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19/02/2016

Brexit

Les Britanniques voudraient que l'Europe soit à leur image. Ils ne sont pas les seuls. Les Français aussi voudraient que les 27 autres pays pensent comme eux !

Mais ce que les Britanniques font systématiquement depuis leur entrée dans le "club", c'est de vouloir en changer les règles, de participer aux négociations pour influencer autant que possible les décisions, pour finalement décider de ne pas en être. Un pied dedans, un pied dehors et des exceptions dans tous les domaines. Et ils en voudraient encore plus ! Avoir un droit de regard sur l'Euro, sans qu'il soit question d'adopter la monnaie unique...Tony Blair le demandait déjà...et Lionel Jospin le refusait !

Les hommes politiques britanniques ont la fâcheuse tendance à déclarer à leurs électeurs que tout ce qui va mal est de la faute de "Bruxelles". Ils ne sont pas les seuls. Comme beaucoup d'autres, les politiciens français, et pas seulement les anti-européens,  ont également tendance à faire la même chose. 

La différence est qu'en Angleterre ces propos sont relayés, attisés, exagérés, par des journaux à grand tirage, au bord de l'hystérie , et en plein dans la caricature et même le mensonge.

Il en résultera très probablement un résultat négatif au référendum, quelque soit le compromis que Cameron pourra arracher de ses 27 homologues.

Cameron sait qu'une sortie de l'Union européenne sera une catastrophe pour son pays. Toutes les études sur la question le montre clairement. La City fait pression sur lui. Mais, pour tenter de contrer la montée du parti nationaliste UKIP,  il a joué un jeu politicien et démagogique qui est en train de se retourner contre lui.

Il ne lui restera plus qu'à négocier un statut de membre "associé", fidèle" au principe qui prévaut depuis le début : un pied dedans, pour influencer les décisions, un pied dehors, pour en être exempté.

 

11:54 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brexit

18/02/2016

Mieux comprendre l'Ukraine

La garde blanche

Mikhaïl Boulgakov

éditions Robert Laffont / collection "Bouquins"

 

Depuis mon voyage en Ukraine, je me promettais de lire l'auteur ukrainien le plus connu, Mikhaïl Boulgakov, et en particulier cette "Garde blanche", roman qui raconte la guerre civile à Kiev. Le roman n'a été publié en URSS dans son intégralité qu'en 1989..."De tous les livres que j'ai écrit, c'est lui que je préfère", affirmait Boulgakov en 1924.

La particularité de l'Ukraine par rapport à la Russie, lors de la guerre civile qui a suivi la prise du pouvoir par les bolchéviques en 1917, a été l'existence d'un fort courant nationaliste souhaitant l'indépendance. Les nationalistes de gauche formèrent en 17 le premier gouvernement ukrainien, renversé en janvier 18 par les bolcheviks, eux-mêmes chassés par un  gouvernement fantoche mis en place par les Allemands, et qui repartira dans les fourgons de l'occupant en novembre 18.

L'histoire est vue à travers les membres d'une famille de la classe moyenne de Kiev. "Est-il possible de vivre ?" dans cette période. Difficilement, manifestement !

"L'un croit, l'autre ne croit pas, mais vous vous conduisez tous exactement de la même façon."

"Quelqu'un paiera-t-il pour le sang versé ? Non. Personne."

 

"Les moujiks avaient leur petite idée, ce qu'ils voulaient, c'était de toute éternité la vraie réforme paysanne dont ils rêvaient : la terre aux paysans ;et plus jamais de gros propriétaires fonciers, et plus jamais les canailles de la ville qui viennent prendre le blé. Il y avait des dizaines de milliers d'hommes qui revenaient de la guerre et qui savaient se servir d'une arme à feu. Une Ukraine féérique, idéale, sans seigneur polonais, sans officiers russes"

 

 

08:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, ukraine

17/02/2016

journalisme d'investigation

Spotlight

de Tom Mc Carthy

avec Michaël Keaton, Rachel Mc Adams, Stanley Tucci

cinq nominations aux Oscars

Ce n'est pas un film sur la pédophilie, même pas sur la pédophilie des prêtres, mais sur le travail de journalistes d'investigation qui résistent aux pressions des puissants de la ville pour "sortir" une histoire qui intéressera leurs lecteurs, avec le soutien de leur rédacteur en chef.

Film inspiré de faits réels. Le journal Boston Globe a obtenu le prix "Pulitzer" pour cette enquête qui a duré un an.

Le film dure plus de deux heures, mais je n'ai pas vu le temps passé, pris dans la course aux informations.

Les journalistes ne s'en prennent pas aux individus, mais veulent démonter le système.

En commençant par le voeu de chasteté, généralement peu respecté,  qui entraîne certains vers une sexualité déviante. En continuant par la révélation qu'il se s'agit pas de cas très isolés, mais plus nombreux qu'imaginé. En poursuivant par l'attitude de la hiérarchie épiscopale qui se contente de déplacer les coupables d'une paroisse à l'autre, après une période de "congé maladie".

La question n'est malheureusement limitée à Boston, puisqu'une association de victimes accuse l'évêque de Lyon d'avoir fermé les yeux sur les actes de certains prêtres.

 

11:32 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

16/02/2016

Hiver 1920, en Russie

Hiver rouge

Dan Smith

éditions du Cherche Midi

 

Hiver 1920 : la guerre civile touche à sa fin et le "communisme de guerre" atteint les limites de ce que peuvent endurer les paysans. "La révolte paysanne, causée par les dures lois de réquisition du grain, se donnait le nom d'Armée bleue." Elle prend la suite de l'armée "verte" formée par les paysans "pour protéger leurs terres et leur bétail". L'armée "blanche", battue, s'est repliée en Crimée. L'armé "noire" des anarchistes ukrainiens est en difficulté. "Ce n'est plus la guerre, c'est le chaos."

Un déserteur de l'armée rouge rentre au village : femme et enfants ne sont plus là. Il part à leur recherche dans les immensités glacées. Il est à la recherche de lui même, et de ses idéaux, autant que de sa famille.

Sa quête est émaillée de rebondissements, et de descriptions des "atrocités dont l'homme est capable envers ses semblables." "A quoi bon mener une campagne de terreur si ce n'était pour terroriser ?" Avec des bourreaux "ivres de pouvoir et de cruauté."

Malheureusement, l'auteur a tendance à mettre les atrocités essentiellement sur le compte des bolcheviks, et en particulier le NKVD, qui deviendra le KGB,  alors que les historiens considèrent que les atrocités ont été affreusement bien partagées, les officiers de l'armée "blanche", et ses cosaques, se montrant particulièrement cruels.

 

 

 

 

08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

15/02/2016

Icare

En vrille

Deon Meyer

éditions du Seuil

 

J'adore Deon Meyer, journaliste et écrivain sud-africain qui nous promène dans la région du Cap. Dans ce roman nous voilà sur la "route des vins", dans la "crique des Français" ("Franschhoek). Quand Louis XIV a pris la funeste décision de révoquer l'Edit de Nantes, de nombreux Huguenots ont quitté notre pays. Souvent vers les Pays-Bas. Et de là certains sont partis pour l'Afrique du Sud,  avec les Boers. Emmenant avec eux quelques ceps de vigne.

Deux histoires se développent en parallèle , et comme toutes les parallèles , avec la perspective, elles finissent pas se rejoindre.

Les Du Toit sont vignerons de père en fils (ainé). Les derniers de la lignée, voulant sortir du système des quotas hérité de l'apartheid, veulent faire de la qualité, en s'inspirant de la Californie...et de la France. "Les gens sont aussi complexes qu'un assemblage de cépages". Des cépages nobles (chardonnay, pinot noir) sont importés clandestinement. Mais "le chardonnay et le pinot noir n'aiment pas la chaleur."

Pendant que François raconte l'histoire de sa famille, une enquête criminelle se poursuit. Les Du Toit peuvent-ils être suspects dans l'assassinat du créateur d'un site internet  fournissant des alibis aux conjoints adultères ? "L'accusé est innocent tant que l'Etat n'a pas prouvé le contraire ."

 

"Dans les films, à la télé, la vie d'un flic n'est qu'action et satisfaction, mais dans la vie réelle, les choses sont bien différentes. Dix pour cent d'action, quatre-vingt dix pour cent de corvées fastidieuses, de routine, de travail administratif."

 

08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar