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13/05/2015

En taxi à Téhéran

Taxi Téhéran

De et avec Jafar Panahi

Ours d'or , Berlin 2015

 

Je vous souhaite d'avoir vu la bande annonce, car l'essentiel s'y trouve : Jafa Panahi,  cinéaste interdit de filmer par les religieux obscurantistes iraniens, se transforme en chauffeur de taxi. Trois caméras dissimulées recueillent les commentaires de ses passagers.

Le film veut donner l'impression de "caméras cachées", mais il ne s'agit en rien d'improvisation. Il s'agit d'acteurs volontaires, bravant la censure, ou de proches du cinéaste. L'avocate qui tient les propos les plus durs contre le régime islamiste joue son propre rôle, avec beaucoup de courage, égal à celui du cinéaste.

Tous ces dialogues, par touches réalistes, dressent un tableau du Téhéran d'aujourd'hui, avec ses absurdités.

La liberté d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert pas. Un acte de résistance.

Mais aussi un moment de cinéma hors du commun.

 

21:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

10/05/2015

Pour toutes les mamans

Voyage en Chine

De Zoltan Mayer

Avec Yolande Moreau, Ling Dong Fu

 

Yolande Moreau joue, magnifiquement, une femme qui est mal dans son couple, vit une vie ordinaire quand elle apprend le décès accidentel de son fils unique, en Chine.

Lassée des bureaucraties qui compliquent le rapatriement du corps, elle décide de se rendre sur place. Elle découvre ce qu'a été la vie de son fils dans le Sichuan (centre-ouest de la Chine) loin des cartes postales pour touristes. Paradoxalement, la mort de son fils va la ramener à la vie.

Un film sensible, délicat, et donc émouvant, mais sans pathos.

Aux cotés de l'inimitable Yolande Moreau, des acteurs et actrices chinois, dont la belle Ling Dong Fu, déjà remarquée dans "Les filles du botaniste". Elle nous fait comprendre ce fils qui n'avait pas envie de rentrer en France...

 

14:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

06/05/2015

Olivier Gourmet gardien de parking

Jamais de la vie

De Pierre Jolivet

Avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton

 

Il existe des films noirs, comme il y a des polars noirs.

Olivier Gourmet porte sur ses épaules, avec talent, ce film social dont l'intrigue de film de gangsters n'est qu'un prétexte pour montrer une réalité sociale digne des frères Dardenne ou de Lucas Delvaux.

Comme eux, Olivier Gourmet est belge. Il incarne un leader syndical, resté dix ans au chômage, car marqué pour tous les chefs d'entreprises qui ne veulent pas de contestataire chez eux. Pour subsister, il a accepté une place de veilleur de nuit dans un centre commercial.

Il ne veut pas entendre parler de la police. Il ne dit donc rien quand il subodore un mauvais coup. Là commence le suspens, je n'en dirai donc pas plus...

 

21:23 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

02/05/2015

Se souvenir d'Albertine Sarrazin

L'astragale

De Brigitte Sy

Avec Leïla Bekhi, Reda Kateb

 

Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Je me souviens de la mort d'Albertine Sarrazin, à Montpellier,  lors d'une banale opération de l'appendicite, alors qu'elle était en pleine gloire après la sortie de l'Astragale, son récit autobiographique. Un destin trop bref.

Elle y raconte son évasion de prison. C'est à ce moment qu'elle se casse l'astragale, un petit os du pied, et surtout qu'elle rencontre Julien, son grand amour. 

Les moments où Leïla Bekhi lit, en voie off, des extraits du livre sont ceux que j'ai préféré car ils montrent à quel point Albertine écrivait magnifiquement.

Elle mettait des mots sur ce sentiment universel et intemporel, l'amour. Un amour difficile à vivre pour ces deux petits malfrats qui partagent leur temps entre cavales et incarcérations. C'est en prison qu'ils se marieront. Comme dans les films, en bonne "gagneuse" de son bandit de coeur, elle tapinait pour survivre.

Le film, en noir et blanc pour nous replonger dans l'ambiance de l'époque, se concentre sur leur rencontre et leur première année. Quand Julien décide de faire sa vie avec Albertine.

Leïla Bekhti est une actrice sublime, avec un air souvent enfantin, mais je suis gêné quand l'acteur, ou l'actrice, n'a pas l'âge du personnage. Albertine avait 19 ans. Sa grande différence d'âge avec Julien est un des éléments clés de l'histoire. Leïla a 31 ans et seulement quelques années de différence avec son partenaire...

Même avec beaucoup de talent, il est difficile de confondre une femme de 19 et une de 31... 

Les cinéphiles pourront retrouver la version de 1969, quelques années après la mort d'Albertine, avec Marlène Jobert, et pourront comparer. Je ne me souviens plus quel âge avait Marlène Jobert à l'époque.

 

 

15:53 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

29/04/2015

Léa Seydoux fait des ménages

Le journal d'une femme de chambre

De Benoît Jacquot

Avec Léa Seydoux, Vincent Lindon

D'après le roman d'Octave Mirbeau

 

Chronique sociale sur la condition de domestique il y a un peu plus d'un siècle. Pour les gens issus du monde rural, où il n'y a pas, déjà,  de travail pour tout le monde, les "places" peuvent être bonnes...ou moins agréables. Comment empêcher que des gens qui ont du pouvoir en abusent ? Pour les patrons, abus sexuels, pour leurs épouses, abus de pouvoir, pour bien montrer qui commande.

Cette classe domestique ne peut affronter ses patrons, mais n'en pense pas moins et, bien entendu rêve  de changer de condition. En particulier par le mariage. Ce dont certains hommes profitent.

Chronique sociétale également pour montrer ces rentiers provinciaux qui vivent leur hypocrisie comme ils respirent. Le maître peut abuser des domestiques, à condition que cela ne coûte rien. Le capitaine à la retraite peut vivre maritalement avec sa "bonne", mais à condition qu'elle reste dans la société à la place voulue par sa condition.

La sensualité naturelle de Léa Seydoux ne fait d'exacerber les situations dans lesquelles les femmes sont, par définition, des proies.

Vincent joue à la perfection le rôle du domestique taiseux, mais qui n'en pense pas moins, bougonnant par peur d'être sentimental, voulant être d'abord pragmatique et calculateur. Il n'a de relation avec le curé que dans son antisémitisme militant. L'affaire Dreyfus n'est pas loin.

 

 

17:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma