Chéri

Chéri

 

De Stephen Frears, d'après Colette

 

Avec Michelle Pfeiffer et Kathy Bates

 

 

Vingt ans après "Les liaisons dangereuses", Stephen Frears adapte,  de nouveau,  un livre français, en- superbes-costumes.

Il est curieux qu'il puisse réaliser un film "so british" à partir de deux livres de Colette, probablement par la grâce de ses actrices.

Michelle Pfeiffer y tient un rôle bien différent de la cynique Madame de Tourvel : elle incarne,  avec sensibilité, une femme qui tombe amoureuse au soir de sa vie de courtisane.

Il faut garder à l'esprit qu'il y a un siècle une femme de cinquante ans était une vieillarde, ce qui n'est manifestement pas le cas aujourd'hui, en particulier pour Michelle Pfeiffer.

Tout cela se passe dans la haute bourgeoisie dont ces "call girls" avant l'heure ont adopté le mode de vie, grâce à leur sens de l'économie et des placements boursiers avisés.

"Chéri" est beau, jeune, désœuvré, sans la moindre idée que l'on puisse avoir à gagner sa vie par son travail. A la même époque des enfants d'une dizaine d'années travaillaient dans les mines de charbon, pour assurer le train de vie luxueux de la bourgeoisie...

 

Dans la brume électique

Dans la brume électrique

 

De Bertrand Tavernier

 

Avec Tommy Lee Jones

 

Grand prix du festival du film policier de Beaune

 

 

Un meurtre, des meurtres.  Un lien avec un autre meurtre datant de plus de 40 ans ?

Le détective Robicheaux, incarné par l'excellent Tommy Lee Jones, enquête, au péril de sa vie et de celle de ses proches.

La brume du bayou entraîne vers quelques échappées oniriques.

Au passage quelques vues de quartiers d'habitation qui ne sont toujours pas reconstruits après le passage de l'ouragan Katrina. L'aide à la reconstruction par le biais des actions charitables, pendant que les mafieux locaux détournent les fonds sans scrupules.

Avec l'accompagnement musical : blues, folk, jazz (de la Nouvelle-Orléans, of course), cajun.

Les personnages secondaires sont à peine esquissés, mais comme le film dure déjà deux heures...

 

Coco avant Channel

Coco avant Chanel

 

D'Anne Fontaine

 

Avec Audrey Tautou

 

Et Benoît Poelvoorde, Emmanuelle Devos, Marie Gillain

Adapté de "L'irrégulière" d'Edmonde Charles-Roux

 

 

Un destin extraordinaire : de l'orphelinat à la gloire, porté par Audrey Tautou qui montre, une fois de plus, qu'elle est une actrice exceptionnelle, en nous faisant vivre toutes les émotions ressenties par cette femme fière, en avance sur son temps, et pas seulement dans le monde de l'habillement.

Pour une jeune femme pauvre la réussite passait (passe ?)  souvent par des hommes fortunés. Coco suit ce parcours avec lucidité, les pieds sur terre,  et sans s'abaisser, certaine de son talent, avec la volonté de travailler et de réussir, lucide sur les différences sociales. Comme disait Coluche, elle n'est pas une "nouvelle riche" mais une ancienne pauvre.

A noter la prestation de Benoît Poelvoorde qui parvient à exister dans un second rôle, sans faire son numéro habituel, et avec une grande sensibilité.

 

OSS 117 Rio ne répond plus

OSS 117, Rio ne répond plus

 

De Michel Hazanavicius

 

Avec Jean Dujardin

 

Jean Bruce a créé, avec succès,  le personnage d'Hubert Bonnisseur de la Bath dans les années cinquante. Le héros de ces aventures d'espionnage portait le numéro 117 de "l'Office of Strategic Services", l'ancêtre de la CIA.

Le créateur doit se retourner dans sa tombe à voir qu'OSS 117 est devenu un crétin franchouillard, inculte et vantard.

 

Le comique vient essentiellement, en plus du visage très expressif de Dujardin, des répliques tellement scandaleuses "qu'il vaut mieux en rire". Raciste, antisémite, machiste jusqu'à la misogynie, réactionnaire, ne comprenant ni les jeunes ni les homosexuels, la caricature fait d'OSS un bouffon. C'est une parodie de film d'espionnage de la veine des "Barbouzes" de Lautner, mais qui restera peut-être moins longtemps dans l'histoire du cinéma.

 

 

Duplicity

Duplicity

De Tony Gilroy

Avec Julia Roberts et Clive  Owen

 

Le grand retour de Julia Roberts, en agent de la CIA, donc pas vraiment crédible, mais qu’importe. Moins crédible que son partenaire qui sort d’un autre rôle du même genre.

Aujourd’hui l’espionnage est d’abord industriel. Imaginez le « gros lot » pour le laboratoire qui découvrira la formule qui fait repousser les cheveux des chauves, et donc la lutte entre les laboratoires, leurs systèmes de sécurité, d’espionnage et de contre espionnage. Pas étonnant que les agents des services de contre espionnage se recyclent dans ce domaine. Pire qu’en politique,  tout n’est que « duplicité », pour ne pas dire mensonges et manipulations.

Comme l’argent coule à flot, nous les suivons de Rome à Miami, de Londres à Cleveland, dans des hôtels de luxe filmés pour faire rêver.

Le couple vedette est charmant, leurs dialogues ciselés.

L’intrigue est très alambiquée, avec retours en arrière, et la fin complètement inattendue.

D’où venait ce sentiment d’ennui ?