Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/12/2017

Excellent Goncourt

L'ordre du jour

Eric Vuillard

éditions Actes Sud

 

Je ne suis pas particulièrement intéressé par les prix littéraires. Mais j'ai beaucoup aimé le Goncourt de cette année.

"L'ordre du jour", c'est celui que Goering dicte aux Autrichiens pour organiser le rattachement de leur pays au IIIe Reich, en tentant de faire croire que c'est à leur demande.

Ce n'est pas un roman, c'est un récit qui nous tient en haleine même si nous connaissons l'issue de la tragédie

En couverture, la photo de Mr Krupp, financier de la première heure du parti nazi, et qui profitera largement de la guerre, même dans la défaite.

Mr Krupp n'est pas seul. Ils sont plus de vingt et leurs noms sont bien connus aujourd'hui encore  : BASF, Bayer, Agfa, Opel, IG Farben, Siemens, Allianz, Telefunken...

Les nazis leur promettent la stabilité politique (pas d'élections avant cent ans), et le pouvoir quasi absolu dans leurs entreprises.

En face, les conservateurs britanniques appliquent "la politique d'apaisement". Et pourtant "personne ne pouvait ignorer les projets des nazis."

En Autriche, le chancelier n'est pas un démocrate mais un "petit aristocrate raciste et timoré."

"Il a dit non à la liberté de la presse. Il a dit non au maintien d'un parlement élu. Il a dit non au droit de grève, non aux réunions, non à l'existence d'autres partis que le sien."

Il sera remplacé par le nazi Seyss-Inquart" et sa servilité de Kapo."

Goering "et ses méthodes de gangster" voudront faire croire que ce sont les Autrichiens qui ont demandé aux Allemands de les envahir.

"Six mois après l'Anschluss, à Munich, on brade la Tchécoslovaquie".

La SS fournit aux entreprises allemandes des milliers de travailleurs forcés. "BMW embauchait à Dachau, IG Farben à Auschwitz, Schneider à Buchenwald"...

"Sur un arrivage de six cent déportés aux usines concentrationnaire Krupp, il n'en restait un an plus tard plus que vingt."

"On tombe toujours de la même manière dans un mélange de ridicule et d'effroi."

 

 

 

 

08:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

07/12/2017

Il parait que le nouveau Parot est paru ! C'est la Révolution qui avance...

Le prince de Cochinchine

Jean-François Parot

éditions JC Lattès

 

1787 : la même période que le cinquième tome des "Hommes de la liberté" de Manceron dont j'ai parlé il y a peu.

Depuis 2000 le temps passe. Les premières aventures de Nicolas Le Floch se déroulaient sous Louis XV, nous voilà désormais à la veille de la Révolution.

Tous les amis du commissaire sont toujours là autour de lui. Le cercle s'agrandit puisque le voilà désormais grand-père.

Le marquis de Ranreuil se fait moins partisan de l'ordre établi. Il est choqué par la réaction nobiliaire des privilégiés qui ne veulent rien lâcher. Il a passé le relais à son fils, vicomte de Tréhiguier, inconditionnel de Marie-Antoinette. Le Duc d'Orléans est vilipendé, comme dans les autres ouvrages de JF Parot.

"l'Etat s'effondre. Un monarque qui s'abandonne aux formes dépassées d'un pouvoir qui le fuit."

"Il serait à craindre qu'à la noblesse détruite succédât une nouvelle aristocratie tout aussi rapace, celle des seigneurs de l'argent."

Les intrigues sont secondaires. Nicolas est chargé de protéger le prince héritier de Cochinchine, un enfant. Il faut retrouver le sceau de cette monarchie. Tout en enquêtant sur quelques morts mystérieuses...et sur les menaces de mort qui plane sur le héros !

 

 

 

08:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

02/12/2017

La guerre plus que la paix

Guerre et Paix - 2

Léon Tolstoï

Adaptation Frédéric Brémaud

Déssins : Thomas Campi

Couleurs : Fabio d'Auria

Le Monde et éditions Glénat

collection "les grands classiques de la littérature en Bande Dessinée"

 

Le premier tome de l'adaptation portait surtout sur la vie des aristocrates russes de l'époque. Le second est plein de dessins de batailles de la campagne de Russie qui se termine, comme chacun sait par la Bérézina.

L'intrigue sentimentale connait quelques rebondissements, essentiellement dus à la guerre, avant de connaître une fin raisonnable.

 

 

09:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature

25/11/2017

Noir , mais pas policier

Le douzième corps

Janine Teisson

éditions "chèvre-feuille étoilée", collection "d'un noir, l'autre"

 

Orléans, 1941. Marguerite est couturière. Hans est soldat allemand d'occupation. Il n'aime pas la guerre, encore moins les nazis. Il est "correct", et même gentil,  joue du piano, se tait quand Marguerite cache un résistant. Marguerite sera bientôt enceinte. Une enfant de l'amour.

Après la fin de la guerre , Marguerite espère le retour d'Hans. Elle l'attendra tout le reste de sa vie.

Hans a disparu sans laisser de trace. Sa soeur part également à sa recherche...et disparait à son tour.

Soixante ans plus tard, la petite fille de Marguerite mène l'enquête pour tenter de retrouver ce grand-père qu'elle n' a pas connu, avant que Marguerite ne quitte cette vie remplie du souvenir de son amour.

Elle dérangera bien des secrets qui ne sont pas à la gloire de la résistance locale.

Un livre noir, sans policier.

 

08:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : polar, littérature, histoire

18/11/2017

De la tolérance religieuse

Une colonne de feu

Ken Follet

éditions Robert Laffont

 

J'ai bien aimé "Les piliers de la terre", un peu moins "Un monde sans fin".  Je regrettais dans ces deux romans leur manichéisme. Les méchants sont vraiment méchants et les gentils sont des héros. Autre reproche : les "rebondissements" tout à fait prévisibles. Etonnant de la part d'un auteur de "thrillers". Ces deux regrets sont également valables pour ce troisième volet de la cité imaginaire de Kingsbridge.

Cinq cent ans de la Réforme, mais aussi actualité de l'extrémisme religieux.

"Quand un homme est convaincu de connaître la volonté de Dieu, et qu'il est résolu à l'accomplir à tout prix, il devient l'être le plus dangereux du monde."

Il y a donc deux catégories : les extrémistes religieux, très méchants, et les tolérants qui sont les héros. Inconvénient : tous les méchants sont catholiques ! Avec en tête de liste la famille de Guise, ce qui est mérité. Mais tous les catholiques ne sont pas méchants. Catherine de Médicis et Charles IX sont classés dans la catégorie des tolérants et sont totalement exonérés par l'auteur des massacres de la Saint Barthélémy !

En Angleterre Marie, fille de Catherine d'Aragon, surnommée "Marie la sanglante", catholique, est dans le camp du mal,et Elizabeth I, protestante,  dans le camp des gentils, ne tuant les catholiques, dont Marie Stuart, Reine d'Ecosse, que pour sauver son trône.

Il est curieux de Ken Follet ne distingue pas les Protestants des Anglicans. Henri VIII, père de Marie et d'Elizabeth pourchassait les Luthériens autant que les catholiques.

 

09:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire