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30/07/2009

Après la guerre

Après guerre

 

Tony Judt

 

Une histoire de l'Europe depuis 1945

 

Prix du livre européen 2009 (remis par le Parlement européen)

 

Editions Armand Colin

 

 

Un énorme ouvrage de presque 1.000 pages qui commence par l'héritage de la guerre et se termine par les guerres d'éclatement de la fédération yougoslave.

1.000 pages pour illustrer la phrase d'Hegel "l'Histoire universelle n'est pas un lieu de félicité, les périodes de bonheur y sont des pages blanches".

1.000 pages pour tenter de nous expliquer les changements intervenus depuis 65 ans.

Une histoire d'un auteur britannique marqué par sa culture : "le coût de la victoire pour l'Angleterre excéda celui de la défaite pour l'Allemagne" ; "A Bruxelles, règne une "imposante bureaucratie".

 

 

 

"La seconde guerre mondiale fut d'abord une expérience civile"

 

"Le nettoyage de la population autochtone par les Russes était sans équivalent depuis les hordes asiatiques"

 

"A eux deux Staline et Hitler déracinèrent, transplantèrent, déportèrent, dispersèrent quelque 30 millions de personnes"

 

"C'est où la véritable résistance avait été le moins en évidence, que le mythe de la Résistance importa le plus"

 

"Dans les procès des collaborateurs en France, trois juges sur quatre avaient été eux mêmes au service de l'Etat collaborationniste"

"En Bavière,  en 1951, 94% des juges et des procureurs étaient d'ex nazis"

 

"La politique européenne de l'après guerre a été gouvernée par la peur d'un réveil allemand"

"Toutes les parties préféraient un pays divisé à une Allemagne unie contre eux"

 

"On ne pouvait compter sur lui que si c'était non (Attlee sur Staline)

 

"Le réarmement occidental pris une ampleur spectaculaire. Le budget américain de la défense passa de 4,7% du PNB à 17,8%"

"Le plan Marshall se transforma en un programme d'assistance militaire"

 

"Le centre impérial (la Russie) était en fait plus pauvre et plus arriérée que sa périphérie assujettie"

"La puissance impériale fournissait les matières premières, et les colonies exportant des produits finis"

 

"La destruction des classes moyennes et l'expulsion des minorités ethniques ouvrit des perspectives d'ascension sociale aux paysans, aux ouvriers, et à leurs enfants"

 

"Le PCF avait toujours eu à sa tête des bureaucrates impitoyables et obtus"

07:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

26/07/2009

cote 512

La cote 512

 

Thierry Bourcy

 

Folio policier n°497

 

 

Célestin est policier de profession. En 1914, il aurait pu choisir de rester "à l'arrière" pour continuer à exercer sa profession. Mais il monte bravement au front. Et quand il soupçonne un meurtre, au milieu de cette "boucherie" générale, sa passion professionnelle reprend le dessus, et il enquête.

 

En fait,  le meurtre, et donc l'enquête,  n'interviennent qu'après une centaine de pages et ne sont qu'un ingrédient pour décrire les horreurs de la guerre, et les chagrins des femmes. Le livre, dessiné, de Tardi, sur la "grande" guerre, est, de ce point de vue, probablement plus fort.

 

 

"Il était rare que les crimes de la rue le menassent chez les aristos, c'était la misère qui, d'ordinaire, engendrait la violence"

 

"Est-ce la guerre qui nous rend fous, ou faisons nous la guerre parce que nous sommes fous ?"

 

"La guerre est une manière d'assassinat. Collectif et officiel."

 

"L'armée, c'est comme la police : pour un poilu qui fait son devoir et va risquer sa vie, tu as deux embusqués dans les bureaux, le cul bien au chaud, et qui font tout pour te rendre la vie impossible"

 

"Les statistiques, c'est la jouissance des cols blancs"

 

"A quoi bon tout raconter, puisque la moitié des choses qui se passent ici ne sont pas croyables ?"

 

"Il arrive toujours un moment où la guerre est au dessus de nos forces"

08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

21/07/2009

Autobiographie de Simone Veil

Une vie

 

Simone Veil

 

Editions Stock

 

Simone Veil raconte sa vie, au début tout à fait ordinaire, puis qui le devient beaucoup moins.

Une éducation laïque. Le goût de la lecture,  donné par son père.

Le piège  qui se referme, malgré les faux papiers. L'enfer du camp d'extermination d'Auschwitz. Les énormes spoliations.

Son entrée dans la magistrature. Sa découverte de l'état des prisons françaises (pas mieux depuis,  si j'en crois le rapport du Conseil de l'Europe). Puis son entrée au gouvernement, sa lutte pour le droit des femmes à disposer de leur corps, avec le soutien des médecins généralistes, "effarés de voir les dégâts qu'entraînaient les avortements sauvages dans les couches populaires".

Son élection à la Présidence du Parlement européen.

Son passage au Conseil constitutionnel.

 

Elle règle, au passage, quelques comptes. En particulier avec François Bayrou : "il se figure les autres à son image : intriguant et opportuniste".

 

Il est possible d'être en désaccord avec certaines de ses opinions, mais il faut lui reconnaître du courage et des expériences diverses.

 

 

"Les Juifs et les aristocrates sont les seuls qui savent lire depuis des siècles, et il n'y a que cela qui compte" (ce que lui répétait son père)

 

"Une femme qui en a la possibilité se doit de poursuivre ses études et de travailler. Il y va de sa liberté et de son indépendance" ; "Il faut non seulement travailler, mais avoir un vrai métier" (ce que lui disait sa mère)

 

"Nous ne comprenions pas ; nous ne pouvions pas comprendre. Ce qui était en train de se produire à quelques dizaines de mètres de nous était si inimaginable que notre esprit était incapable de l'admettre"

 

"Les actes des Justes prouvent que la banalité du mal n'existe pas. Ils ont incarné l'Honneur de la France, ses valeurs de Justice, de Tolérance et d'Humanité"

 

"Même si l'on gardait ses chaussures sur soi, il arrivait tout de même qu'on vous les vole pendant la nuit"

 

"Les bombardements, à la fois inefficaces et meurtriers, tuèrent finalement plus de déportés que de nazis"

 

"Dès que les Anglais sont arrivés, ils ont isolé le camp avec des barbelés infranchissables"

"Les autorités françaises n'étaient pas trop pressées de nous récupérer, et nous sommes restés là un mois."

"La communauté juive américaine ne s'est guère manifestée, sans doute dans la crainte d'un afflux brutal de réfugiés"

 

"La misère de la pénitentiaire était à l'unisson de celle de l'ensemble du système judiciaire"

 

"Il est essentiel que le droit prenne en compte les réalités sociales"

 

"La contraception consacre la liberté des femmes et la maîtrise qu'elles ont de leur corps, dont elle dépossède ainsi les hommes. L'avortement ne soustrait pas les femmes à l'autorité des hommes, mais les meurtrit."

 

"Se porter candidat à un Parlement dont on conteste jusqu'à l'existence relève d'un paradoxe"

 

"L'Europe se nourrit plus souvent de symboles que de réalités"

 

"L'Europe sera avant tout ce que nous en ferons"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique

18/07/2009

Lorraine connection

Lorraine connection

 

Dominique Manotti

 

Editions Payot / Rivages / Noir (format poche n°683)

 

 

L'histoire commence comme un roman social qui montre la colère ouvrière face aux conditions de travail, à la sécurité non assurée, aux primes promises et jamais versées,  le désespoir face au chantage à la délocalisation.

Impossible de ne pas penser à la situation actuelle dans tant d'entreprises.

 

Puis le social devient financier, crapuleux jusqu'aux meurtres.

Le désastre de la sidérurgie lorraine hante tout le monde. Les subventions, en particulier européennes, abondent.

Des jeux d'écriture, des comptes numérotés au Luxembourg, des rachats d'entreprises : tout est romancé, tout pourrait être tellement vrai. Y compris le Président du Conseil régional, ancien de l'OAS. Le Président de la Région a changé,  mais tout le système de connivence entre "élites" est tellement actuel, comme le climat social délétère !

 

Le style est nerveux, parfois à la limite du télégraphique.

 

Au total un vrai, bon polar,  avec une dimension politique et sociale décapante, malheureusement toujours d'actualité.

 

 

"Tu gagnes assez de fric pour le claquer, et avoir envie d'en gagner encore plus. Et jamais assez pour être vraiment riche et t'en foutre"

 

"Les sommes que manient les bureaucrates bruxellois nous introduisent dans la catégorie supérieure de la corruption."

 

 

09:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

12/07/2009

La princesse des glaces

La princesse des glaces

Camilla Läckberg

Editions Actes Sud

Grand prix de la littérature policière 2008

 

Beaucoup de points communs avec Millénium : polar suédois, même éditeur français, couple pour mener l’enquête (dans ce cas une romancière et un policier), mêmes secrets dans une grande famille,  violences conjugales et pédophilie.

Espérons que cela reflète des préoccupations plus qu’une réalité généralisée.

Les personnages sont attachants, dans cette petite ville de province, ancien village de rudes pêcheurs, reconverti dans le tourisme.

 

« Charrier un policier pour son salaire, c’est comme se moquer d’un handicapé »

« Comment quelqu’un pouvait avoir envie de sucer un truc qui puait autant qu’une cigarette ? »

« Le soutien-gorge qu’elle portait était une excellente preuve du progrès de la science au service de l’humanité »

« Depuis son enfance, on avait inculqué à son épouse qu’une femme doit à tout prix dissimuler qu’elle a une quelconque forme d’intelligence et mettre toute son énergie à être seulement belle et désemparée »

 

10:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature