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16/01/2016

nostalgie scolaire

La faute d'orthographe est ma langue maternelle

Daniel Picouly

éditions Albin Michel

 

L'écrivain Daniel Picouly se souvient : en 1958, il a dix ans (nous sommes donc presque du même âge !), le maître, remplaçant, le punit parce qu'il a fait dix fautes à la dictée. Pendant que les copains jouent au foot dans la cour, il est débout, son cahier d'infamie autour du cou.

Quelle pédagogie ! Quel encouragement pour le cancre ! "Certaines punitions d'enfance...c'est pour la vie."

Aujourd'hui, il retourne dans les écoles et les collèges pour parler de son métier d'écrivain.

Pourquoi les livres ? Pour faire son malin devant les filles. "Les filles, ça confond l'orthographe et la sincérité."  Il est tombé sur des filles qui lisaient Roger Martin du Gard, et Marcel Proust. "Quand Proust respire un buisson d'aubépine, il en fait trente pages." "Longtemps je me suis couché  à plusieurs" . Beaucoup de pages à eux deux ! Cela l'oblige à abandonner les copains qui jouent au foot. Jusqu'au moment où il lit Camus, ancien gardien de but émérite ": "Tout ce que je sais d'essentiel, je l'ai appris sur un terrain de football".

"Ils n'arrivent d'histoire qu'à ceux qui savent les raconter." "Déjà qu'à force de raconter un souvenir, il devient une histoire. Au bout d'un moment, on se demande si on ne devrait pas commencer notre biographie par "il était une fois." Si un jour j'écris ma vie, je crois que c'est ce que je ferai. "Chacun doit faire avec sa "somptueuse médiocrité."

"Il faut écrire en amant et relire en mari."

 

Un petit livre très plaisant à lire.

 

 

 

08:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

15/01/2016

C'est le métier qui rentre

Arrête ton cinéma

De Diane Jurys

Avec Sylvie Testud, Josiane Balasko, Zabou Breitman

Tiré du roman de Sylvie Testud "C'est le métier qui rentre"

 

Depuis "La nuit américaine", j'aime les "films dans le film". "Mia Madre" est le dernier dans le genre, avant celui-ci. L'histoire d'un film qui, finalement,  ne se fait pas. Une mésaventure réellement vécue par Sylvie Testud qui, actrice reconnue, voulait faire un film tiré de son autobiographie, le tournage ayant été annulé au dernier moment.

"Arrête ton cinéma" montre à quel point un film dépend de son financement, et donc du producteur chargé de le financer. Au point de modifier titre, scénario, casting. Balasko et Zabou, qui jouent les productrices,  en font des tonnes dans le genre odieux.

Il est très difficile de se financer sans l'aide des chaines de télévision. Diane Kurys, réalisatrice reconnue et à succès depuis "Diabolo menthe", n'a trouvé l'appui que d'OCS. Le film dans le film n'en trouve aucun.

Celles et ceux qui attendent une pure comédie seront déçu(e)s.

 

 

 

08:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

14/01/2016

Reporters sans frontières

Robert Capa

100 photos pour la liberté de la presse

Spécial n°50

 

Ernö Friedman, obligé de fuir sa Hongrie natale à 17 ans, en raison de son militantisme à l'extrême gauche, se retrouve à Paris en 1933, après un passage à Berlin, puis Vienne.

A Paris, il devient "Robert Capa", et l'album montre sa carte de "correspondant de guerre"à ce nom, sous lequel il deviendra célèbre en "couvrant" la guerre d'Espagne.

"Correspondant de guerre". Après l'Espagne, la Deuxième guerre mondiale, y compris en Allemagne, la Chine, et,  en 1954, "l'Indochine", où il meurt en marchant sur une mine. Il prenait des photos au lieu de regarder où il mettait les pieds...

Les photos de Capa montrant des réfugiés sont, malheureusement, d'une douloureuse actualité.

Entre temps Capa a photographié des célébrités, en particulier du cinéma. Mais également Picasso. On ne disait pas encore "people". 

Bien entendu, comme chaque année, les gouvernements qui ne respectent pas la liberté de la presse sont stigmatisés.

 

15:50 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo

13/01/2016

Mama mia

Mia Madre

de Nanni Moretti

avec Margherita Buy, John Turturo, Giulia Lazzarini

Prix oecuménique Cannes 2015

 

Une femme entre vie personnelle et vie professionnelle, comme tant de femmes d'aujourd'hui. Dans les deux cas, ses relations avec les autres, ses états d'âme, dont ses rêves sont révélateurs.

Coté personnel : un peu de difficultés avec sa fille adolescente, et qui vit avec son père, ce qui est révélateur. Des difficultés avec son amant, acteur, à qui elle demande rentrer chez lui. Et surtout l'évocation, avec tendresse, de la fin de vie de sa mère. Fin qu'elle n'accepte pas. Nanni Moretti, dont la mère est décédée juste avant l'écriture du film, joue le grand frère consolateur, avec sobriété.

Coté professionnel : un film dans le film, social, avec,  en vedette, John Turturo qui fait des caprices de star, tout en étant incapable de dire son texte de trois lignes.

Quelques longueurs , mais un film qui ne laisse pas indifférent.

 

08:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

12/01/2016

Raison et raison d'Etat

L'Europe "absolutiste"

1649 - 1775

Robert Mandore

éditions Fayard

 

Dans l'Europe de cette époque, deux "modèles" se font face, et parfois s'affrontent : la France et l'Angleterre. Pour l'auteur, la France absolutiste de Louis XIV ne soutient pas la comparaison.

En France : centralisation du pouvoir autour de Louis XIV. "Bossuet fait l'apologie de l'absolutisme." "Il n'est guère de pays où la noblesse d'épée ait été dépouillée comme en France de ses fonctions administratives et judiciaires, par le lent travail de la monarchie." Mais ses privilèges fondent toujours l'ordre social. "L'essor des bourgeoisies a grandement servi la consolidation du pouvoir royal, face à des noblesses turbulentes." Mais, "tout essor bourgeois implique une remise en question de l'ordre établi."

Louis XIV fait la guerre, pour sa gloire. Il en résulte "l'épuisement des peuples, la ruine des finances publiques, la famine de 1709 - 1710, les désastres et les destructions de la guerre, les ravages des soldats." La ponction démographique est estimée, minimum,  à un quart de la population. Les révoltes se multiplient jusqu'à la fin du règne et "Versailles manque de moyens pour réprimer les troubles et assurer la rentrée des impôts." Les révoltes populaires affirment l'existence d'un "quatrième "état". "Les exigences de la guerre perpétuelle ont ruiné l'ambition absolutiste."

Pendant la Régence, après quelques années de "polysynodie", "tout l'institutionnel rentre dans l'ordre absolutiste."

Sous Louis XV, "jamais encore le pouvoir monarchique n'avait été aussi discuté, contesté, remis en question."

En Angleterre, la "Glorieuse Révolution" qui oblige Jacques II, le dernier Stuart, "victime, comme son frère Charles II, de l'illusion versaillaise," à se réfugier en France, protégé par le roi "soleil", et qui oblige son gendre, monter sur le trône à sa place, à accepter de partager le pouvoir. "L'Angleterre donne l'exemple, inouï jusqu'alors, d'un pays où la classe politique choisit le souverain et lui impose les règles du jeu." "Le vote annuel du budget devient l'acte essentiel de la pratique parlementaire." "La tentation absolutiste est pour longtemps écartée." "Face à l'Europe presque entièrement fascinée par l'absolutisme versaillais, l'Angleterre représente une autre société qui refuse toute domination du monarque." "Le parlementarisme britannique, féru de représentation, de partage des pouvoirs et de libertés ne s'exporte pas."

Un pays prospère en train d'affirmer sa puissance et qui attire les détenteurs de capitaux, "plaque tournante pour les grands trafics européens et transocéaniques", avec "cette subtile symbiose réalisée entre la terre et l'argent." Avec une "multiplication de ces petites écoles pratiques qui assument une fonction essentielle pour asseoir l'essor économique de la bourgeoisie marchande."  "Aucun autre pays européen n'a construit autant de navires que l'Angleterre pendant les trente années qui ont suivi la Glorieuse Révolution." "La prospérité économique va en s'accélérant, les dividendes s'investissant à mesure qu'ils sont touchés." En particulier par ces "magnats colonialistes enrichis par les trafics d'esclaves, du sucre et du tabac." "L'Angleterre est le seul pays où la croissance de la bourgeoisie s'est trouvée absorbée et assumée par l'aristocratie traditionnelle." Mais cette société "ne ménage pas ses pauvres.""Les mutations économiques se réalisent toujours au détriment des plus déshérités." "Londres et le grand entrepôt d'importation et de réexportation", et"Hambourg assure la redistribution des produits anglais dans toute la partie septentrionale de l'Empire."

"La guerre de succession d'Espagne et la paix d'Utrecht sanctionnent la victoire de l'Angleterre sur la France." Malheureusement, "l'abandon de la Nouvelle-France n'a provoqué qu'indifférence à Paris."

 

"Plutôt changer ses propres désirs que le cours du monde" Descartes

 

 

18:56 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire