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31/10/2024

Sur les traces des criminels de guerre

La traque est mon métier

Colonel Eric Emeraux

éditions Plon ("L'Abeille" - poche)

 

Le colonel Emeraux a été à la tête du peu connu "Office Central de Lutte Contre les Crimes contre l'Humanité" de notre gendarmerie nationale.

La lecture de son travail est parfois difficile tant les descriptions d'horreurs y sont monnaie courante : Bosnie, Rwanda, Liberia, Syrie.

Plus facile à lire le récit des heures de recoupements, de planques, de filatures, d'arrestations, pour que justice soit faite. "Le temps passe mais la justice demeure".

Mais qui fera passer devant la Cour Pénale Internationale le dictateur syrien soutenu par la Russie et l'Iran? Qui jugera un jour le dictateur rwandais, traité comme s'il n'avait aucune responsabilité dans le génocide des Tutsis ?

 

"C'est une fiction banale et récurrente qui se construit au fil du temps de génération en génération avec comme fil conducteur la peur de l'autre qui devient une menace permanente et sourde."

"Religion et nationalisme...Les meilleurs ingrédients qui composent avec l'obéissance et la peur comme liants, la soupe bien nauséabonde du nettoyage ethnique et du génocide."

"à un meurtre, tu interpelles l'auteur pour le mettre en taule; à partir de dix tu l'arrêtes pour le mettre dans un hôpital psychiatrique : à 10 000 , tu l'invites à la table des négociations..."

 

 

08:16 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

28/10/2024

L'affaire du colier "de la reine"

Le reine du labyrinthe

Camille Pascal

édition Robert Laffont

 

1782 : le budget de la France est en déficit vertigineux. Les plus riches, noblesse et clergé , refusent une augmentation de leurs contributions et continuent à réclamer au roi toujours plus de privilèges, toujours plus de rentes.

La reine a la réputation, quelque peu justifiée, d'être dépensière. Elle a gagné le surnom de "madame déficit".

Il est question d'un collier somptueux de diamants. La vérité est que la reine n'a jamais voulu de ce collier qui avait été fait pour la du Barry, la maîtresse du feu roi Louis le XV ème.

Les joaillers cherchent preneur, sous peine de faillite.

Jeanne de la Motte, descendante sans scrupule d'un batard d'Henri II,  fait croire au cardinal de Rohan qu'il a là l'occasion de se faire bien voir de la souveraine en lui trouvant l'argent pour payer le collier.

Jeanne sera condamné pour avoir détourné l'argent. Le cardinal sera la risée de tous car il s'est comporté comme un parfait imbécile mais "le ridicule ne tue pas". Et on condamne rarement les gens pour sottise aggravée.

Une seule chose peut être reprochée à la reine : avoir voulu faire "porter le chapeau", c'est le cas de la dire, au cardinal, qui perdra , quand même, son titre de "grand aumonier"  à cette occasion. Pour sa défense, il faut dire que le Baron de Breteuil, ministre du roi, poussait dans le même sens.

Un point commun à tous ces personnages : croire plus à l'inné, la "naissance", "le sang", qu'à l'acquis. Ils se sont donné "la peine de naître" !

 

08:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, littérature

12/08/2024

Comment et avec qui

Au lit au Moyen-âge

Chiara Frugoni

éditions "les belles lettres"

 

A cette époque, le lit n'est pas seulement présent pour s'allonger. Il est dans les chambres à coucher...mais pas seulement ! Il est entouré de bancs qui servent à recevoir, éventuellement à manger. La chambre devient ainsi la "salle de séjour".

Bien entendu, il diffère beaucoup selon la classe sociale et la richesse. Chez les riches, par ses lourdes tentures,  il protège contre le froid car, par crainte des incendies, les feux sont éteints la nuit.

Une grande différence avec aujourd'hui est que le lit est souvent collectif, et pas seulement à l'échelle familiale. Il est habituel que dans les auberges les lits soient partagés avec des inconnus. Pire : dans les hôpitaux les malades dont mis dans les mêmes lits, fait tout à fait propice aux transmissions de maladies.

L'auteure, médiéviste italienne, illustre son propos essentiellement par des extraits du Decameron de Boccace, ce qui est généralement drôle, pas toujours crédible,  rend la lecture agréable,  mais ne constitue pas vraiment des preuves historiques.

Plus de soixante illustrations, superbement reproduites, représentent un des intérêts majeurs de l'ouvrage.

 

 

08:15 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

12/07/2024

le mythe de l'apolitisme

Géostratégix s'invite aux jeux

Textes : Pascal Boniface,

Directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)

Dessin : Tommy

éditions Dunod graphic

 

Dès la première édition des Jeux modernes, en 1896, les enjeux politiques sont présents.

Refus de la Turquie de participer en raison des nombreux antagonismes avec la Grèce, indépendante depuis 1830. En miroir, les JO suscitent une forme d'union nationale en Grèce.

En 1908, les Irlandais, qui militent pour leur indépendance, obtiennent que la délégation britannique soit renommée "Grande-Bretagne et Irlande".

En 1912, les Tchèques obtiennent de ne pas défiler sous la bannière de l'Empire austro-hongrois, mais sous celle de la Bohème. La délégation hongroise défile séparément de l'autrichienne.

En 1920, les fautifs de la guerre n'ont pas le droit de participer. La jeune URSS refuse de participer à une compétition "capitaliste et bourgeoise".

1924 : JO à Paris, inaugurés par "Gastounet", Gaston Doumergue, radical du Languedoc.

1928 : La flamme olympique fait son apparition. "Elle symbolise le feu sacré  et fait le lien avec les jeux antiques. L'Allemagne fait son retour.

Quand les Jeux ont été attribués à l'Allemagne, le régime était une république démocratique. "C'était un geste de réconciliation et de pacification".

Juifs et Tsiganes sont exclus de toutes les fédérations sportives allemandes, même les champions reconnus.

Des milliers de places sont réservées aux SA dans un stade pavoisé de croix gammées.

Malheureusement, l'Allemagne n'a pas le monopole de la discrimination. Le président Roosevelt refuse de recevoir Jesse Owens, quatre médailles d'or, parce qu'il est ...noir !

En 1952, l'URSS rejoint la compétition. Le CIO accepte la fiction de l'amateurisme des sportifs soviétiques.

1956, plusieurs pays arabes boycottent pour protester contre la présence d'Israël.

"Le sport va cristalliser les volontés d'indépendance des pays africains et contribuer à forger une identité nationale, se manifestant lors des compétitions."

1960 : Malgré de nombreuses protestations, le CIO accepte que la délégation sud-africaine soit composée uniquement d'athlètes blancs.

1968 : Smith et Carlos lèvent le poing ganté de noir ; ils sont expulsés des JO et se voient retirer leurs médailles.

"Si les boycotts ont porté atteinte aux JO, ils n'ont pas mis en difficulté les régimes qu'ils visaient."

"Le CIO a réussi là où l'ONU a échoué :faire cohabiter Pékin et Taïwan"

Et plein d'autres choses dans cette BD, comme la marche vers l'égalité femmes/hommes et la naissance et le développement des Jeux paralympiques.

 

08:33 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, jo, géopolitique

12/06/2024

Ne pas oubllier

Allemagne, juillet 1932 : aux élections législatives le parti nazi devient le premier parti du parlement, mais n'a pas la majorité.

En janvier 33, le président de la République nomme Adolf Hitler chancelier. Le calcul de la droite est qu'à ce poste il montrera son incapacité et que la droite pourra revenir au pouvoir rapidement. C'est avec les voix des députés de la droite traditionnelle qu'Hitler peut avoir la majorité au parlement.

En mars 33 Hitler décide de gouverner par décrets.

En mai,  tous les syndicats sont interdits.

En juillet tous les partis politiques, sauf le parti nazi, sont interdits.

Aux élections de 32 les nazis n'avaient pas anoncé ces interdictions à venir. Et encore moins que les opposants seraient les premiers a être internés dans des camps, bien avant les Juifs et les homosexuels.

J'entends aujourd'hui que le RN n'est pas un parti fasciste. Mais pourquoi prendre le risque ?

 

16:39 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0)