22/06/2017
Nous sommes tous sur écoute
Snowden
d'Oliver Stone
avec Joseph-Gordon-Levitt
en VOD
Pourquoi Edward Snowden, Américain patriote, employé par l'agence américaine de renseignements NSA, après avoir travaillé pour la CIA, petit génie de l'informatique, a décidé de devenir "lanceur d'alerte" au risque de ne plus pouvoir revenir dans son pays ?
Parce qu'il s'est rendu compte que la lutte contre le terrorisme n'était qu'un prétexte pour les autorités américaines pour surveiller, espionner, tous les citoyens, avec une intrusion dans leur vie privée contraire à la Constitution des Etats-Unis. Parce qu'il a entendu les mensonges du responsable en chef de son agence. Parce qu'il a été déçu qu'Obama n'y mette pas fin.
Un sujet toujours d'actualité, et pas seulement aux Etats-Unis, puisque le terrorisme frappe quotidiennement. Qu'est-ce qui est vraiment indispensable à la lutte contre les terroristes, grands utilisateurs d'Internet ? Quelle est la limite qui ne doit pas être franchie ?
La question est posée avec talent par Oliver Stone, sous la forme d'un film d'espionnage, d'un "thriller" plein de suspens, avec la conscience politique qui est une de ses caractéristiques.
10:39 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, terrorisme
10/06/2017
le geste créatif
Rodin
de Jacques Doillon
avec Vincent Lindon, Izia Higelin
Vincent Lindon n'est pas Gérard Depardieu, mais il nous fait ressentir tous les tourments de l'artiste.
Nous rejoignons Rodin en 1880. Il a 40 ans et vient, enfin, de décrocher une commande publique. Même si le Président de la République d'alors, Félix Faure, le fameux mort en action de l'Elysée, refusait encore de s'arrêter devant son travail.
Nous le suivons les vingt années suivantes, en particulier dans l'élaboration de sa statue de Balzac, plusieurs fois refusée car trop novatrice. Mais Rodin est certain d'avoir raison. On le voit consoler et encourager Cézanne, encore refusé à cette époque.
Sa relation avec Camille Claudel, son élève qui exige d'être la seule, sa maîtresse, qui exige, là aussi d'être l'unique, la mère d'un de ses enfants, mais qu'il n'épousera pas n'est pas le centre du film. Izia Higelin interprète une Camille gaie, d'avant la névrose. Elle n'a donc pas à faire oublier Isabelle Adjani. Doillon montre un Rodin attentionné et encourageant sa protégée, mais dont la préoccupation principale reste son propre travail créatif.
18:46 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
19/05/2017
Film d'ouverture du Festival de Cannes
Les fantômes d'Ismaël
d'Arnaud Desplechin
avec Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg,
Matthieu Amalric, Louis Garrel
Matthieu Amalric joue un cinéaste en pleine écriture de son prochain film. Il vit avec Charlotte Gainsbourg, mais n'a pas oublié sa épouse, mystérieusement disparue 20 ans auparavant...et qui revient soudainement sans crier gare, mais décidée à reprendre sa place.
Rapidement je me suis demandé comment tout cela allait se terminer tant le film donne l'impression de tourner en rond sans savoir où se trouve la sortie.
Matthieu Amalric s'agite beaucoup entre ses deux partenaires qui, elles, sont remarquables.
J'aime bien "le film dans le film", malheureusement son seul intérêt est Louis Garrel totalement méconnaissable .
Beaucoup d'alcool et de cigarettes : indispensables à la création cinématographique ?
15:42 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
03/05/2017
Le martyr des Tziganes
Django
d'Etienne Comar
avec Reda Kateb, Cécile De France
1943 : Paris occupé par l'armée allemande, qui a besoin de se distraire, y compris avec la musique de Django Reinhardt, bien que Tzigane, et donc considéré comme "dégénéré" par les nazis.
Une grande tournée en Allemagne lui est proposée. Il considère que cette guerre n'est pas la sienne : il joue sa musique devant qui vient l'écouter...jusqu'à sa prise de conscience du sort des Tziganes, qui n'a rien à envier au sort des Juifs ou des homosexuels .
Il décide donc de fuir en Suisse, via Thonon, avec l'aide d'une égérie du "Tout Paris" (personnage fictif joué par Cécile De France).
Il est alors au contact direct des Tziganes qui vivent les persécutions .
Reda Kateb prouve, une nouvelle fois, qu'il est un grand acteur. Il a travaillé son rôle au point d'apprendre la guitare (même si ce n'est pas lui que l'on entend) et le dialecte manouche, mélange d'allemand (comme le yiddish) et le romani.
Ce premier film d'Etienne Comar est une réussite, même s'il y a des longueurs. Il n'était pas indispensable de le faire durer deux heures, malgré la musique qui swingue.
08:07 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
01/05/2017
Quand un prix Nobel retourne au pays
Citoyen d'honneur
de Mariano Cohn et Gaston Duprat
Goya du meilleur film étranger en espagnol
avec Oscar Martinez
Prix du meilleur acteur à la Mostra de Venise
Un prix Nobel de littérature, Argentin, retourne dans sa petite ville de la province profonde après plus de trente ans. Le maire va faire de lui le "citoyen d'honneur" de la ville dont il est l'unique célébrité.
Film de fiction puisqu'aucun écrivain argentin n'a jamais eu le Nobel, même Borgès.
Il refuse des dizaines de propositions dans le monde entier, et pourtant il accepte d'aller dans sa ville natale, par nostalgie. Mais sa célébrité a laissé de la rancoeur chez certains de ses congénères restés sur place.
Le film est également une réflexion sur l'acte créatif de l'écrivain, s'inspirant mais s'échappant de la réalité, s'enfermant dans son monde, au risque de l'égocentrisme.
08:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma