28/02/2009
Perles parlementaires
Perles parlementaires
"Le char de l'Etat navigue sur un volcan"
Paul Quimper
Editions Horay
"Le prix de l'humour politique" est bien connu. Il regroupe, chaque année, les "petites phrases" les plus amusantes, volontaires, ou non.
Ce petit ouvrage se limite aux "perles", involontaires, prononcées par les parlementaires au sein de l'hémicycle, du Sénat ou de l'Assemblée Nationale, recueillies par le chroniqueur parlementaire Paul Quimper, aujourd'hui décédé.
Un seul, mais gros, regret : les noms des auteurs, non plus que les dates, ne nous sont pas fournis.
Florilèges, parmi mes préférées :
"Mes chers confrères, dans le mot confrère il y a le mot frère" (Victor Hugo au Sénat en 1883)
"Mr Duclos enfourche une tarte à la crème trop facile"
"Le bouquet final de ce feu d'artifice risque de finir en eau de boudin"
"J'ai du suspendre le cours de sexologie, car il ne débouchait ni sur la licence, ni sur la maîtrise" (Le ministre de l'éducation nationale)
"L'éternel féminin ne date pas d'hier"
"Nous sommes dans l'impasse, il faut avancer"
"Un souffle nouveau est en marche"
" En annonçant des procédures d'expulsion, vous enfoncez des portes ouvertes "
"Nos vieillards meurent de froid à petit feu"
"La lutte contre le tabac est une œuvre de longue haleine"
"Parce qu'elle est en flèche, la Politique Agricole Commune est une cible"
"A la télévision, le public n'est plus d'accord pour suivre les yeux fermés"
"A force de traire la vache à lait, vous finirez par tuer la poule aux œufs d'or"
"Il faut réaliser le dégel des épargnes liquides"
"Je remercie Mr le Ministre de m'écouter d'un œil bienveillant"
"Une lecture attentive des différents alinéas donne la certitude que l'obligation est facultative"
"Les électeurs sont des fourmis qui ne veulent pas se laisser tondre par les cigales"
"Le gouvernement vient de faire une nouvelle brèche dans le trou du déficit budgétaire"
"Je suis un élu du peuple, j'ai le droit de dire n'importe quoi"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique, humour
26/02/2009
voyage d'un Européen (suite)
1914/1918
"La proposition de maîtrise de la course aux armements, faite par les Anglais en 1912, avait été immédiatement torpillé par Guillaume II"
"Toutes ces ambitions, ces aspirations, cette volonté de changer le monde, tout çà, en fait, pour mourir en quelques minutes"
"Les Français exécutèrent sans doute près de 1.600 hommes accusés d'être des déserteurs, les Anglais 300, les Allemands 50"
"Les civils représentaient 5% des victimes de la guerre, contre 50% pour celle de 39/45"
"Seuls les Wallons pouvaient devenir officiers, alors que la majorité des simples soldats parlaient flamand"
"Le maréchal Joffre ne voulait rien savoir du nombre de morts, parce que cela le "distrayait" de sa tâche"
"Verdun, le "hachoir", un mort toutes les deux minutes, pendant dix mois"
"Le bilan de la pandémie de grippe "espagnole" a probablement été plus lourd que celui de la guerre toute entière"
"Ce fut la première guerre industrielle, la toute première des guerres totales, impliquant des sociétés toute entières"
"9 millions 400.00 morts : 15,4% des jeunes Allemands, 16,8% des jeunes Français, 37,1% des jeunes Serbes"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, europe
22/02/2009
LE Montespan
Le Montespan
Jean Teulé
Editions Julliard
La Marquise de Montespan, née Françoise de Rochechouart de Mortemart, nommée avant son mariage « Mademoiselle de Tonnay-Charente », qui prendra le surnom d’Attenaïs, « des seins joyeux d’être vus », n’a été ni la première, ni la dernière favorite de Louis XIV, dont elle aura sept enfants (élevés par la veuve Scarron, qui deviendra Madame de Maintenon, mais ceci est une autre histoire).
Très vite après son mariage, elle jette un regard d’ennui sur son médiocre foyer, et aspire à une autre existence.
A une époque où les mariages étaient arrangés, et n’avaient pas grand-chose à voir avec l’Amour, les maris se trouvaient flattés de voir leurs épouses remarquées et honorées par le Roi. Pour les courtisans, « le sourire du Roi, c’est la vie, son silence : la mort ».
Louis-Henri Gondrin de Pardaillan, marquis de Montespan, Gascon de naissance et de tempérament, fit scandale quand il apprit la réalité des relations entre Louis XIV et son épouse. Comme l’a raconté Frédéric Buisson, il orna son carrosse de cornes gigantesques, et s’habilla de noir, allant même jusqu’à organiser les funérailles de son amour dans le cimetière voisin de son château.
Comme l'ont raconté Frédéric Dubuisson, et Saint-Simon, il avait un plan visant à contaminer le souverain, via son épouse, après avoir fréquenté les prostituées. Il échoua car la Marquise lui refusa le devoir conjugal, ne voulant probablement pas tromper son amant avec son mari.
Sa cousine, Mademoiselle de Montpensier, et Saint-Simon, ont raconté tout cela, non sans préciser que la Cour le considérait comme un « fâcheux » : « Le bruit est pour le fat, la plainte est pour le sot ».
Le Roi agacé, l’exila sur ses terres après l’avoir emprisonné quelques temps à la prison du « Fort l’évêque », quai de la Mégisserie, que connaissent déjà les lecteurs du « Cadavre anglais ».
A l’opposé de Simone Bertière qui affirme dans « les femmes du Roi Soleil » que LE Montespan s’accrochait à sa femme parce qu’elle était son « tiroir caisse » (aucune preuve n’a jamais été donnée de tels versements), Jean Teulé en fait, dans son roman, le symbole, toujours actuel, de la lutte contre le pouvoir absolu, « en cette époque où le plaisir d’en haut est la seule loi ».
« N’est-ce pas le paradis ici ?
-Non monsieur, il n’y aurait pas tant d’évêques ! »
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature
21/02/2009
On les aura
On les aura
Catherine Beaunez
Editions « Au diable Vauvert »
Il y a peu, je parlais de l’exposition « Permis de croquer », à la bibliothèque historique de la ville de Paris. J’y ai trouvé cet album qui n’est pas nouveau mais qui garde toute son actualité : la résistible avancée des femmes dans le monde politique, grâce à la parité imposée par une Loi présentée par Nicole Péry au nom du gouvernement Jospin.
Catherine Beaunez, une des trop rares femmes parmi les dessinateurs de presse, nous rappelle que la parité devant les tâches ménagères n’est pas encore acquise (« on ne naît pas homme, on le devient »), qu’il est difficile de concilier maternité et vie politique, que les hommes qui ont le pouvoir ne sont pas désireux de le partager, que l’on demande aux femmes qui accèdent aux responsabilités de donner plus de preuves de compétences, surtout si, en plus, elles sont belles.
Un livre drôle car, étant femme, Catherine Beaunez peut se permettre de relever, avec humour, quelques contradictions vécues par les femmes.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
19/02/2009
voyage d'un européen à travers le XXe siècle (suite)
1900/1914
"Les tout premiers germes de la formation de l'Etat d'Israël sont là, dans l'affaire Dreyfus."
"Les Anglais, disposés à se conformer à des règles strictes en matière de vie publique, revendiquaient en contrepartie une grande liberté su le plan privé"
"L'empereur Guillaume II passait pour le "showman" du continent, le "mégalomane couronné". "Ses mémoires sont exempts de tout sentiment de culpabilité".
"En 1900, la population berlinoise comprenait plus de soixante pour cent d'immigrés ou d'enfants d'immigrés"
1911 : "Les sociaux-démocrates sont encore ce qu'il y a de mieux dans le peuple"
"Entre 1900 et 1919, trois millions et demi de sujets des Habsbourg partirent pour l'Amérique"
"En Europe règne l'équilibre, hors de l'Europe règne l'Angleterre"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, europe