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30/12/2022

En Géorgie

La baignoire de Staline

Renaud S. Lyautey

Seuil / cadre noir

 

Les Géorgiens se sentent très proches des Ukrainiens. Comme en Ukraine la Géorgie a deux régions séparatistes, aidées par la Russie, avec présence militaire russe : l'Abkhazie et l'Ossétie. Les politiciens tentés par un rapprochement avec l'Union européenne sont contrés par les forces pro-russes. La Géorgie a manifestement servi de terrain d'essai à Poutine, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, alors président de la République française qui assurait la présidence tournante de l'UE. Un remake des accords de Munich, Sarko assurant le rôle de Chamberlain, sans les scrupules de Daladier. Hitler ne s'était pas contenté des Sudètes, Poutine ne se contenterait pas du Donbass. Il rêve de reconstruire l'Empire russe.

La Géorgie est la terre natale de Staline...et de Béria, chef du KGB ! Staline avait fait construire un ensemble balnéaire important en marge duquel Staline s'était fait construire un immense palais dans lequel se trouvait la baignoire du dictateur, volée pour être revendue par des habitants qui manquent de tout.

 

"En Russie, encore aujourd'hui, la question du legs historique de l'URSS est un enjeu national. Des groupes d'historiens s'affrontent quotidiennement. Et le pouvoir russe actuel, à l'évidence, se considère comme le dépositaire de ce legs. Au prix des pires travestissements. On réécrit l'histoire. On réhabilité Staline. Et on veille à ce que nul n'écorne les épisodes les plus glorieux de la guerre froide."

C'est un polar, donc il y a des meurtres et une enquête.

Renaud S. Lyautey est diplomate et fut ambassadeur en Géorgie. Il nous fait visiter le pays.

 

"la frontière invisible entre les empires perse et ottoman".

"A la violence des moeurs caucasiennes répondait une nonchalance orientale."

"un peuple solidement campé sur ses deux jambes depuis la nuit des temps, qu'aucun envahisseur - qu'il fût byzantin, persan, arabe, turcs ou russe - n'était jamais parvenu à déloger, ni même à assimiler."

"Quand les Russes ont entamé la conquête des nations du Caucase aux dépens des Persans, au début du XIXe siècles, ils ont , en quelques sorte, découvert le Sud."

"La criminologie, même dans les versions les plus modernes , était une science de l'échec. Certes, on finissait presque toujours par deviner ce qui s'était passé. Avec un peu de chance, on arrêtait même des suspects. Mais on ne faisait pas revenir les morts."

 

07:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, géorgie

11/08/2009

Géorgie : Kouchner pas crédible

A l'occasion du triste anniversaire de la guerre de Géorgie, Kouchner s'est associé à son Secrétaire d'Etat pour reprendre la mélopée des louanges du Président à qui il doit son beau ministère.

Depuis un an il cherche à nous convaincre que Sarkozy, par son action, aurait sauvé l'existence de la Géorgie.

Il serait parvenu à "rétablir le dialogue". Est il possible de qualifier de "dialogue" les menaces proférées par les responsables russes ?

Intégralité territoriale ? Non seulement les troupes russes occupent deux provinces géorgiennes, mais, contrairement aux promesses, elles ne sont pas revenues sur les positions occupées avant le déclanchement des hostilités.

"Observateurs européens" ? Les troupes russes leur interdisent l'accès aux provinces annexées, et ils ne peuvent que constater que des milliers de Géorgiens, victimes du nettoyage "ethnique", ne peuvent pas rentrer chez eux.

5OO millions d'euros versés par l'Union européenne ? Chacun sait qu'elle sert généralement à payer pour les dégâts causés par d'autres, et que pèsent ces 500 millions à coté des 20 milliards investis par les Russes dans les deux provinces qu'ils occupent ?

L'Europe stratégique, quoi qu'en dise Kouchner, n'est pas "née" en Géorgie...


25/06/2009

Georgie : la Russie ne veut pas d'observateurs

Géorgie : la Russie ne veut pas d'observateurs internationaux

 

 

Le président Sarkozy était très fier de son accord passé avec les dirigeants russes à propos de la Géorgie.

On connait la suite : deux provinces ont fait sécession, et seules les forces russes y ont accès.

 

Au Conseil de sécurité de l'ONU la Russie a mis son véto à la prolongation de la mission d'observation de l'ONU en Géorgie.

A l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), la Russie a mis son véto au renouvellement de la mission d'observation en Géorgie de cette organisation.

 

Inquiétant également : une équipe d'observateurs de l'Union européennes, non armée, et accompagnant une ambulance, a été victime d'une attaque qui a fait un mort et un blessé grave.

La mission de l'Union européenne n'a jamais été autorisée par l'armée russe à se rendre dans les provinces sécessionnistes. Sa présence à la limite de celles-ci n'a jamais été véritablement acceptée par l'armée russe. Cette attaque meurtrière et lâche avait probablement pour but de l'inciter à partir, comme les missions d'observation de l'ONU et de l'OSCE.

 

18/02/2009

Géorgie, 6 mois plus tard...

Situation en Géorgie

 

 

 Six mois après le "show" du "Président de l'Europe", presque "Président du Monde", quelle est la situation sur le terrain ?

Le "nettoyage ethnique" est terminé.

L'armée russe installe ses bases militaires en Abkhazie  et en Ossétie du Sud.

La mission de l'UE a été rapidement déployée. Elle est financée par le budget PESC.

Elle a pour but la stabilisation, la normalisation, l'établissement de la confiance.

La mission européenne comprend 320 membres, venant des 27 pays de l'Union, 213 se trouvant "sur le terrain", aux "frontières" des régions séparatistes auxquelles ils n'ont pas accès. Les observateurs de l'OSCE ont également été expulsés.

Les points de contrôle russes se trouvent sur le territoire géorgien (non séparatiste) et les contacts sont difficiles entre les observateurs européens et les Russes, pouvant aller jusqu'aux menaces de mort.

Il y a également des points de contrôle "sauvages" tenus par des milices incontrôlées.

La situation est qualifiée de "stable mais volatile".

Des incidents avec armes à feu ont lieu plusieurs fois par semaine, sans que l'on ait des preuves sur leurs auteurs.

Beaucoup de mines et autres engins explosifs restent sur le terrain, aux alentours des "frontières".

Les kidnappings sont fréquents.

Tous les trafics, y compris d'armes, sont florissants.

 

06/10/2008

La Géorgie et l'OTAN

La Géorgie est un partenaire de l'OTAN.

Les signaux d'alerte de la crise de cet été ont peut-être été sous estimés en raison de la polarisation de l'attention sur la situation en Irak et en Afghanistan ?

L'OTAN est unie concernant la situation en Géorgie. Elle lui apporte son aide en matière de communication, de sécurité, de déminage, de défense contre les cyber attaques, d'aide humanitaire et  d'aide aux réformes.

La coordination entre l'OTAN et l'UE est indispensable.

 

C'est une bonne chose que les "concepts de sécurité" de l'OTAN et de l'UE soient revus de façon parallèle.

 

La commission internationale d'enquête sur les évènements du mois d'août est demandée par la Géorgie. Il serait utile que la Russie l'accepte,  enfin, et que la transparence soit assurée.

 

Pour un retour des réfugiés, il faut des forces de maintien de la paix. Et il est impossible de mettre en place des forces de maintien de la paix sans consensus.

Dans un premier temps il faut voir comment se mettent en place les missions d'observation, puis suivre les négociations prévues à Genève en octobre.

 

Les ministres décideront en décembre de l'éventuelle adhésion de la Géorgie au "Plan d'action" menant à l'adhésion. Une plus grande intégration de la Géorgie dans l'OTAN permettrait plus de leviers pour éviter des décisions inadéquates, en particulier avec des relations plus suivies avec les ministres géorgiens des affaires étrangères et de la défense.

Il n'y aura pas d'intégration de l'armée géorgienne dans l'OTAN sans intégration de l'Etat géorgien dans le système démocratique et l'établissement d'un Etat de droit.

 

Pour que l'article 5 du Traité de Washington de 1945 reste crédible (riposte en cas d'agression contre un Etat membre de l'Alliance), il faut que les capacités politiques et militaires de le mettre en œuvre soient crédibles.

 

08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, défense, géorgie, otan