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14/01/2021

50 oeuvres du musée d'Orsay revues par Catherine Meurisse

Moderne Olympia

Catherine Meurisse

éditions Futuropolis

 

Les musées sont fermés mais Catherine Meurisse, ancienne de la bande à Charlie, nous promène, sur un rythme "french cancan", devant cinquante d'oeuvres des collections d'Orsay, à commencer par l'Olympia de Manet qui donne son titre à l'ouvrage.

Dans un découpage cinématographique, l'auteur l'oppose à la Vénus d'Alexandre Cabanel. Opposition entre les "officiels" et les "refusés" qui ouvriront leur propre salon, avant de le rebaptiser "Salon des indépendants".

Monet est en bonne place avec "Le déjeuner sur l'herbe" et "Les coquelicots".

Livre drôle et plein d'érudition en peinture (si certaines scènes vous échappent un petit guide, à la fin,  vous présente le tableau avec ses références), mais aussi en littérature (Catherine Meurisse a également dessiné un excellent "Mes hommes de lettres") et en cinéma.

 

22:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, peinture, orsay

07/05/2020

Picasso et les femmes

Picasso

Le regard du Minotaure

1881 / 1937

Sophie Chauveau

éditions Télémaque

 

Mon épouse m'a fait découvrir les livres de Sophie Chauveau il y a une quinzaine d'années. Comme elle, j'ai accroché aux biographies de Lippi, Botticelli, et, bien entendu Léonard de Vinci.

Sophie Chauveau est fascinée par l'artiste Picasso. Comment ne pas l'être ? Et totalement outrée par l'attitude de Picasso à l'égard des femmes. Aujourd'hui il se trouverait probablement accusé de violences domestiques, à juste raison, même si aucune de ses compagnes ne l'a dénoncé.

"Je ne jette rien de l'artiste et presque tout de l'homme"

Le minotaure est un animal mythique mi taureau, mi homme. Le tableau qui représente le minotaure avec Dora son modèle de l'époque (années 30) montre toute la violence sexuelle de son fantasme.

Tout le monde savait dans l'entourage du peintre que Dora, qui avait 29 ans et Picasso 55, par ailleurs photographe de talent, n'était pas la première à subir les violences de Picasso. Elle avait été précédée par la douce Marie-Thérèse, séduite à 17 ans et à qui il imposait des relations sado-masochistes.

Dans cette biographie, Sophie Chauveau nous fait assister au défilé des conquêtes. Certaines ne sont que passagères. La gloire et l'argent amèneront de nombreuses femmes à se jeter aux pieds , si l'on peut dire, du bel Andalou.

Il y a Fernande, trop dépensière à un moment où il n'avait pas encore les moyens. Il reste avec elle  7 ans. Eva qui meurt de tuberculose.  Olga, avec qui il se marie et avec qui il a un fils, Paulo. "La ballerine diaphane et éthérée a donné naissance à une mégère violente et paranoïaque". La jeune et douce  Marie-Thérèse qu'il entretiendra et visitera jusqu'à sa mort, et dont il a une fille , Maya. Puis Dora Mar, aussi brune que Marie-Thérèse est blonde. L'une et l'autre refusent de participer aux parties échangistes.

 

"Les artistes n'ont pas la pudeur de leurs émotions, ils les exploitent" (Nietzsche)

"L'art est fils de la tristesse et de la douleur" (Picasso)

"La plupart des gens ne peuvent connaître que ce qu'ils savent déjà" (Picasso)

"Quand un tableau vous semble mauvais, vous avez un incontestable droit, celui de ne pas le regarder, d'aller en voir d'autres. Mais on appelle pas les gendarmes !" (Marcel Sembat)

"Tout homme est despote quand il bande" (Sade)

"Le début du siècle a pourtant déclenché une déferlante érotique très désinhibante . L'Etat ne rêve que de rétablir un ordre moral plus corseté." (SC)

"Picasso illustre à la perfection le dicton catalan : "l'Espagne est un pays où les hommes méprisent le sexe mais ne vivent que pour lui" (SC)

"Le fouillis de Picasso, c'est encore du Picasso" (SC)

"La page que tourne la guerre d'Espagne, c'est définitivement sa jeunesse qui le lâche par bribes" (SC)

 

"Il espère toujours qu'un nouvel amour va le sauver de lui-même et de ses démons." (SC)

18:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture

22/10/2019

Les chevilles de papier, la suite

La famille Vollenhole

Michel Lefèbvre

édilivre

Le premier tome se passait en Flandre au XVIIe siècle, plus précisément dans la famille Breughel.

Le second tome se déroule en Flandre, à Bruxelles et en France, d'abord entre les deux guerres, avec la montée de l'idéologue nazie parmi les nationalistes flamands, en particulier la famille Vollenhole et son patriarche, restaurateur talentueux de tableaux, et bon connaisseur de la peinture flamande du "siècle d'or".

La collaboration avec les autorités allemandes d'occupation, qi ne se contentent pas des oeuvres d'art volées aux Juifs,  provoque le vol d'un tableau de Daniel Seghers, élève de Breughel, et peintre spécialiste de tableaux de compositions florales.

De nos jours un spécialiste pratiquant "la difficile discipline que représente la restauration des tableaux" résout  le mystère,  découvrant, au passage, que des tableaux mis aux enchères à Paris et à Londres sont des faux.

Ce livre ne pouvait être écrit que par un restaurateur de tableaux de haut vol, spécialiste de la peinture du XVIIe, combinant la connaissance de l'histoire de l'art et celle de la chimie des composants de la peinture de l'époque.

Les explications techniques au fil du récit n'alourdissent pas celui-ci et nous plongent dans l'univers de la restauration des tableaux, des galeries d'art et des ventes aux enchères.

 

"La Lys, cette généreuse rivière, ses eaux aux propriétés magiques qui donnaient aux fibres de lin une matière idéale à la fabrication de toiles à peindre pour artistes."

 

08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, peinture

10/08/2018

Montpellier vu par les peintres

Le grand Montpellier et ses peintres

Alain Laborieux et Robert Faure

éditions "Le Papillon Rouge"

 

Les peintres, eux aussi, savent raconter l'histoire de la ville. Deux cent pages de superbes reproductions de tableaux représentant Montpellier, et ses endroits les plus emblématiques, rues, places, quartiers, le jardin du Peyrou, la place de la Comédie qui fait la couverture de l'album avec un tableau de Philippe Pradalié... Par ses artistes emblématiques, comme Frédéric Bazille. Ou moins connus, comme Jean-Marie Amelin.

Beaucoup de ces oeuvres sont au musée Fabre, mais beaucoup d'autres sont dans des collections privées, donc invisibles pour la majorité de ceux qui seront contents de les voir.

La majorité des tableaux sont du XIXe et du XXe siècles, mais certains sont du XVIIIe. Il est vrai que jusque là les peintres paysagistes étaient rares !

Un seul regret : trop de ces tableaux sont présentés sans donner de date, au moins approximative. Dommage à la fois pour l'histoire de la ville, et pour l'histoire de l'art ! D'autant que la présentation n'est pas chronologique mais par thèmes.

 

 

08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture

19/01/2016

La famille Breughel

Les chevilles de papier

Michel Lefèbvre

éditions édilivre

 

L'auteur, Michel Lefèbvre, est un restaurateur de tableau réputé, de très haut niveau, spécialiste de la peinture flamande du XVIIe siècle. L'âge de la retraite arrivant, il se livre à sa nouvelle passion,  l'écriture, en nous faisant profiter de ses connaissances sur les Breughel et leurs techniques picturales, tout en nous replongeant dans l'atmosphère, troublée,  de l'époque.

Les guerres de religions sévissent. La Belgique, et donc Anvers, la métropole des Pays-Bas espagnols, est le champ de batailles des grandes puissances. Anvers, son port "aimant colossal attirant l'argent et le pouvoir renforcé par l'art et le savoir."

D'un coté les Espagnols, la plus grande puissance du moment,  et les catholiques qui mènent une vigoureuse campagne de contre-réforme. De l'autre Louis XIV, allié aux protestants des Pays-Bas, bien qu'il fasse la guerre aux protestants en son royaume. C'est la guerre de "Trente ans", et , comme toujours, ce sont les populations civiles qui souffrent le plus de ces temps troublés,  de ce "siècle des gueux". "La population souffrait sous les furies successives des deux bords. Tour à tour les soldats espagnols, allemands et français spoliaient et terrorisaient les habitants."  "Les troupes espagnoles réprimaient avec violence tout manifestation qui leur était hostile." "Les troupes calvinistes pillaient autant que ces gredins d'Espagnols." Au milieu les humanistes tels Christophe Plantin et Juste Lipse (un bâtiment des institutions européennes porte son nom à Bruxelles) sont quasiment condamnés à la clandestinité.

Le livre passe rapidement sur le père Pieter, "l'ancien", le plus réputé pour s'attarder sur ses deux fils.

L'ainé, également prénommé Pieter, Pieterken, le petit Pierre en flamand, se distinguera surtout dans la copie libre des oeuvres paternelles.

Le cadet, Jan, est élevé par sa grand-mère, la miniaturiste  Marie Bessemers. Il se spécialisera dans la peinture des fleurs qui ornent les portraits qu'il peint pour gagner, largement, sa vie. La délicatesse de sa peinture le fera surnommé "le Bruegel de velours." Il travaillera à plusieurs reprises avec son ami Rubens.

Jan pour pour élève Daniel Seghers. Moins connu aujourd'hui que la famille Bruegel et que Rubens, mais que certains historiens de l'art désigne comme "le premier génie de la peinture hollandaise du XVIIe". Daniel va-t-il devenir le gendre de Jan ? Vous les saurez à la fin du livre dont j'attends avec impatience la suite.