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10/03/2009

Une Présidences de crises

Une Présidence de crises

 

Jean-Pierre Jouyet

 

Et Sophie Coignard

 

Editions Albin Michel

 

 

Jean-Pierre Jouyet raconte les six mois de Présidence française de l'Union européenne.

Il déborde même un peu en racontant comment, selon lui, pendant la Présidence allemande, Le Président Sarkozy aurait sorti l'Union européenne de l'ornière en "inventant" le Traité "simplifié" de Lisbonne.

C'est un des reproches qui peut être fait à ce livre : l'auteur encense un peu trop systématiquement l'homme qui l'a fait ministre, puis lui a offert une position économique avantageuse en récompense de son bon travail.

Il se trouve que j'étais en Allemagne au moment où le Conseil européen est arrivé à un compromis sur ce Traité dont on ne sait pas s'il entrera en vigueur un jour. Aucun média allemand ne parlait du rôle "magique" de Sarkozy, que je n'ai découvert que dans la presse française,  à mon retour...

 

Pendant ses six mois,  la Présidence,  française, de l'Union européenne a du faire face à deux crises majeures. "Les crises mettent à mal les dogmes européens". Mais pas seulement européen : le dogme libéral de Sarkozy a été mis à mal par la crise économique... Il est incontestable que le Président français s'est beaucoup démené. Son ministre est dithyrambique, sans l'ombre d'un doute critique.

 

D'après lui, sans l'intervention de Sarkozy, la Géorgie indépendant n'existerait peut-être plus. Il ne mentionne pas que, sans aucun mandat, il a concédé aux Russes un droit de regard sur les Russes se trouvant hors de Russie (comme Hitler l'avait obtenu à Munich pour les Allemands vivant hors d'Allemagne), et que les Russes occupent et ont, en pratique, annexé deux provinces géorgiennes.

 

Sur la crise économique, la Présidence française s'est également beaucoup agitée, mais pas un euro supplémentaire n'a été débloqué du budget européen pour faire face à la crise,  pendant qu'Obama présentait un plan de 800 milliards de $.

 

Selon la journaliste, du Point,  Sophie Coignard qui interroge l'ex ministre, Sarkozy a eu le temps de s'occuper de l'Europe parce qu'il est "privé d'opposition". Ce qui fera plaisir aux socialistes.

 

Une originalité à la fin : le récit imaginaire dans un pays qui ne l'est pas moins, d'un voyage,  si l'Union européenne et toutes ses dispositions n'existaient pas pour nous simplifier sinon la vie, du moins nos voyages !

 

Au total,  un livre un peu décevant parce qu'il n'y a pas beaucoup de la substance que Jouyet, de par ses expériences, pourrait apporter, mais pas non plus d'anecdotes qui nous auraient montré un peu des coulisses de l'Union européenne.

Deux exemples :

- il mentionne les tiraillements entre les ministres des affaires étrangères et les ministres des finances (ce qui n'est pas nouveau), mais ne donne pas d'exemples précis ;

- il critique la Commission européenne, mais défend son actuel Président.

Extraits la semaine prochaine

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, politique

07/03/2009

Le meilleur reste à venir

Le meilleur reste à venir

Sefi Atta

Editions « Actes Sud »

 

Nous suivons l’itinéraire d’une jeune Nigériane, de Lagos, des années 70 aux années 90. De la guerre du Biafra à quelques dictatures militaires.

L’itinéraire d’un combat de femme, dans sa vie quotidienne, pour le respect des femmes, jusqu’au respect des droits humains dans leur ensemble, à commencer par les enfants.

Un roman initiatique qui parle aux femmes et à tous les êtres humains épris de dignité.

Extraits :

« Présidente, ça n’existe pas. Qui ferait la cuisine pour son mari ? »

« Pour qui ils se prenaient à nous juger selon la couleur de notre peau ? »

« Les gens parlaient de l’influence de la culture occidentale, comme si la culture occidentale était partout la même en Occident, et ne changeait jamais »

« La religion yoruba est la religion africaine la plus exportée : Cuba, Brésil, Haïti »

« Même la reine d’Angleterre saurait se battre si elle passait un peu de temps à Lagos »

« Les femmes sont encensées lorsqu’elles renoncent à leur droit de protester »

« Comment m’incliner devant un homme que j’avais vu nu, dont j’avais touché les fesses ? »

« J’avais épousé un homme auprès de qui je pouvais m’endormir, pas un homme qui pouvait me tenir éveillée toute la nuit. La seule manière pour lui de me faire crier au lit, c’était de péter sous la couverture !»

« C’est plus facile de contourner une pierre que de la briser »

« Les hommes se battent pour leur terre, les femmes pour leur famille »

« C’est une chose de faire face à une communauté africaine et de leur dire de traiter une femme comme un être humain. C’en est une autre de faire face à une dictature africaine et de leur dire de traiter les gens comme des citoyens. »

« Un continent capable de produire un Mandela. J’ai confiance en ce continent là. »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, afrique

05/03/2009

voyage d'un Européen (Geert Mak)

1918/1938

 

"Le front victorieux a été poignardé dans le dos, avaient proclamé les chefs de l'armée allemande" ; "L'instigateur de la capitulation ne fut pas le "geignard" chancelier Ebert, mais le "vaillant" général Ludendorff".

 

"Un quart des populations de l'Europe centrale furent touchées par les décisions prises à Versailles"

 

"La personnalité de base des Allemands était axée sur la tradition absolutiste : un paysage composé exclusivement d'interdictions et de prescriptions"

 

"Entre gauche modérée et gauche radicale, des blessures tellement profondes que toute collaboration entre elles deviendrait impossible, même pour s'opposer à Hitler"

 

"L'effondrement de  l'économie provoqua la généralisation de la haine dans toute la société" ;

"L'effondrement du mark fut la conséquence de l'énormité de la dette publique" ; "L'effet le plus notable de l'inflation fur la disparition de toute notion de valeur" ; "Après la révolution et la mort, les Berlinois découvraient le sexe"

"C'est la grande liquidation de l'épargne, de l'honnêteté et de l'honneur" (Erich Maria Remarque)

 

"L'influence d'un pays avait pour fondement tout autant la puissance économique et l'autorité morale que la force militaire"

 

"La politique rend l'homme arrogant, doctrinaire, obstiné et inhumain" (Thomas Mann)

 

"Avant la prise du pouvoir, Goebbels disposait, par semaine, d'un budget équivalent à plus d'un demi-million d'euros d'aujourd'hui"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, europe

03/03/2009

Notre Europe

Notre Europe

 

Michel Rocard et Nicole Gnesotto

 

Avec une vingtaine de contributions

 

Editions Robert Laffont

 

 

Ouvrage inhabituel que celui-là : une vingtaine de contributions d'une douzaine de pages, sur tous les thèmes touchant l'Europe.

Contributions de gauche, de droite, du centre, d'experts, d'universitaires et d'hommes politiques, souvent contradictoires. Tout cela a le mérite de nous faire réfléchir.

 

A trois mois des élections pour désigner les représentants de la France au Parlement européen, on peut constater "une perception de plus en plus négative de l'Europe par les opinions européennes". "Il existe une crise de légitimité démocratique de la construction européenne". Pourtant "sur aucune des grandes questions on ne peut ignorer le cadre européen"

 

L'Europe est en crise, mais "l'Europe n'avance que de crise en crise"...

 

 

Extraits de la conclusion de Michel Rocard et Nicole Gnesotto :

 

"Sur l'énergie, l'immigration, les marchés financiers, la réorganisation du travail et de la connaissance, l'Union européenne est absente. Elle n'a aucun pouvoir" ;

"Elle n'est pas ce que l'on croit. Elle n'est pas là où les citoyens l'attendent"

"Le fameux agenda de Lisbonne est une illusion : les Etats membres gardent toutes leurs compétences nationales et  ne délèguent à l'Union que le droit de faire des recommandations non contraignantes"

"Concernant les politiques énergétiques, l'Union n'a aucun pouvoir et aucun Etat membre n'est prêt à déléguer la moindre souveraineté aux instances européennes"

 

"L'Union européenne réussit ce tour de force d'apparaître comme responsable et fautive, impuissante et inadaptée, donc inutile"

 

"Aucun Etat membre, pris isolément, ne pourra atteindre la masse critique lui permettant de peser. La nécessité est le moteur européen par excellence, avec un atout majeur la négociation et le compromis sont les maîtres mots, une pratique réelle du partage des pouvoirs, la recherche systématique d'un leadership collectif, une culture de la solidarité politique, une certaine redistribution des richesses entre les Etats membres."

08:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

01/03/2009

la faute du Président Loubet

La faute du Président Loubet

Jacques Neirynck

10/18 « Grands détectives » n°4120

 

1904 : il y a à peine plus d’un siècle.

Dans le domaine scientifique : Marie et  Pierre Curie, Branly.

En littérature : Frédéric Mistral, Paul Valéry.

En peinture : Matisse et Kandinsky

En philosophie : Henri Bergson.

Social : la journée de dix heures.

Et le premier Tour de France !

Emile Loubet vient d’être élu Président de la République par un Parlement majoritairement républicain et radical.

Il entrera dans l’Histoire en signant la grâce de Dreyfus, en attendant la révision du procès du capitaine.

La Droite royaliste, ultra-catholique,  généralement antisémite, ne désarme pas.

Un de ses leaders, Gabriel Syveton, fondateur de la « Ligue de la patrie française », pour faire pièce à la « Ligue des Droits de l’Homme »,  s’illustre en giflant, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, le ministre de la guerre (on ne disait pas encore ministre de la « défense »), le général Louis André, coupable d’avoir laissé son cabinet organiser le fichage, avec l’aide des loges maçonniques, des officiers, majoritairement royalistes, en prenant pour critère leurs pratiques religieuses. Le ministre devra démissionner sur le champ, et tout le gouvernement du « petit père » Combes quelques mois plus tard.

Un mois après son éclat,  Syveton est retrouvé mort asphyxié dans son bureau, à son domicile. La presse de Droite, emmenée par Le Figaro, crie à l’assassinat politique : le chef des parlementaires royalistes catholiques ne saurait se suicider.

Ici s’arrête l’Histoire et commence le roman.

Loubet confie l’enquête à son collaborateur, le Comte Raoul Thibault de Mézières, noble catholique rallié à la République, polytechnicien, donc rationaliste.

Toutes les hypothèses seront envisagées dans cette enquête: une conspiration allemande ou autrichienne pour saboter « l’Entente cordiale » qui vient d’être signée avec l’Angleterre, un assassinat commandité par Boni de Castellane, autre parlementaire royaliste, ultra-mondain ruiné (« Ce personnage résumait tous les travers de l’ancien régime qui avaient mené celui-ci à sa perte : frivolité, parasitisme, gaspillage »), un inceste de Syveton avec sa belle-fille…

La « faute » du Président Loubet ? Avoir cherché à masquer la vérité pour ne pas mettre en péril la République, encore fragile.

 

 

« C’est le peuple de la Droite besogneuse, économe, dure à la tâche, effrayée par la montée des socialistes, obsédée par le souvenir de la Commune, terrorisée à l’idée d’un complot des juifs »

«  On venait de découvrir en Chine les pieds bandés des petites filles. En France, on bandait la cervelle des petites filles pour en faire des réceptacles de niaiseries, de maniérisme et de sentimentalité. Ces femmes ne disposaient d’aucun des droits de leurs frères et de leurs maris ».

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature