29/01/2010
Invictus
Invictus
De Clint Estwood
Avec Morgan Freeman et Matt Damon
"Inspiré d'une histoire vraie", comme il est possible de le lire parfois au début de certains films.
Une histoire vraie comme seule l'Histoire peut les imaginer : Nelson Mandela, pendant 27 ans prisonnier politique en raison de sa lutte contre le système d'apartheid, élu Président de la République, a l'intelligence de comprendre que la construction d'une nation "arc-en-ciel" suppose une réconciliation et des symboles forts.
Ce symbole sera l'équipe nationale de rugby, les "Springboks".
Comme dans de nombreux autres pays, en Afrique du Sud, le rugby était un sport pratiqué dans les universités (blanches), les classes populaires (noires) préférant le foot.
La Coupe du Monde devant se dérouler en Afrique du Sud, Mandela a l'intuition que cela constitue une formidable occasion d'unifier le pays dans une même ardeur patriotique, même si l'équipe est constituée presque exclusivement de blancs.
Il va galvaniser cette équipe, avec l'aide de son capitaine, blanc, François Pinaard.
Film émouvant de deux heures que l'on ne voit pas passer. A aller voir et à recommander à nos enfants et grands petits enfants. Idéal pour les professeurs d'instruction civique et d'Histoire. Pas mal non plus pour les entraîneurs de rugby...
J'ai eu la chance de rencontrer Nelson Mandela, en Afrique du Sud, il y a une quinzaine d'années, j'ai été stupéfié par la façon dont Morgan Freeman incarne totalement Nelson Mandela, même s'il est plus grand que le vrai.
C'est le, tout petit, bémol : Matt Damon n'est pas assez grand pour porter le n°6 qui correspond au poste de 3ème ligne. Mandela, le jour de la finale, a symboliquement porté le même maillot que celui du capitaine des Springboks : contrairement à Morgan Freeman, Nelson Mandela est peu crédible à ce poste, alors que Morgan Freeman est tout à fait crédible en Président !
09:17 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma
23/01/2010
les chèvres du Pentagone
Les chèvres du Pentagone
De Grant Heslov
Avec George Clooney, Jeff Bridges, Ewan McGregor, Kevin Spacey
Titre original : “The men who stare at goats” : “les hommes qui fixent les chèvres” !
Au sortir de la guerre du Vietnam, l’armée américaine a-t-elle constitué une unité spécialisée dans la guerre “psychique”, s’entraînant sur des chèvres ?
C’est le point de départ de ce film qui se moque allègrement de l’armée américaine, et, au moins autant, de la philosophie « new-âge », appelée également « philosophie tête vide », basée sur l’amalgame d’anciennes philosophies orientales et l’ingérence de substances hallucinogènes (« Puisque je fais confiance à l’Univers, je n’ai plus besoin d’armes réelles pour faire la guerre »).
Jeff Bridges, complètement allumé, est le seul qui semble croire à cette histoire. Ewan McGregor, le journaliste narrateur, y met le scepticisme incombant à sa fonction. George Clooney et Kevin Spacey ne font aucun effort pour rendre crédibles leurs personnages.
Et c’est la grande faiblesse de ce film : impossible d’y adhérer une minute. Et toutes les critiques de la satire perdent leurs forces, contre Reagan, W. Bush, la guerre en Irak, les sociétés de « sécurité », la hiérarchie militaire, les gourous, etc. Autant de causes qui donnent pourtant l’envie de les moquer.
08:54 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
15/01/2010
City Island
City Island
De Raymond De Felitta
Avec Andy Garcia
J’ignorais totalement qu’à côté du Bronx se trouve une petite île paradisiaque, ancien village de pêcheurs reconverti en petit port de plaisance, avec vue imprenable sur la grande ville.
Petit fils d’immigrés italiens, le chef de famille y gagne sa vie comme officier au centre pénitentiaire (avec quelques réflexions bien envoyées sur les soi-disant « prisons quatre étoiles »), sa femme travaille dans un bureau, et les deux enfants sont supposés suivre leurs études.
Dans cette famille, tout le monde a ses secrets, à commencer par le plus bénin : prétendre avoir cessé de fumer.
Andy Garcia a deux énormes secrets, y compris pour sa femme : il a eu un fils avant mariage, qu’il a abandonné en même temps que la mère de l’enfant, et il prend en cachette des cours de théâtre.
Les secrets des enfants sont également « gratinés » et, comme ceux de leur père ils ne vont pas manquer de surgir.
Il ne manque qu’un psy et un rabbin pour se croire dans un film de Woody Allen de la période newyorkaise.
Les rôles secondaires sont à la hauteur d’un excellent Andy Garcia.
On ne pourra plus dire « triste comme un gardien de prison ».
08:58 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
08/01/2010
Rapt
Rapt
De Lucas Delvaux
Avec Yvan Attal et Anne Consigny
Le scénario est inspiré de l'enlèvement du Baron Empain, patron du groupe industriel Empain/ Schneider, mais Delvaux situe l'action aujourd'hui, probablement pour montrer que les problématiques restent actuelles.
Et elles le sont effectivement à l'heure des "stock options" et autres parachutes dorés.
Le rapt va révéler au public ce monde de l'argent dans lequel il est possible de perdre au jeu, en une nuit, l'équivalent de plusieurs années de salaire ouvrier.
Est-on riche avec 20 millions d'euros ?
Un monde où l'avenir de l'entreprise et de ses salariés n'est pas la préoccupation principale, mais où les actionnaires haïssent les scandales.
Comme d'habitude, derrière l'histoire de gangsters et de policiers, Lucas Delvaux souligne les failles de la société.
Il montre également des personnages de grande densité que cette expérience involontaire va briser, joués magnifiquement par Yvan Attal, qui commence à ressembler à Samy Frey et Anne Consigny qui, de film en film, à la quarantaine lumineuse, s'affirme comme une des actrices les plus sensibles du cinéma français.
09:53 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
02/01/2010
Pas si simple
Pas si simple
(It’s complicated)
De Nancy Meyers
Avec Meryl Streep, Alec Baldwin et Steve Martin
Divorcés depuis dix ans, ils se retrouvent à l’occasion de la remise de diplôme universitaire de leur fils.
Il n’est pas heureux dans son nouveau mariage, elle est seule, ils ont plein de, bons, souvenirs en commun, ils ont envie l’un de l’autre…
C’est une comédie romantique américaine. Comédie, avec plein de gags. Romantique, puisque basée sur de, bons, sentiments, et sur la tendresse réciproque. Américaine, riche et blanche, y compris dans sa vision de la France, à travers les pâtisseries et les chansons populaires.
Le cinéma américain sait parfaitement segmenter le marché. Les comédies pour les adolescents sont légions. La courbe démographique rend inévitables les comédies pour les quinqua et sexagénaires. Celle-ci est réussie.
08:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma