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15/04/2012

1934

Le complot de l'ordre noir

 

Philippe Pivion

 

Editions du "Cherche Midi"

 

 

1934 : 6 février, Paris : des manifestations factieuses s'en prennent à l'Assemblée nationale. Le gouvernement tombe. Louis Barthou devient ministre des Affaires étrangères du gouvernement dirigé par Gaston Doumergue.

9 octobre, Marseille : Le roi de Yougoslavie, Alexandre,  et Louis Barthou, ministre français des affaires étrangères sont assassinés.

 

Sous prétexte d'une enquête policière, ce roman nous fait vivre l'année de la montée de tous les périls : 1934.

Année également du début de la convergence qui conduira au "Front populaire", avec la grande manifestation du 12 février, pendant laquelle "l'amalgame des cortèges fut complet".

 

A travers les aventures de son secrétaire particulier, nous suivons Louis Barthou dans sa tentative diplomatique d'isolement de l'Allemagne nazie, quitte à passer un accord avec l'URSS communiste, quitte à négocier avec l'Italie fasciste, afin d'éviter un axe Berlin / Rome. "Edifier un cordon politique et militaire autour de ce fou furieux de Hitler".

Barthou considérait que "c'est le principe de réalité, qu'il faut aboutir avec l'Union soviétique. Si nous ne le faisons pas, c'est l'Allemagne qui le fera". "Sensible aux rapports de force et à la réalité, il pensait qu'une politique européenne ne pouvait exister sans l'Union soviétique".

Son allié dans cette stratégie, Albert 1er, roi des Belges, meurt dans un accident jamais élucidé.

Barthou avait pris une ferme résolution : "il ne cèderait pas aux sirènes du désarmement pour ne pas obérer l'avenir". "Il maudissait la faiblesse des autres hommes politiques qui, au nom de la stratégie d'apaisement, laissait filer la politique allemande de réarmement et de liquidation du Traité de Versailles".

 

Mais l'Angleterre préfère négocier avec Hitler. "Le Foreign Office souhaitait négocier directement avec l'Allemagne plutôt que d'entrer dans une logique d'encerclement".

L'extrême droite française également.

 

Quand Barthou est assassiné, il est remplacé au Quai d'Orsay par Pierre Laval, déjà suppôt de l'Allemagne nazie.

L'ouverture des archives, en 1974, permet de savoir que la balle qui a tué Barthou venait d'une arme de la police française. D'où la théorie du complot de "l'ordre noir", la "Cagoule", ces militants d'extrême droite qui, tirant les leçons de l'échec de la manifestation insurrectionnelle du 6 février,  voulaient passer à l'action clandestine armée, avec l'aide de voyous à leur solde. "Les liaisons entre la pègre, les milieux affairistes et délictueux, les droites nationales à sympathie fasciste sont en place".

En 1945, les troupes françaises trouveront en Allemagne des documents du ministère français des Affaires étrangères "qui n'ont pu parvenir à l'époque que grâce à plusieurs taupes bien infiltrées". L'hypothèse du romancier est que ces taupes étaient à la solde des nazis via l'extrême droite française.

 

Alexandre de Yougoslavie a été tué par des "Oustachis" croates, payés par l'Allemagne hitlérienne, et qui se révèleront pendant la guerre d'indéfectibles soutiens des nazis.

Pour Philippe Pivion, Louis Barthou n'était certainement pas une victime collatérale, mais bien un objectif spécifique.

 

 

"Quand un morceau de l'humanité est rejeté, est stipendié, c'est toute l'humanité qui est menacée et injuriée. Le droit ne se divise pas, il est un, et lorsqu'il régresse pour une catégorie d'êtres humains, sous quelques prétextes que ce soit, philosophiques, religieux, politiques ou autres, alors le droit de tous recule. Il ne peut y avoir de progrès pour une partie du monde, sans que tous en bénéficient".

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

14/04/2012

Libye : rien n'est réglé

Les fous de Benghazi

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 191

 

 

Déception. Non pas que SAS, à l'image de DSK ait soudain fait vœu de chasteté, mais ces livres, au delà de leurs défauts, ont généralement la qualité d'une bonne analyse de la situation géopolitique des pays dans lesquels l'action se déroule. Du moins les informations fournies recoupent celles que je peux avoir par ailleurs.

 

Dans ce livre consacré à la lutte suivant le soulèvement démocratique en Libye, il y a des points incontestables :

 

"Les armes des soldats kadhafistes sont dans la nature. Beaucoup ont été pillées par la population, d'autres sont parties vers le sud, le Niger et le Mali, pour renforcer les katibas de l'AQMI." Les évènements du Mali en ont apporté la preuve.

 

"Parmi les opposants à Kadhafi, les seuls organisés étaient les islamistes"

 

Le C.N.T. ne contrôle pas la situation.

 

Un des enjeux essentiel est de "récupérer les milliards de $ d'avoirs libyens gelés par les Etats-Unis qui hésitent à les rendre au CNT"

 

D'autres  sont plus discutables :

"Le général Younès, ancien ministre de la défense de Kadhafi étaient particulièrement haï par les Islamistes, en raison du rôle qu'il avait joué dans la répression contre eux". C'est exact, mais pourquoi les islamistes n'ont-ils pas attendu la chute de Kadhafi avant de supprimer Younès ?

 

Deux piliers du roman me laissent interrogatif :

 

1) Le groupe terroriste le plus actif serait une branche des "Frères musulmans".

Les "Frères" ont choisi la voie légale et politique dès la fin des années 70, ce qui a provoqué la naissance de groupes terroristes dissidents,  comme le "Jihad islamique". Les terroristes islamiques considèrent les "Frères" comme des "traitres".

Les résultats électoraux en Tunisie, au Maroc et en Egypte les confortent dans cette stratégie légaliste, même si, sur ce terrain et dans ces pays, ils risquent d'être débordés par plus radicaux qu'eux.

Rien ne permet d'affirmer que les "Frères" auraient une branche terroriste.

 

2) Le Qatar serait le financier des terroristes libyens.

Beaucoup de choses peuvent être reprochées aux Qataris. Par exemple de vouloir obliger le PSG à quitter le "Parc des Princes". De ne pas être une démocratie occidentale, dans une région où cela n'existe pas. Tout le monde sait qu'il y a des luttes au sein de la famille régnante. Des membres de la famille pourraient être tentés de chercher à déstabiliser l'actuel chef de la tribu. De là à imaginer celui-ci en train de jouer double jeu,  et de financer des groupes terroristes alors qu'il mène ouvertement une politique pro-occidentale ? Je suis plus que dubitatif.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

13/04/2012

Des témoins qui ne veulent pas l'être

38 témoins

 

De Lucas Belvaux

 

Avec Yvan Attal, Sophie Quinton, Nicole Garcia, Natacha Régnier

 

 

Le film s'ouvre par l'entrée, en bateau, dans le port du Havre.

Pour moi, bouffées de souvenirs d'enfance, et d'adolescence, à la vue de ce quartier reconstruit après guerre sur les ruines des bombardements.

A "mon" époque il n'y avait pas de porte-containers de plus de trois cent mètres de long, mais il y avait le "France" qui faisait la "ligne", vers New-York en cinq jours, avant que les avions ne le rendent obsolète.

Les "abeilles"  guidaient et remorquaient les vraquiers vers les quais.

 

Donc, l'action se passe au Havre, rue de Paris, sous ses arcades de béton, moins belles que celles de la rue de Rivoli.

Mais cela pourrait être n'importe où.

Une jeune femme est assassinée, poignardée, en pleine rue, en pleine nuit.

La police enquête, mais ce n'est pas le sujet du film, qui n'est pas un film policier.

Le sujet c'est que tout le monde prétend n'avoir rien entendu, rien vu.

Y compris Yvan Attal, plus introverti que jamais, qui, taraudé par la culpabilité, finit par reconnaître qu'il a été réveillé par les cris de la victime, qu'il l'a vue, et qu'il n'a rien fait.

D'abord à sa compagne, jouée avec délicatesse par Sophie Quinton, bien loin de son rôle de fausse Marilyn de province dans "Poupoupidou". Ce qui prouve qu'elle est une véritable comédienne.

Puis à la police, qui doit réentendre tous les autres témoins, obligés de reconnaître, finalement,  qu'eux aussi ont entendu, et qu'ils n'ont rien fait.

Le procureur décide de ne pas poursuivre. "Un témoin qui ne fait rien, c'est un salaud coupable de non assistance à personne en danger, 38, c'est tout le monde..."

Une journaliste, jouée par Nicole Garcia, raconte cette lâcheté collective.

L'autopsie aggrave encore le sentiment de culpabilité en révélant que seule la deuxième série de coups de couteau a été mortelle.  

La vie du quartier stigmatisé devient invivable.

Les amitiés se brisent, telle celle de la voisine, jouée par Natacha Régnier, que l'on voit trop peu depuis son prix à Cannes, en 98 ("La vie rêvée des anges").

Le paroxysme est atteint lors de la reconstitution. Celle-ci prouve qu'il était impossible de ne pas entendre.

 

Un film fort, prenant, qui pose des questions sur la nature humaine, la lâcheté, l'indifférence, l'inaction.

Rien à comprendre ? Pas de jugement à porter ?

Probablement trop facile d'être certain(e) que, placé(e) en pareilles circonstances, nos réactions auraient été les bonnes.

 

08:22 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

11/04/2012

Gagner plus pour economiser plus

Nicolas paie chaque mois 5.926 euros de pensions alimentaires à ses deux précédentes épouses.

Il peut le faire avec ses 18.000 euros nets mensuels. Il a bien fait de s'augmenter de 172% au début de son mandat.

Son patrimoine s'est accru de 587.839 euros en cinq ans, soit la quasi totalité de sa rémunération disponible.

Comment a-t-il fait pour payer les pensions alimentaires, puisqu'il a tout économisé, rien dépensé à titre privé ? Pas la moindre paire de chaussettes ? Pas la moindre paire de chaussures réhaussées ?

Avec des ressources autres que son salaire ?

Avec les revenus de son capital ?

Le capital rapporterait-il plus que le travail ?

10/04/2012

Pour que l'Union européenne contribue au succès du mouvement démocratique dans les pays arabes

Un vrai Partenariat avec les pays Arabes est absolument nécessaire

 

 

Les Socialistes et Démocrates au Parlement européen se déclarent solidaires des populations Arabes qui luttent pour le respect des droits de l’Homme et la consolidation de la Démocratie, et en appellent à la Commission européenne et au Conseil pour contribuer au succès démocratique du Printemps Arabe.

 

Les socialistes européens souhaitent l'apport d'un soutien total aux citoyens Arabes qui ont lutté et qui luttent pour la liberté, la dignité humaine et la démocratie dans leur pays.

 

Pour réussir le  Printemps Arabe ne peut être autre que l’instauration d’une démocratie solide dans tous les pays de la Méditerranée du Sud.

 

La révolte héroïque du peuple Tunisien, à l'origine du Printemps Arabe, a secoué l'ensemble des régimes répressif.

 

La décision récente du parti Ennahda, exprimée par son Président Rachid Ghannouchi, de refuser l’introduction de la charia (la loi islamiste) dans la Constitution du pays, montre l’approche pragmatique de ce gouvernement ainsi que sa volonté politique de faire respecter pleinement les droits de l’Homme.

 

Les femmes ont joué un rôle fondamental dans le monde et mouvement arabe. Elles ont plus de droits et de chances aujourd´hui mais ce n'est qu'un début. Il faut continuer ce chemin et renforcer les droits des femmes dans les pays arabes.  En tant que socialistes eeuropéens nous avons soutenu plusieurs initiatives comme par exemple le "Erasmus pour le Maghreb" ou la facilité des visas pour les échanges universitaires et la mobilité. Il nous faut continuer en ce sens d'ouverture.

 

Le Printemps Arabe doit également mener à la justice sociale et à la prospérité économique pour l'ensemble de ces populations arabes, et l’Union européenne peut et doit y contribuer. Les aider aussi à atteindre la prospérité économique et avoir une vie meilleure.

 

 Nous, progressistes, savons que le développement économique est essentiel pour réussir la transition démocratique. C'est pourquoi il faut travailler ensemble à l'intégration économique des marchés européens et des pays du sud de la méditerranée et à des partenariats renforcés

 

Il faut adopter une autre vision pour un vrai partenariat qui promeuve la démocratie et le respect des droits de l'homme, la justice sociale et la prospérité économique de l'ensemble des peuples.