer pour la coexistence pacifique sur une même terre. Malheureusement, cet enclave de paix va disparaître. Les riches Israéliens vont chasser les Palestiniens de l'endroit où ils ont toujours vécu.

Unité de lieu, unité de temps, tout se passe en un seul plan-séquence, prouesse technique, mais il en résulte un singulier manque de rythme.

 

08:23 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma