03/01/2022
Photos insolites
La vie des formes
John Coplans
Fondation Cartier-Bresson,Paris
John Coplans est un photographe britannique installé à New-York à la fin de sa vie. Il expose au MoMA mais aussi en Europe, y compris à Paris.
Pendant les vingt dernières années de sa vie il a pris comme sujet son propre corps. Ou, pour être plus précis des morceaux de son propre corps. Et cela donne des images surprenantes, en noir et blanc.
L'affiche de l'exposition montre ses deux poings fermés au dessus de ses épaules et de son dos nu. Sans tête. Celle-ci n'apparait sur aucune photo.
Le choix des fragments assure la création de formes imaginaires, entre réalisme et fantastique. Une exploration du corps sans cesse renouvelée par les formes.
Des photos inhabituelles et donc surprenantes. Faire de ses deux genoux une indiscutable oeuvre d'art ne peut venir que d'un artiste.
"La vieillesse est une des meilleures choses qui me sont arrivées. Pour la première fois, je suis libre."
18:15 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, photo
15/10/2021
New-York à Paris
Chefs d'oeuvre photographiques du MOMA
la collection Thomas Walter
musée du Jeu de Paume , Paris
jusqu'au 13 février
Thomas Walter était un collectionneur allemand, un temps installé à New-York, collectionneur spécialisé dans les photos de la première moitié du XXe siècle.
230 d'entre elles, prises par une centaine de photographes, sont présentées au Jeu de Paume.
On voit clairement les progrès techniques réalisés entre les deux guerres. Progrès qui permettent de mieux saisir les mouvements. Progrès qui permettent à la presse grand public d'incorporer des photos. Le métier de photo-reporter peut naître. En particulier dans le domaine du sport. Dans cette période fascinée par la culture physique, surtout en Allemagne, la photographie se met au service de l'exaltation du corps.
Les progrès techniques permettent également des jeux de lumières. L'enseignement de la photographie comme art est instauré en 1929.
L'appareil photo peut devenir le prolongement de l'oeil ou de la main.
Une exposition qui plaira à tous les amateurs de photos.
15:33 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos, expo
23/09/2021
Henri Cartier-Bresson au musée Carnavalet
Revoir Paris
Henri Cartier-Bresson
Musée Carnavalet
Le musée Carnavalet, musée de l'histoire de Paris, vient d'être superbement restauré. Les visites des expositions permanentes y sont gratuites, mais, pour la réouverture, le musée propose une exposition de photos d'Henri Cartier-Bresson consacrées à Paris et sa proche banlieue.
Ces photos répondent à celles d'Atget. Elles permettent de voir concrètement l'évolution de la photographie, et de Paris, et de sa proche banlieue.
L'humain est au coeur des photos de Cartier-Bresson.
La série présentée qui m'a le plus marquée est celle présentant les photos de la Libération de Paris.
Un seul regret : malgré les réservations en avance il y a beaucoup de monde et il est souvent malheureusement impossible de s'approcher. Je ne sais pas comment la "jauge" a été calculé mais il était absolument impossible de respecter la distance de précaution sanitaire. Mais puisque tout le monde avait son "passe-sanitaire"...
08:22 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, paris, expo
19/09/2021
Atget chez Cartier-Bresson
Voir Paris
Fondation Henri Cartier-Bresson
Tandis que le musée Carnavalet expose des photos de Paris d'Henri Cartier-Bresson, la Fondation HCB présente des photos de Paris d'Eugène Atget.
La différence entre les deux photographes ? Un demi siècle ! Avec ce que cela comporte de différences de techniques photographiques, et de changements de Paris.
Le Paris du début du XXe siècle n'a pas grand chose à voir avec celui d'aujourd'hui. Surtout les quartiers populaires et périphériques (les "fortifs" ) avec lesquels Atget se sentait en empathie. Là où habitaient les chiffonniers.
Il y a quelques automobiles, mais encore beaucoup de chevaux.
Les rues semblent quasi-désertes. Mais l'absence de présence humaines dans les rues et ruelles n'empêche pas de photographier les artisans en plein travail...et les prostituées de la rue.
Tirages réalisés avec un négatif en verre.
Atget ne se considérait pas comme un artiste : "ce ne sont que des documents"
08:02 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos, expo
22/05/2021
le fessier, célébré à l'envi
L'empire des sens
de Boucher à Greuze
Musée Cognacq-Jay
Pour la réouverture des musées, enfin, j'ai choisi un petit musée peu connu, centré sur le XVIIIe siècle, fondé par Mr Cognacq et Madame Jay, fondateurs de la Samaritaine, et collectionneurs passionés.
Le 250e anniversaire de la mort de François Boucher, peintre de Louis XV, est l'occasion de cette exposition de tableaux de corps "biens en chair". "Comme la porte d'Aix" disent les Marseillais. Les critères de beauté de l'époque n'étaient manifestement pas les mêmes qu'aujourd'hui.
Avec Watteau, Greuze et Fragonard, Boucher peint les alcôves où s'égarent le coeur et l'esprit. Les désirs charnels depuis la naissance du désir jusqu'à son assouvissement. En écho avec la littérature libertine de l'époque.
Ces oeuvres chantent le corps nu de la femme qui s'abandonne, hypnotise les regards et réveille les sens. Les corps nus dévoilés dans leur intimité, les courbes voluptueuses, les jambes enchevêtrées, le tourbillon des drapés qui masquent en même temps qu'ils soulignent et dévoilent, soulignent la volupté audacieuse des fessiers.
Le voyeur n'est autre que celui qui regarde le tableau. Le thème du peintre et son modèle offre des opportunités pour évoquer le désir né du plaisir de voir.
La dernière salle de l'exposition, "erotica", présente plus de 60 estampes à caractères ouvertement pornographiques, présentant des sexes et l'acte sexuel. Joyeuses orgies, échafaudages de corps. La production est clandestine donc anonyme.
Tout est prétexte au plaisir.
De toute l'exposition, combien d'oeuvres pourraient passer le filtre de Facebook ?
16:19 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo