17/12/2010
Draquila : Berlusconi et Aquila
Draquila
L'Italie qui tremble
Documentaire de et avec Sabina Guzzanti
Sélection officielle Cannes 2010
"Draquila" est la contraction de Dracula et Aquila, cette petite ville italienne victime d'un tremblement de terre en avril 2009.
Ce documentaire montre :
- que les sismologues avaient prévu, et prévenu, depuis quatre mois des risques ; mais, pour ne pas affoler la population, la désinformation a été maximum ;
- que la "prévention civile" porte bien mal son nom, puisqu'elle n'a fait aucune prévention ;
- que la "prévention civile" bénéficie d'une législation dérogatoire qui lui permet de passer outre aux contrôles financiers, et d'en faire profiter les amis ;
- que Berlusconi a, non seulement profiter au maximum, médiatiquement, de la tragédie, mais que tout était en place pour en faire une affaire juteuse pour ses amis promoteurs (Berlusconi a commencé sa fortune dans l'immobilier, avec des capitaux de départ de la mafia) ;
- qu'il y a des gens, même de petites gens, qui ont perdu leur maison, qui sont infiniment reconnaissants à "Silvio" ;
- que même si l'on se dit que de pareils scandales ne peuvent continuer, cette "dictature de la merde" pourrait perdurer.
09:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
10/12/2010
Le nom des gens
Le nom des gens
De Michel Leclerc
Avec Sara Forestier et Jacques Gamblin
Et l'aimable participation de Lionel Jospin !
Semaine de la critique, Cannes 2010
Si vous n'avez pas peur de la nudité effrontée, et adorable, de Sara Forestier, ne manquez pas ce film qui sort de l'ordinaire. Elle a également de beaux yeux bleus et des fossettes irrésistibles quand elle sourit.
Dans le cadre de la grande hybridation des gênes (pour la "pureté" des "races", c'est foutu !), Arthur Martin (comme les cuisinières), joué par l'excellent Jacques Gamblin, ne pouvait que rencontrer Bahia Benahmoud, virevoltante Sara Forestier.
Elle est excessive, lui empêtré dans les tabous familiaux, mais on sent bien qu'ensemble ils vont trouver leur point d'équilibre, et nous faire réfléchir sur les limites de l'engagement politique (elle couche avec les fachos pour les "convertir").
Un film militant, dans le meilleur sens du terme qui met en perspective, avec humour, le débat sur "l'identité nationale".
La scène, habillée, dans laquelle la jeune militante, idéaliste et déterminée, tombe en pleurs dans les bras du jospiniste coincé (ils viennent de voter pour Chirac contre Le Pen) est aussi drôle que le "choc des cultures" constitué par la rencontre avec les parents, puis entre les parents.
Lionel Jospin, dans sa courte apparition, est à l'unisson de cet humour décalé et plein d'autodérision ("Un jospiniste aujourd'hui, cela doit être aussi rare qu'un canard mandarin à l'île de Ré...").
Malgré toutes les trouvailles, il y a quelques baisses de rythme, mais l'ensemble est plein de grâce et de drôlerie, comme dans les meilleurs Woody Allen.
08:58 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
26/11/2010
Fair game, pas "fair play" du tout
Fair Game
De Doug Liman
Avec Naomi Watts et Sean Penn
Et dire que tout cela est vrai ! La réalité dépasse la fiction et l'affliction.
Nixon a été obligé de démissionner pour avoir caché la vérité dans l'affaire du Watergate. Clinton a été harcelé sur la nature exacte de ses relations sexuelles avec une stagiaire. Mais W. Bush a pu terminer son mandat après avoir délibérément et effrontément menti sur de prétendues "armes de destruction massive" irakiennes.
D'autres films américains, comme "Green Zone" sont revenus sur ce mensonge.
"Fair Game" entre dans les détails.
La CIA avait très explicitement dit que le programme nucléaire irakien était détruit.
Tout le monde savait que les tubes en aluminium donnés comme "preuves" n'avaient rien à voir avec la construction d'une bombe atomique.
Un ancien ambassadeur américain avait expliqué très catégoriquement qu'il était impossible que le Niger ait vendu 500 tonnes d'uranium à l'Irak.
Pour faire peur à tous les agents des services de renseignements susceptibles de révéler les mensonges, de gros et de détails, les proches du Président sont allés jusqu'à révéler le nom d'une femme officier de la CIA.
Ces salopards ont été punis pour cela, puis amnistiés par le Président.
Mais l'essentiel était fait : détourner l'attention de la véritable question : pourquoi les soldats américains étaient-ils en Irak ?
Le film montre bien le fonctionnement des médias américains (seulement américains ?) : l'essentiel est de passer à autre chose, à d'autres questions, par exemple : quels sont les rapports de ce couple ? Le mari ne se faisait-il pas payer des vacances au Niger aux frais des contribuables ? Sont-ils de vrais patriotes ou des communistes ?
Souvenez-vous de l'affaire Woerth / Bettencourt cet été : il fallait détourner l'attention : ce fut l'opération sécuritaire avec les Roms pour cibles.
La démonstration est irréfutable et inquiétante pour la démocratie et la marche du monde.
Sean Penn est un habitué des films engagés politiquement. Il incarne parfaitement cet idéaliste décidé à faire éclater la vérité. Naomi Watts est très crédible en mère de famille, fille de militaire, totalement engagée dans son travail, au péril de sa vie, de son couple, de sa famille.
08:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
19/11/2010
Pas potiche du tout !
Potiche
De François Ozon
Avec Catherine Deneuve
Judith Godrèche, Karin Viard, Gérard Depardieu, Fabrice Lucchini, Jérémie Renier
Jubilatoire : voilà l'adjectif qui vient à l'esprit en dégustant ce film.
Drôle dans les situations, drôle dans les répliques, drôle au premier comme au second degré.
Jubilatoire par son féminisme intelligent (non agressif).
Jubilatoire par ses caricatures des rapports sociaux : le patron infect, sa femme qui réinvente le maternalisme, la fille et le gendre qui rêvent de délocalisation et de plans sociaux.
Jubilatoire dans les rapports de couples (pièce de boulevard à l'origine, ça laisse des traces !)
Jubilatoire dans les allusions aux situations politiques actuelles, de Sarkozy au Chabichou...
Fille et épouse d'industriel, rien ne vous est demandé d'autre que d'être une potiche.
Les circonstances en décident parfois autrement, et le personnage joué, magistralement, par Catherine Deneuve se révèle au dessus de la mêlée.
La troupe met parfaitement en valeur la grande dame.
Une mention particulière pour Depardieu, en député-maire communiste fondu de désir nostalgique.
Et pour Karin Viard en dévouée secrétaire de direction. On ne disait pas encore "assistante". Elle nous livre une ode décalquée de Kipling ("Tu seras un homme mon fils"/ "Tu seras secrétaire, ma fille") à la gloire de ces femmes indispensables.
J'ai soudain réalisé que cinq d'entre celles qui avaient directement travaillé avec moi ces trente dernières années étaient parties avant d'atteindre l'âge de la retraite. Usées prématurément ? Par moi ? Mais pas des potiches, assurément !
08:47 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
12/11/2010
Clooney, l'Américain
L'Américain
d'Anton Corbijn
Avec George Clooney
Dans ce film, au rythme du temps qui passe, il y a Clooney, excellent, loin de son rôle de marchand de café, mais toujours aussi séducteur.
What else ?
Des paysages superbes des Abruzzes. Le réalisateur s'est d'abord fait connaître comme photographe : cela se voit !
Des créatures de rêve, sous le charme, et qui se ressemblent tellement que l'on peut les confondre. D'autant plus qu'elles ne sont jamais ensemble à l'écran.
Et surtout la difficulté, jusqu'à la paranoïa, à faire valoir son droit légitime à la retraite, pour profiter du soleil d'Italie et des jolies femmes, même quand on est tueur à gages !
08:19 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma