24/01/2010
Fraise et chocolat
Fraise et chocolat
Aurélia Aurita
Les impressions nouvelles
Excellente idée que de rééditer ce succès, devenu introuvable, d'Aurélia Aurita, "véritable parisienne, d'origine sino-khmère", exilée au Japon par amour...pour un Français, dessinateur de BD.
"Buzz moi", dont j'ai parlé dans ce blog, de la même Aurélia Aurita, racontait comment, en 2006, "Fraise et chocolat" a "fait le buzz" de façon inattendue, de par le suivisme des journalistes.
Modestie de l'auteur, car "Fraise et chocolat" restera un "classique" de la BD érotique. Les propos sont crus et directs, mais jamais pornos car ils ont la spontanéité et la fraîcheur de la jeunesse. Une vision ludique et drôle de la passion amoureuse. Et puis c'est une femme : elle peut donc se permettre de dessiner des choses dont un homme n'aurait probablement jamais pu parler sans être vulgaire.
On comprend pourquoi les journalistes lui posaient systématiquement des questions sur sa vie privée.
Pourtant, dans l'épilogue elle déclare que le livre "est une fiction", et d'ajouter, mutine, "car je n'ai jamais, de toute ma vie, repassé une seule des chemises de Frédéric".
"On lit ça, on est content pour eux", l'écrit, dans les bulles de sa préface, Joann Sfar, celui-là même qui vient de faire le film sur Gainsbourg, bien loin du "Chat du rabbin".
Le titre est explicité dans l'album : rien à voir avec "Charlotte aux fraises" et "Tartine et chocolat" : ce n'est pas pour les enfants.
09:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, érotisme
21/01/2010
sans blague ?
Platon et son ornithorynque entrent dans un bar
La philosophie expliquée par les blagues
Thomas Cathcart et Daniel Klein
Editions du Seuil
La preuve qu'il est possible de parler de choses sérieuses tout en souriant, être sérieux sans se prendre au sérieux.
Ce petit livre, dédié à Marx, Groucho, est divisé en chapitres traditionnels : métaphysique, logique, épistémologie, éthique, etc.
Il part du principe que "la construction et la chute des blagues sont taillées sur le même patron que les concepts philosophiques" et "un concept philosophique traduit en histoire drôle devient aussitôt plus clair".
Après la lecture vous ne comprendrez peut-être toujours pas le "ding an sich" de Kant, mais vous aurez quelques blagues à raconter...
"Platon et son ornithorynque entrent dans un bar. Le barman pose sur Platon un regard interrogateur, et Platon répond : "Que puis-je dire ? Elle présentait bien mieux dans la caverne..."
"L'inconvénient qu'il y a à être athée, c'est que vous n'avez personne à invoquer dans les affres de l'orgasme..."
08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie
19/01/2010
"sorcier" de la com
Le sorcier de l'Elysée
L'histoire secrète de Jacques Pilhan
L'homme qui conseilla François Mitterrand et Jacques Chirac
François Bazin
Editions Plon
"Conseiller en communication", ce n'est pas être publicitaire, même si Pilhan a commencé sa carrière chez Séguéla.
"Son rêve secret était celui d'une communication sans pub, devenue à ce point cohérente qu'elle pouvait presque se passer de toute action visible."
"Sa stratégie était l'art de préparer les cristallisations, d'organiser la rencontre d'un homme et d'une opinion".
Il se basait sur de nombreuses études qualitatives pour déterminer les styles de vie, les modes de vie, les préoccupations des Français ("le monde d'un côté et mon nombril de l'autre"). En constatant que "l'opinion publique est calquée sur le déroulé des journaux télévisés des six derniers mois".
Ce livre est désespérant pour les militants PS et UMP qui s'imaginent choisir les programmes et les orientations stratégiques de leurs candidats et influencer les électeurs avec leurs tracts distribués sur les marchés ou dans les boites à lettres. "Le système est totalitaire", "pour s'imposer, il faut tuer", "on ne gagne pas une élection en se faisant aimer des électeurs mais en flinguant l'adversaire", "Ils croient qu'une campagne, c'est de la pêche à la ligne, en fait, c'est une partie de chasse", disait Pilhan, et ce livre le prouve.
Si Pilhan a gagné la réputation d'être un sorcier, c'est probablement qu'il maîtrisait mieux que d'autres les règles de ce système, pour déterminer le "positionnement symbolique" de ceux qu'il conseillait, "en prenant acte du triomphe de l'Emotion sur la Pensée, ou de la Séduction sur l'Illusion".
Citations de Jacques Pilhan :
"L'intelligence, c'est la simplicité" ; "Faire simple, il n'y a rien de plus compliqué"
"L'opinion change d'elle même l'image de celui qu'elle veut faire gagner".
"Tout homme porte en lui six ou sept visage différents. L'art de la communication c'est de trouver le bon, au moment juste. Car c'est toujours le plus efficace".
"Toute action, même loupée, laisse une trace"
"Parler au moment juste est supérieur à parler juste". "L'important n'est pas ce qui est dit mais ce qui est cru, non pas ce qui est compris mais ce qui est ressenti, non pas ce qui est vu mais ce qui est imaginé. La communication n'est pas un art de la compréhension mais une gestion de la sensation"
"Ce que tu es parle si fort que je n'entends pas ce que tu dis" ; "Lorsque le signifié vient contredire le signifiant, le téléspectateur ne retient qu'une seule chose : le double langage"
"Pas d'incarnation, pas de projet !"
"A la télé, le spectacle relationnel est plus fort que le contenu"
"Si on ne pratique pas l'exercice de la volonté, tout est toujours foutu"
Citations de l'auteur :
"Donner du temps au temps ; ancrer, dans le passé, la compréhension du présent ; ne jamais être là où on l'attend ; choisir le terrain de l'affrontement ; imposer son rythme et les armes de la bataille"
"Le désir suppose l'attente" ; "La rareté, ce ressort du désir"
"C'est la marque du chef que de pouvoir se taire, tout en étant compris."
"Dans tout coup de foudre il existe une part de vanité partagée"
"L'invention de la modernité suppose une claire conscience des racines"
"Le message indirect ("on parle de moi" est plus puissant que le message direct ("je parle")
"Tout est d'apparence. Même la discrétion"
"Le geste est tout et le propos n'est rien"
"La campagne électorale proprement dite est une sorte de spasme bref et violent, qui relève autant de la technique guerrière que de l'acte amoureux : je te tue, je te prends"
"Le grand art, c'est de durer" (Metternich)
08:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
17/01/2010
Borgia
Borgia
1er volume : Du sang pour le Pape
Alejandro Jodorowsky et Milo Manara
Editions Glénat
De quoi alimenter la terrible et sulfureuse réputation des Borgia.
De quoi comprendre également les critiques émît à l’époque contre la papauté, et l’extrémisme de Savonarole.
De la violence, du sang et du sexe. Descriptions des manœuvres de Rodrigo Borgia pour accéder au pouvoir suprême.
Premier album commun pour Jodorowsky, plus de 70 albums en collaboration avec divers dessinateurs, et Manara, rendu célèbre par « Le déclic ».
Pour public averti.
13:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, histoire
16/01/2010
Le mystère de Tarn House
Le mystère de Tarn House
Titre original : « The Old Contemptibles »
Martha Grimes
Pocket policier n° 7185
“The old contemptible”, “les vieux méprisables”, désigne les vétérans de l’armée britannique de 1914/1918, suite au mot du Kaiser qui aurait parlé d’une “méprisable petite armée”. Dans le roman, c’est également le nom d’un pub de la région des lacs (nord ouest de l’Angleterre, terre d’élection des romantiques, lieu de prédilection des voyages de noces anglais, avant l’invention des vols « low cost ») où se déroule l’essentiel de l’action (dans la région, mais pas dans le pub). « Tarn House » qui a donné son nom à la version française est le manoir au bord d’un lac (« Tarn »), où vit la riche famille qui vient de connaître quatre décès suspects, accidents, suicides…ou meurtres ? Mais le lieu essentiel n’est ni le pub, ni le manoir, mais « Castle Howe », luxueuse maison de retraite où s’est retiré le patriarche de la famille. Il détient encore la fortune. Il a pour copine une vieille dame à l’esprit agile. De vieux farceurs qui n’ont rien de « méprisables ».
Pour celles et ceux qui aiment l’atmosphère « So british », indémodable, comme les vestes de tweed.
« L’âge était en ce lieu une épidémie contre laquelle personne n’aurait trouvé de vaccin »
08:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature


