18/04/2014
De la photo à la peinture
Arturo Pérez-Reverte
Points n°1877
Ancien photographe de guerre, en particulier dans la Yougoslavie en train de se déchirer, "le peintre des batailles" a entrepris une fresque guerrière évoquant les batailles de toutes les époques, dans leur concept.
Mais la mort rode.
Une grande réflexion sur la vie et la mort, sur l'art, sur la peinture et la photographie, à l'occasion d'un récit, agrémenté d'une histoire d'amour, qui ne peut laisser indifférent.
Arturo Pérez-Reverte, ancien journaliste ayant couvert la guerre en Bosnie, est surtout connu pour les aventures du capitaine Alatriste, portées à l'écran.
J'ai déjà parlé de "Cadix : la diagonale du fou" et du "Tableau du maître flamand".
"Croire que nous ne mourrons pas nous rend faibles".
"La guerre ne peut être photographiée correctement que si ce qu'on voit ne vous affecte pas."
"Un élément de base de la mécanique quantique était que l'homme créait la réalité en l'observant".
"La photographie est le refuge des peintres ratés".
"Impossible de photographier le bâillement indifférent de l'Univers"
"N'importe quel amateur possédant un Polaroïd se sent l'égal de Man Ray ou de Brassaï"
"Elle savait lire un tableau, comme on lit une carte, un livre, ou les pensées d'un homme"
"Le hasard serait le nom que nous donnons à notre ignorance"
08:34 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
06/04/2014
Indridason, plus Islandais que jamais, sort de ses personnages habituels
Arnaldur Indridason
Éditions Métailié
Ce roman n'est pas un volet des enquêtes du commissaire créé par Indridason et de ses équipiers.
Son talent de raconteur d'histoires est mis au service d'un périple historique peu ordinaire.
En 1955, un professeur spécialisé dans les littératures nordiques, accompagné d'un de ses brillants étudiants, part à la recherche du "Livre du roi", chef d'œuvre de la littérature ancienne islandaise, patrimoine symbolique de la Nation islandaise, volé pendant la guerre par des nazis cherchant un lien idéologique "pur" de la race aryenne, afin de tenter de bâtir une légitimité symbolique.
"Richard Wagner y avait puisé la matière de ses opéras".
"Que l'héroïsme soit élevé au rang de finalité politique et qu'on s'en inspire pour éduquer au bellicisme la nation entière".
"La philosophie pluriséculaire des pays scandinaves : l'homme est la joie de l'homme".
08:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
29/03/2014
25 récits de Sepùlveda
Histoires d'ici et d'ailleurs
Luis Sepùlveda
Point n°2839
En Europe ou en Amérique latine, en particulier au Chili, son pays, cet ancien membre de la garde rapprochée de Salvodor Allende, connu pour "Le vieux qui lisait des romans d'amour", nous fait partager ses colères et ses coups de coeur, en de petits récits très agréables à lire.
J'ai particulièrement aimé son féroce portrait de Berlusconi, ses frustrations lors de la transition démocratique au Chili ("on impose l'oubli au nom de la raison d'Etat"), "l'attaque à main bénite", dans lquelle il se fait taxer d'office au bénéfice du "denier du culte".
"Retrouver de vieux textes c'est comme se retrouver soi-même et ces retrouvailles sont toujours émouvantes"
"Le vieil art de la politique sest transformé en concours d'euphémismes"
"Le droit de se déplacer ou pas est inhérent à lêtre humain"
"La maison est le miroir de l'âme" (proverbe chilien)
"Ce ne sont pas des rides, ce sont des cicatrices bien aimées que mont laissées mes meilleures batailles"
14:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
15/03/2014
l'Europe, un "eldorado" ?
Laurent Gaudé
J'ai lu n°8864
Un livre dont la lecture devrait être obligatoire pour tous les électeurs du FN et assimilés.
Deux histoires parallèles :
- celle d'un capitaine de bateau sicilien chargé de patrouiller au large des côtes européennes ("ils nous disaient que nous étions là pour garder les portes de la citadelle. "Vous êtes la muraille de l'Europe") ;
- celle d'un jeune homme plein d'espoir qui tente de rejoindre l'"eldorado" rêvé : l'Europe. ("Ils étaient beaux de cette lumière que donne l'espoir au regard").
Comme toutes les parallèles, ces histoires se rejoignent dans une vue perspective qui nous oblige à réfléchir à la phrase, trop souvent tronquée de Michel Rocard à l'époque où il était Premier ministre "Nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde, mais nous devons en prendre notre part".
"Les émigrants continueront à se presser aux portes de l'Europe, toujours plus pauvres, toujours plus affamés. Les matraques seront toujours plus dures mais la course des damnés toujours plus rapide."
"Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes."
"Aucune frontière n'est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi."
"Nous ne laissons derrière nous qu'un manteau lourd de pauvreté"
"Le voyage impose ses épreuves et nous vieillissons à chacune d'entre elles."
"Avec ce même regard qui semblait dire qu'ils avaient traversé trop de cauchemars pour pouvoir être sauvés tout à fait"
"Le visage de la vie humaine battue par le malheur"
"La gifle des pauvres, l'impérieux besoin de désirer"
"Les hommes, sur le dos bombé de la mer, ne sont rien"
"Et la nuit, au-dehors, se pencha pour les écouter".
"Nous goûterons le doux soulagement des exilés qui parlent de leur manque pour tenter de le combler"
09:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
08/03/2014
La petite fille de Monsieur Linh
La petite fille de Monsieur Linh
Philippe Claudel
Livre de poche 30831
C’est l’histoire d’un vieux monsieur déraciné, ayant fui la guerre qui a tué tous ceux qu’il aimait. Tous, sauf sa petite fille sur laquelle il reporte toute son attention, toute son affection. « Il songe à ce qu’est véritablement un trésor. Il serre encore plus sa petite fille. »
Le pays d’accueil s’occupe bien de lui, mais le coupe de son unique ami, qu’il veut retrouver.
Un livre qui parle de l’exil et de la vieillesse, mais aussi de la relation grand-père/petite fille, et d’amitié.
Un livre qui garde une note d’optimisme :
« Toujours il y a le matin
Toujours revient la lumière
Toujours il y a le lendemain
Un jour, c’est toi qui sera mère ».
Comme dans une nouvelle, la chute est surprenante.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature