Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/04/2021

Gorbatchev, victoires et échecs

Le roman vrai de Gorbatchev

Vladimir Fédorovski

éditions Flammarion

 

La grande question qui me reste après la lecture de ce livre : Gorbatchev voulait-il la fin du communisme , et la fin de l'URSS, ou pensait-il vraiment sauver le système en le réformant ?

"A ses yeux, la perestroïka est la dernière chance de réconcilier les socialistes de l'Est et de l'Ouest, de rassembler les communistes réformateurs et les sociaux-démocrates dans une sorte d'union de la gauche à vocation internationale".

Ce livre est le 42 e de Vladimir Fédérovski dont Alexandre Yakovlev dit "il fut l'un des premiers à rompre avec les habitudes de la caste diplomatique pour s'engager dans la démarche de la perestroïka".

"Gorbatchev a cessé de tuer pour gouverner. Sans cadavres un tel régime ne peut que s'écrouler."

Raïssa est la femme de sa vie. "Dès que j'ai vu cette petite, je n'ai connu que tourments et bonheurs". Ses adversaires reprocheront en permanence son influence sur son mari. "L'homme privé Gorbatchev semble être mû par deux dépendances aussi étranges qu'irrationnelles : ses origines et Raïssa."

Selon l'auteur, Gorbatchev naviguait à vue entre deux projets de réformes tout à fait inconciliables : celui du KGB visant à sauver le système totalitaire, des hommes influencés par le style de Deng Xiaoping : conservatisme politique ou la sortie du communisme préconisée par Yakovlev.

Chevardnadze, alors ministre des affaires étrangères, m'a affirmé,  quand je l'ai rencontré en tête à tête,  alors qu'il était président de la Géorgie, que leur volonté était de mettre fin au système communiste. J'étais sceptique, je le demeure.

"Gorbatchev appartient déjà à l'Histoire. Premier dirigeant de la Russie à ne pas avoir quitté le pouvoir sénile, les pieds devant, ou dans un fleuve de sang...

 

 

22/08/2008

Géorgie : La Présidence de l'UE devant la commission des affaires étrangères du Parlement européen

Le ministre délégue, Jouyet,  rappelle les évènements :

Le 8 août, l'armée russe pénètre "sans aucun mandat international", dans "le reste du territoire géorgien" (la Présidence française considère donc l'Ossétie du Sud comme faisant partie du territoire géorgien), "au mépris des principes de base de la légalité internationale (respect des frontières)".

La priorité immédiate de la Présidence a été d'obtenir un cessez-le-feu, afin de donner un répit à la population civile.

Dès le 10 août le ministre français accompagné du ministre finlandais, représentant la Présidence en exercice de l'OSCE, se trouvait à Tbilissi.

 

Principes de base pour la négociation,  avec la Géorgie et la Russie, puis pour l'accord entre elles:

- cessez-le-feu ;

- retrait des troupes sur leurs positions initiales (non encore effectué ; promis à plusieurs reprises par le Président russe -mais les décideurs russes sont-ils unanimes ? en attente du retrait russe de la part de l'armée géorgienne) ;

- engagement à ne pas utiliser la force ;

- libre accès humanitaire (pas encore effectif, malgré les efforts de la Commission européenne, d''ECHO et de l'UNHCR) ;

- observation neutre pour veiller à la transparence de l'application de l'accord (20 observateurs de l'OSCE s'ajoutant aux 8 déjà sur place ; refus russe de la proposition de 100 observateurs) ;

- mécanisme international pour assurer la stabilité et la sécurité de la région.

 

La nouvelle priorité consiste à obtenir l'application de l'accord.

 

La situation future doit être discutée dans les lieux appropriés :

- l'ONU : résolution du Conseil de sécurité, mandat éventuel...

- OSCE.

 

L'UE, par l'intermédiaire de sa Présidence en exercice a joué un rôle majeur.

"Jusqu'où auraient été les Russes si nous n'étions pas intervenus ?"

L'unité du Conseil, le 13 août a renforcé la crédibilité de l'UE aux yeux de la Russie.

Le Conseil a donné mandat à Javier Solana et a demandé à la Commission d'étudier le renforcement de la présence sur place de l'UE.

Le Conseil examinera début septembre l'avenir des relations entre l'UE et la Russie, à la lumière des évènements passés ("il n'est pas possible de faire comme si de rien n'était") et des prochains jours (respect des engagements), et en tenant compte de l'interdépendance entre l'UE et la Russie. Le dialogue sera poursuivi.

 

A ceux qui ont évoqué la saisine de la Cour Pénale Internationale, le ministre a rappelé que la Géorgie avait évoqué cette possibilité. La CPI est compétente pour les crimes de guerre.

 

A ceux qui faisaient un parallèle avec le Kosovo, le ministre a souligné deux différences :

- le Kosovo se situe dans le cadre du démembrement d'un Etat fédéral disparu ;

- le processus de négociations aboutissant à l'indépendance du Kosovo a duré dix ans.

 

 

Tour de table des porte-parole des groupes politiques :

 

Les critiques ont été généralement très dures à l'égard de la Russie :

- les séparatistes sont financés et contrôlés par la Russie ;

- la Russie n'est pas neutre, elle fait partie du problème, pas de la solution ;

- un Etat souverain a été agressé ;

- l'intégrité territoriale de la Géorgie doit être respectée ;

 

Les groupes de droite en tirent comme conséquences :

- pas de complaisance ;

- remise en cause des négociations de l'Accord d'association (PPE, UEN).

- L'UEN remet en cause les Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi.

 

Mais certains ont souligné que l'UE devait continuer le dialogue avec la Russie, dont l'UE a besoin dans d'autres conflits, en particulier l'Iran.

 

Consensus pour:

-aider la population civile ;

- le retour à la situation de statuquo ;

- chercher une solution politique durable ;

- rappeler la souveraineté et l'intégrité de la Géorgie ;

- rappeler le respect des règles de l'OSCE et le rôle prépondérant de cette organisation ;

- la nécessité de l'unité des pays membres de l'UE.

 

Les Ossètes acceptent d'avoir des passeports russes, car ceux-ci rendent plus facile l'obtention de visas pour entrer dans l'UE.

Demain : l'intervention de la ministre géorgienne des affaires étrangères. 

08:23 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géorgie, russie

13/08/2008

Russie : jusqu'où ?

1938 :

 15 septembre : L'Allemagne exige la cession immédiate des territoires comptant plus de 50% d'Allemands

Aujourd'hui : la Russie distribue des passeports russes aux habitants des régions séparatistes de Georgie

26 septembre : Hitler affirme que le pays des Sudètes, en Tchécoslovaquie, est sa dernière revendication territoriale.

Aujourd'hui : le gouvernement russe affirme qu'un "coup fatal a été porté à l'intégrité terrioriale de la Georgie".

30 septembre : accords de Munich : démembrement de la Tchécoslovaquie + annonce d'un référendum pour demander leur avis aux habitants (référendum qui ne sera jamais organisé)

Aujourd'hui : les Russes ont organisé un référendum, non reconnu par la communauté internationale + Ossétie et l'Abkhazie, de facto, ne font plus partie de la Georgie

A partir d'octobre : le gouvernement allemand ne reconnait pas le gouvernement tchèque comme légitime

Aujourd'hui : le gouvernement russe ne considère pas le gouvernement georgien comme un interlocuteur valable

1939 :

15 mars : les troupes allemandes occupent Prague

1er septembre : les troupes allemandes envahissent la Pologne

Demain ?

Lors de la dernière réunion de l'OTAN, il a été décidé, sur proposition du gouvernement français, de reporter l'examen  de la candidature de la Georgie : 2 questions :

a) n'est ce pas pour cela que la Russie s'est considérée comme autorisée à envahir et occuper une partie du territoire géorgien ?

b) la meilleure réponse pour signifier qu'une ligne rouge a été franchie, ne consisterait-il pas à entamer sans tarder les négociations pour l'adhésion de la Georgà l'OTAN ?

Dans un monde idéal, probablement, mais quand les pays de l'Union européenne dépendent à 80% de la Russie pour leur approvisionnement en gaz ?