31/12/2010
Un balcon sur la mer
Un balcon sur la mer
De Nicole Garcia
Avec Jean Dujardin, Marie-Josée Croze et Sandrine Kimberlain
Un balcon sur la mer, méditerranée, côté Provence, et côté Algérie.
La nostalgie de la fin de l’enfance, de la fin d’un monde.
Dujardin est excellent, si loin de « Brice de Nice » ou d’OSS, en homme au milieu de sa vie à la recherche de son enfance et de son amour d’enfant, de la petite fille aimée, et du pays, dont il a été arraché, et dont il ne fallait jamais parler. Tout en questionnement intérieur, pris entre son amour pour sa famille et cette passion resurgie.
Marie-Josée Croze est émouvante en femme malheureuse des mensonges qu’elle doit vivre, et de cet amour lointain et inabouti.
Sandrine Kimberlain fait de trop rares apparitions, tout en sobriété, en femme qui doit faire face à la crise de son couple.
Un film un peu lent, au rythme de la nostalgie, probablement parce que l’intrigue secondaire, immobilière, n’accroche pas.
07:59 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
27/12/2010
les émotifs anonymes
Les émotifs anonymes
De Jean-Pierre Améris
Avec Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde
Goûteux, fondant, onctueux, délicieux…tous les qualificatifs que l’on peut donner au très bon chocolat peuvent être donnés à ce film parfait pour les fêtes de fin d’année.
C’est romantique et drôle, tendre et émouvant. Les dialogues sont ciselés.
Isabelle Carré, excellente comédienne, est parfaite et Poelvoorde meilleur que d’habitude, ne se croyant pas obligé de jouer les histrions.
Un film à savourer !
07:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
22/12/2010
Le Président... du Languedoc-Roussillon
Le Président
D’Yves Jeuland
Avec Georges Frêche
« Je ne suis pas un journaliste, je suis un cinéaste », affirme le réalisateur.
Il fait du cinéma, Georges Frêche également !
Jeuland a filmé pendant des heures (115), pour ne garder que 90 minutes. Il a donc fait un choix : de la campagne électorale de Frêche, on voit essentiellement « le Président » avec son directeur de cabinet et son responsable de la communication. C’est donc ce dernier aspect qui est privilégié. Les autres têtes de listes, départementales ne sont aperçues qu’à l’occasion de la « photo de famille ».
Les conseils de communication sont simples : ne pas hésiter à mentir, à gonfler les chiffres avec aplomb, mais aussi élever le débat, utiliser les attaques des responsables du PS (voir le livre « journal d’une curée de campagne »), surtout ne pas attaquer Hélène Mandroux. Mais Frêche a un compte à régler avec celle qu’il avait choisie pour lui succéder à la mairie, il ne peut donc pas s’empêcher d’être cinglant à son égard.
« L’assassinat, c’est la règle de la vie politique, donc moi, je tue le premier, et après, je pleure… »
« J’ai fait trente campagnes électorales : trois en étant sérieux, sur les problèmes de fond, et je les ai perdues, et pendant toutes les autres j’ai raconté des conneries, y compris des histoires de cul, et les gens ont adoré, et j’ai gagné… »
J’ai retenu ces deux citations du film. Je crois qu’elles résument bien à la fois le film et le personnage.
On voit Frêche mentir effrontément, sur sa famille, mais je l’ai cru quand il dit qu’il est « épuisé », « au bout du rouleau ». Facile à dire puisqu’il est décédé avant d’avoir vu le film, et que ce décès lui donne une dimension supplémentaire, dramatique. Mais on voit bien que la fin est proche, que le gladiateur mène son dernier combat, contre la « retraite », dont il ne veut pas entendre parler. Ce n’est pas pour l’argent qu’il se bat, mais pour le pouvoir qui lui permet de vivre encore.
J’ai vu le film dans le cinéma d’une petite ville du Gard. Le public avait entre mon âge et celui de Frêche. Et le public réagissait, il savait bien que qui il s’agissait. Un taux de notoriété record, comme Ségolène, essentiellement en raison de ces années passées à la mairie du chef lieu de région.
Ultime provocation, puisqu’il est beaucoup question de sa décision controversée d’installer les statues de « grands » hommes à Montpellier, malgré les conseils de ses « conseillers », il salue sa victoire, le poing levé, par « Vive Mao, vive Lénine, vive le Languedoc-Roussillon ! »
08:08 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
17/12/2010
Draquila : Berlusconi et Aquila
Draquila
L'Italie qui tremble
Documentaire de et avec Sabina Guzzanti
Sélection officielle Cannes 2010
"Draquila" est la contraction de Dracula et Aquila, cette petite ville italienne victime d'un tremblement de terre en avril 2009.
Ce documentaire montre :
- que les sismologues avaient prévu, et prévenu, depuis quatre mois des risques ; mais, pour ne pas affoler la population, la désinformation a été maximum ;
- que la "prévention civile" porte bien mal son nom, puisqu'elle n'a fait aucune prévention ;
- que la "prévention civile" bénéficie d'une législation dérogatoire qui lui permet de passer outre aux contrôles financiers, et d'en faire profiter les amis ;
- que Berlusconi a, non seulement profiter au maximum, médiatiquement, de la tragédie, mais que tout était en place pour en faire une affaire juteuse pour ses amis promoteurs (Berlusconi a commencé sa fortune dans l'immobilier, avec des capitaux de départ de la mafia) ;
- qu'il y a des gens, même de petites gens, qui ont perdu leur maison, qui sont infiniment reconnaissants à "Silvio" ;
- que même si l'on se dit que de pareils scandales ne peuvent continuer, cette "dictature de la merde" pourrait perdurer.
09:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
10/12/2010
Le nom des gens
Le nom des gens
De Michel Leclerc
Avec Sara Forestier et Jacques Gamblin
Et l'aimable participation de Lionel Jospin !
Semaine de la critique, Cannes 2010
Si vous n'avez pas peur de la nudité effrontée, et adorable, de Sara Forestier, ne manquez pas ce film qui sort de l'ordinaire. Elle a également de beaux yeux bleus et des fossettes irrésistibles quand elle sourit.
Dans le cadre de la grande hybridation des gênes (pour la "pureté" des "races", c'est foutu !), Arthur Martin (comme les cuisinières), joué par l'excellent Jacques Gamblin, ne pouvait que rencontrer Bahia Benahmoud, virevoltante Sara Forestier.
Elle est excessive, lui empêtré dans les tabous familiaux, mais on sent bien qu'ensemble ils vont trouver leur point d'équilibre, et nous faire réfléchir sur les limites de l'engagement politique (elle couche avec les fachos pour les "convertir").
Un film militant, dans le meilleur sens du terme qui met en perspective, avec humour, le débat sur "l'identité nationale".
La scène, habillée, dans laquelle la jeune militante, idéaliste et déterminée, tombe en pleurs dans les bras du jospiniste coincé (ils viennent de voter pour Chirac contre Le Pen) est aussi drôle que le "choc des cultures" constitué par la rencontre avec les parents, puis entre les parents.
Lionel Jospin, dans sa courte apparition, est à l'unisson de cet humour décalé et plein d'autodérision ("Un jospiniste aujourd'hui, cela doit être aussi rare qu'un canard mandarin à l'île de Ré...").
Malgré toutes les trouvailles, il y a quelques baisses de rythme, mais l'ensemble est plein de grâce et de drôlerie, comme dans les meilleurs Woody Allen.
08:58 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma