entre OSS 117 et Les tontons flingueurs

San-Antonio chez les Gones

Michaël Sanlaville

d'après l'univers créé par Frédéric Dard

éditions Casterman

 

J'ai commencé à lire San-Antonio quand j'étais adolescent. Probablement parfois en "oubliant" de faire mes devoirs scolaires. J'étais accro. J'aimais le style. San-Antonio c'est Céline à la portée de toutes les bourses, et sans l'antisémitisme. Mais c'est aussi le machisme sans complexe.

Michaël Sanlaville parvient à restituer l'esprit de San-Antonio. Il ne va peut-être pas assez loin dans la déconstruction la langue.

 

Ambition et cruauté

Serena

Pandolfo et Risbjerg

d'après le roman de Ron Rash

éditions Sarbacane

 

L'action se passe en Caroline du Nord,  pas à l'université de Duke, mais tout à l'Ouest de l'Etat, dans les "Smoky Mountains", en 1930, au lendemain de la Grande Dépression de 29.

Serena et son mari n'ont aucun scrupule pour exploiter les bucherons prêts à risquer leur vie pour survivre. Pas de conscience écologique non plus. Il faut déboiser le plus possible avant que la zone ne soit transformée en Parc National, ce qu'elle est aujourd'hui.

Serena, encore plus fascinante qu'inquiétante.

 

Disparition d'une journaliste

La disparition de Stéphanie Mailer

Joël Dicker

éditions de Fallois

 

Stéphanie Mailer est journaliste. Elle enquête sur un quadruple meurtre intervenu vingt ans plus tôt. Elle remet en cause les conclusions de la police. Le coupable de la police ne serait pas le bon. Elle disparait. D'autres meurtres surviennent.

J'avais beaucoup aimé "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" qui avait obtenu le Grand Prix du roman de l'Académie française, ainsi que le Goncourt des lycéens. Son adaptation cinématographique est en cours. 

"Le livre des Baltimore" m'avait moins enthousiasmé.

"La disparition de Stéphanie Mailer" me laisse dubitatif. L'auteur multiplie les fausses pistes pendant plus de six cent pages, avec quelques invraisemblances.

 

Entre chien et loup

Croc-Blanc

Jack London

Adaptation : Caterina Mognato

Dessin : Walter Venturi

Couleur : Minte Studio

éditions Glénat et Le Monde

Les grands classiques de la littérature en bande dessinée

 

Livre faisant l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques, dont une très récente encore sur les écrans.

Tous les chiens descendent du loup...depuis plus ou moins longtemps. On parle de "race primitive" pour ceux qui sont restés proches de l'origine. C'est le cas du chien-loup tchèque, race rustique créée par l'armée tchécoslovaque à partir de croisements entre loups et chiennes...comme Croc-Blanc ! Et comme les hybrides accusés par les bergers de décimer les troupeaux de moutons. Le loup, espèce en voie de disparition, est protégé par la Convention de Berne de 1979 et une Directive européenne de 1992. Les chasseurs réclament donc la permission de tuer les hybrides qui seraient des croisements entre loups et chiens sauvages, et donc ne seraient pas protégés.

Le héros du livre, Croc-Blanc connait plusieurs vies et beaucoup d'aventures : d'abord la  vie sauvage, puis la vie avec les Indiens, puis chien de combat, avant de connaître le bonheur dans une famille qui l'accueille et qu'il protège. Il apprend même à laisser les poules tranquilles. Happy End ! Après avoir été le témoin de la cruauté de certains hommes, et de la bonté de quelques autres.

 

 

Après le livre et le film, la BD

Au revoir Là-Haut

Pierre Lemaitre

Christian De Metter

éditions "Rue de Sèvres"

 

Deux rescapés de la Première guerre mondiale, dont l'un gravement blessé au visage (une "gueule cassée") ont du mal à survivre à l'après guerre. Ils montent une arnaque : ils vendent aux mairies qui veulent construire un monument aux morts, des sculptures qu'ils ne livreront jamais.

Assurément immoral, mais plein d'humanité. Ces "héros" sont des victimes avant d'être des escrocs, même si leur escroquerie touche le patriotisme.

Pour les rendre vraiment sympathiques,  l'auteur raconte les escroqueries de leur capitaine, un bourgeois sans scrupule.

Pierre Lemaitre a participé à l'adaptation en BD de son livre qui commence par des remerciements à Christian De Metter qui les mérite.

Que vous ayez lu le livre, ou non, que vous ayez vu, ou non, le film,  cette BD est un régal.