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18/10/2014

Le Texas romancé sur quatre générations

Le fils

Philipp Meyer

éditions Albin Michel

Les McCullough sont des immigrés pauvres venus d'Ecosse.

Il est peu question de l'ancêtre. La vedette, le patriarche, est Eli qui connaît l'époque de la lutte des blancs contre les Comanches. Enlevé, et adopté par ceux-ci, il en garde des traces culturelles toutes sa vie.

"Les Comanches ont jeté les Apaches à la mer, détruit l'armée espagnole et fait du Mexique une foire aux esclaves."

A peine terminée la lutte contre les Indiens, terrassés par la variole contre laquelle ils n'étaient pas vaccinés,  et par le choléra propagé par les chercheurs d'or, s'accentue la concurrence avec les Tejanos (Blancs d'origine espagnole, qui se sont battus pour l'indépendance du Texas à l'égard du Mexique -1836), et les Mexicains. Peter, fils d'Eli est le symbole de ces relations ambigües qu'il voudrait humaine.

"La légende d'un Ouest construit et dominé par des héros solitaires n'est qu'un mythe. Personne ne survivait longtemps sans l'aide d'autrui." "Les Américains croyaient que personne n'avait le droit de leur prendre ce qu'eux-mêmes avaient volé. Chacun s'estimait le propriétaire légitime de ce qu'il avait pris à d'autres."

C'est le temps des ranchs de milliers d'hectares (100.000 pour les McCullough), de troupeaux de centaines de bêtes, parfois volées. Contre les voleurs de bétail et de chevaux, les "vaqueros" (les "cow-boys") ont recours au fusils et à la corde de la pendaison. Charles, fils de Peter, est le symbole de ces grands éleveurs qui vivent dans le luxe, mais dans la tradition,  alors que les Yankees envahissent le Texas pour venir cultiver la terre.

Puis vient le pétrole qui consolidera la fortune de la famille. Jeanne Anne, arrière petite-fille d'Eli, symbolise cette nouvelle période.

La première guerre mondiale avait fait flamber le prix de la viande, la seconde celui du pétrole, qui provenait principalement du Texas. "Les Alliés avaient vogué vers la victoire sur une mer de pétrole texan."

"Dès l'instant où vous retournez pour faire le bilan, vous êtes fini."

Un roman copieux, mais jamais pesant.

 

 

 

 

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

17/10/2014

Luchini et Flaubert

Gemma Bovery

D'Anne Fontaine

Avec Gemma Arterton, Fabrice Luchini

 

Dans la vraie vie, Luchini a été coiffeur. Son personnage est boulanger, mais, comme Luchini, il aime les mots, il aime la littérature.

La jeune anglaise qui débarque dans son village normand, avec son mari, se nomme Gemma Bovery. Assez pour que l'imagination s'enflamme. Mais elle n'est pas Emma Bovary, et elle n'a jamais lu Flaubert. Elle est une jeune femme d'aujourd'hui qui vit, librement, sa vie, au risque de décevoir les fantasmes du boulanger littéraire.

De Gemma Arterton, la réalisatrice Anne Fontaine dit justement : "on ne peut pas ne pas l'aimer".

Détournement malicieux et ironique d'un archétype littéraire féminin. Le film aurait pourtant gagné a être "élagué" tant il n'est pas possible de ressentir quelques longueurs.

 

08:29 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

16/10/2014

regards croisés sur la guerre de 14/18

Une guerre des images

1914/1918 France / Allemagne

Benjamin Gilles et Arndt Weinrich

éditions de La Martinière

 

Deux historiens, un Français et un Allemand, tous deux spécialistes de la Première guerre mondiale, confrontent leurs travaux basés sur les archives des deux agences de presse nationales, l'AFP et son homologue allemande. La guerre des communiqués et des images, "premier grand affrontement médiatique",  répondait en écho aux combats dans les tranchées.

L'invention d'appareils photos plus compacts et de la pellicule souple, ainsi que la "similigravure" pour l'impression facilitent la diffusion d'images auxquelles il est possible de "faire dire tout et son contraire", sous l'oeil attentif de la censure, de chaque côté. Les "blancs" de la censure "ont un effet délétère et entretiennent le sentiment que l'on cache tout". A moins d'une nouvelle mise en page !

L'armée allemande encourage ses soldats à prendre des photographies. Pratique interdite en France. Interdiction souvent réitérée, jamais appliquée, puisque les journaux illustrés, dont certains sont vendus un million d'exemplaires chaque semaine,  les paient bien. Elles sont jugées plus authentiques que celles fournies par les services officiels des armées. "La photographie incarne le réel". "Un déluge visuel sans précédent."

Au début de la guerre, de chaque côté, un véritable culte de la personnalité se développe autour des généraux. Aucun leader civil n'a droit à un tel honneur avant octobre 1915. En France, les généraux bénéficient de l'imaginaire napoléonien (voir le dernier livre de Lionel Jospin) et du mythe boulangiste. En Allemagne, Hindenburg et Ludendorff, crédités d'avoir "arrêté le rouleau compresseur russe" à Tannenberg, instaure la primauté des militaires sur les responsables politiques. En France, ce n'est qu'à partir de 1917, avec le retour de Clemenceau que "le régime républicain parvient à rétablir la suprématie du politique sur le militaire". "L'hégémonie visuelle des chefs militaires est atténuée".

D'importantes campagnes publicitaires assurent le succès des différents emprunts de guerre, dans les deux pays.

Alors que pour les Français, l'Allemand est le barbare, pour les Allemands l'ennemi majeur c'est l'Empire russe, et au deuxième rang la perfide Albion.

"Les fraternisations survenues sur le front occidental sont les grandes absentes des images diffusées pendant la guerre." Pas plus que les "fusillés pour l'exemple".

L'aviation, réintègre le combat individuel chevaleresque et fait l'objet d'une intense mise en images, avec ses héros : Guynemer pour nous, le "Baron rouge" pour les Allemands.

L'ampleur des ravages causés par les obus, surtout sur les églises,  les dévastations, sont les plus fréquents dans la presse.

L'arme chimique, qui a causé moins de 1% des pertes, est hyperreprésentée.

L'échec de la bataille de Verdun explique que les sous-marins occupent une grande place dans la culture visuelle allemande.

La guerre des images ne s'arrêtent pas le 11 novembre 18. Le Chancelier,  social-démocrate,  Friedrich Ebert exprime le sentiment général en Allemagne quand il déclare : "aucun ennemi ne nous a vaincus." Dans la presse  allemande, aucune image d'une armée défaite. Le retour des troupes à Berlin, en décembre, montre une armée acclamée. La droite entretien le mythe du "coup de poignard dans le dos" de l'armée.

Pendant qu'en France est montré le retour des provinces perdues en 1870.

Il n'est pas surprenant que la question des commémorations donne lieu à une nouvelle guerre des images. Au "plus jamais ça" répond "plus jamais la guerre". Hindenburg est élu président de la république en 1925. le fossé mémoriel se creusera de nouveau à partir de 1945. Il est vrai que les combats se sont déroulés essentiellement sur le sol français, où se trouvent de nombreux lieux de mémoire. L'occultation mémorielle de la Première Guerre outre-Rhin ne s'oppose pas à la tenue de grandes cérémonies franco-allemandes.

 

 

08:40 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, photos

15/10/2014

Ni "urgences", ni "Dr House"

Hippocrate

De Thomas Lilti

Avec Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin, Marianne Denicourt

 

Un jeune interne fait son premier stage en hôpital. Il se trouve confronté à ses limites , à ses doutes, à ses émotions, à ses peurs, aux défaillances de l'hôpital (manques de moyens matériel et humains).

Nous voilà immergés dans la réalité d'un lieu (quasiment une unité de lieu),  où personne ne trouve plaisir à aller, mais que le réalisateur connaît bien puisqu'il a été médecin avant d'être cinéaste. Il est bien connu que les hôpitaux sont pleins de malades. Parfois en phase terminale. La question de "l'acharnement" thérapeutique est posée, ainsi que la vérité cachée aux malades.

Hôpitaux qui ne pourraient pas fonctionner aujourd'hui en France sans la participation de médecins étrangers sous payés.

Mais il ne s'agit pas d'un documentaire, d'un reportage, mais d'une comédie intelligente, douce et amère, pendant laquelle je ne me suis jamais ennuyé. Un film à prescrire, même s'il n'est pas remboursé par la sécurité sociale...

 

08:28 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

13/10/2014

L'opéra au cinéma

Depuis quelques années, certaines salles de cinéma propose la transmission, en direct ou non, d'opéras présentés à Paris, salle Garnier ou à la Bastille.

Je me suis laissé tenter, malgré les trois heures annoncées. Pour commencer j'ai choisi Carmen que j'avais déjà vu à l'opéra Bastille, il y a quelques années, dans une autre mise en scène.

Allez à l'opéra reste exceptionnel, aller cinéma beaucoup plus fréquent, comme le prouve ce blog, au moins pour moi.

Avec un grand écran et une bonne acoustique l'expérience mérite d'être renouvelée...

 

08:34 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : opéra, cinéma