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12/12/2010

Records

Pour la première fois, ce blog a reçu plus de 3.500 visites dans le mois.

La "barre" symbolique des 3.000 visites avait été franchie en janvier.

En novembre, vous avez été 560 à venir, et revenir. Mais pourquoi si peu de commentaires ? Heureusement que l'ami Frederic est là !!!

Le record des pages consultées (8.463) reste détenu par le mois d'octobre.

09:37 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)

11/12/2010

Féroce Guinée

Féroce Guinée

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 185

 

 

Dans le golfe de Guinée, trois pays portent ce nom :

- La Guinée, dont la capitale est Conakry,  et qui vient d'élire Alpha Condé à la présidence de la république. C'est la première fois, depuis l'indépendance à l'égard de la France, en 1958, que des élections libres et démocratiques ont eu lieu. Et un socialiste  a été élu. Nous étions intervenus pour le faire sortir de prison, où il était pour des raisons purement politiques. Je l'avais fait venir au Parlement européen, il y a une dizaine d'années, à sa sortie de prison ;

- La Guinée équatoriale, hispanophone, petite éponge à pétrole d'Amérique centrale, dont les dirigeants s'enrichissent scandaleusement sans se préoccuper de la misère de leur peuple ;

- La Guinée Bissau, lusophone, un des pays les plus pauvres du monde, dont il est question dans ce livre.

 

La moitié de la cocaïne en provenance d'Amérique latine et à destination de l'Europe passe par l'Afrique de l'ouest, puis par la bande désertique sahélo-saharienne, grande comme deux fois la France.

 

Comme "tête de pont" de ce trafic, rien de tel qu'un Etat failli, désorganisé, pauvre, sans police,  dont les dirigeants militaires, qui contrôlent le passage des avions et des bateaux, contrôlent également le pays.

 

La Guinée Bissau correspond parfaitement à la définition : les militaires y tiennent une place essentielle, les présidents s'y font assassiner, les premiers ministres et les chefs d'état major gênants y sont écartés, généralement violemment.

Le seul revenu est l'exportation de la noix de cajou...et l'aide internationale qui représente 80% du squelettique budget de l'Etat. "Les subventions, c'est sacré, parce que cela nourrit la classe politique de Guinée Bissau".

 

Facile donc de corrompre le chef d'état major de l'aviation et le chef d'état major de la marine, le contre-amiral Bubo Na Tchuto, héros négatif de ce roman.

Obligé, temporairement, de fuir après une tentative de putsch manqué en 2008, Bubo vient d'être, par décret présidentiel, renommé à la tête de la marine, ce qui représente un échec cuisant pour la communauté internationale...et pour SAS chargé de le neutraliser !

Le gouvernement a saisi tous ses biens aux Etats-Unis et interdit toute transaction avec lui.

 

D'après De Villiers, si la CIA s'occupe, enfin, de Bubo, ce n'est pas tant à cause du trafic de drogue à destination de l'Europe que de ses liens avec l'AQMI, branche d'al-Quaïda dans le Sahel.

Les terroristes bandits de l'AQMI ne peuvent pas vivre uniquement de l'argent des rançons. Ils s'enrichissent donc également,  soit en assurant leur "protection" aux passeurs de drogue, soit en se chargeant eux mêmes du transport.

 

L'histoire ne dit pas par où passe la cocaïne à la sortie du désert,  et avant d'arriver en Europe. J'ai lu un article d'un universitaire londonien qui met directement en cause les  services secrets algériens...mais ceci fera peut-être l'objet d'un autre roman ! 

 

Et maintenant que SAS est reparti ? La mission "réforme de la sécurité", de l'Union européenne, mise en place au moment de la Présidence portugaise, plie bagages, consciente de son échec. La CEDEAO, organisation régionale africaine de l'Afrique de l'Ouest envisage une mission de "stabilisation", ce dont l'armée locale ne veut pas entendre parler...

 Le trafic de drogue via la Guinée Bissau,  et le Sahel, a encore de beaux jours devant lui !

 

 

"Ce continent recueillait des gens au passé flou qui échouaient là et ne repartaient plus jamais"

08:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature

10/12/2010

Le nom des gens

Le nom des gens

 

De Michel Leclerc

 

Avec Sara Forestier et Jacques Gamblin

 

Et l'aimable participation de Lionel Jospin !

 

Semaine de la critique, Cannes 2010

 

 

Si vous n'avez pas peur de la nudité effrontée, et adorable,  de Sara Forestier, ne manquez pas ce film qui sort de l'ordinaire. Elle a également de beaux yeux bleus et des fossettes irrésistibles quand elle sourit.

 

Dans le cadre de la grande hybridation des gênes (pour la "pureté" des "races", c'est foutu !), Arthur Martin (comme les cuisinières), joué par l'excellent Jacques Gamblin,  ne pouvait que rencontrer Bahia Benahmoud, virevoltante Sara Forestier.

Elle est excessive, lui empêtré dans les tabous familiaux, mais on sent bien qu'ensemble ils vont trouver leur point d'équilibre, et nous faire réfléchir sur les limites de l'engagement politique (elle couche avec les fachos pour les "convertir").

 

Un film militant, dans le meilleur sens du terme qui met en perspective, avec humour,  le débat sur "l'identité nationale".

 

La scène, habillée, dans laquelle la jeune militante,  idéaliste et déterminée,  tombe en pleurs dans les bras du jospiniste coincé (ils viennent de voter pour Chirac contre Le Pen) est aussi drôle que le "choc des cultures" constitué par la rencontre avec les parents, puis entre les parents.

 

Lionel Jospin, dans sa courte apparition, est à l'unisson de cet humour décalé et plein d'autodérision ("Un jospiniste aujourd'hui, cela doit être aussi rare qu'un canard mandarin à l'île de Ré...").

 

Malgré toutes les trouvailles, il y a quelques baisses de rythme, mais l'ensemble est plein de grâce et de drôlerie, comme dans les meilleurs Woody Allen.

 

08:58 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

09/12/2010

Carnages

Carnages

 

Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique

 

Pierre Péan

 

Editions Fayard

 

 

Le journaliste Pierre Péan est connu du grand public pour son livre sur la jeunesse de François Mitterrand. Le premier livre que j'ai lu de lui était consacré à Jacques Foccart, "l'homme de l'ombre", le "Monsieur Afrique" du général De Gaulle. Pierre Péan a consacré bien d'autres livres à l'Afrique, dont "Noirs fureurs, blancs menteurs" dans lequel il ose dénoncer la responsabilité du Président rwandais Paul Kagamé, dans les massacres qui ont ensanglanté son pays.

 

Dans "Carnages", il revient-trop-longuement sur ce point,  et une -trop- grande partie du livre est consacrée à se justifier face aux attaques, y compris en justice, dont il a été l'objet.

Pour ce qui me concerne, il prêche un convaincu. Kagamé n'est pas arrivé au pouvoir par les urnes mais par les armes, les témoignages et rapports, parlementaires, universitaires et de l'ONU sont innombrables sur les tueries provoquées, directement, ou par réactions,  qui ont accompagnées sa prise du pouvoir.

Sans même parler de son implication, quasiment certaine, dans l'attentat qui a coûté la vie au Président rwandais élu, mais hutu. J'ai pu voir, sur place, l'utilisation politique du génocide pour justifier sa dictature.

 

Le principal intérêt du livre du Péan est qu'il donne des preuves et une explication crédible à l'implication décisive des USA,  et d'Israël,  dans la conquête du pouvoir par Museveni ("Born again" comme W.) en Ouganda, Kagamé au Rwanda et Joseph Kabila (grâce à l'assassinat de son père) en RDC.  Peut-être que les documents américains mis en ligne sur Internet nous en dira encore plus sur la façon dont les USA ont armé Kagamé pour lui permettre de prendre le pouvoir.

 

L'explication est aussi lumineuse qu'une carte : l'ennemi d'Israël, et par conséquent des Américains, est le régime islamiste soudanais. D'où l'appui à la rébellion "chrétienne" du Sud Soudan. L'Ouganda est la "tête de pont" idéale pour apporter un soutien, en particulier en armes, à cette rébellion, et plus tard à celle du Darfour. Kagamé a vécu plus longtemps en Ouganda, où il a été un responsable important de l'armée,  qu'au Rwanda. C'est pour cela qu'il est anglophone, président d'un pays francophone. Mais la mise à l'écart de la France par les Américains dans la région des "Grands lacs",  n'a été qu'une opportunité. Une conséquence plus qu'une cause.

 

Tout à fait convaincant, mais faut-il pour autant prendre la défense de la "Françafrique" et du Président soudanais ?

 

 

"Pour comprendre l'Afrique, il ne faut surtout pas tenter de tout expliquer"

 

"Profitant de la dé crédibilisation de la classe politique, les ONG ont réussi à se parer à la fois de la légitimité du bien commun et de la fiabilité du désintéressement"

 

"Combien de crimes atroces, effroyables, ont été commis au nom de la justice et de la civilisation" (Georges Clémenceau)

 

"L'Afrique ne pèse plus que 0,5% du commerce extérieur de la France, contre 40% au moment des indépendances. Les intérêts français en Afrique anglophone sont plus importants qu'en Afrique francophone".

 

"Quand le paralytique joue avec des feuilles vertes, c'est qu'il y a quelqu'un dans l'arbre qui les lui a jetées" (Proverbe africain)

09:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

08/12/2010

Tintin au Congo

Tintin au Congo

 

Hergé

 

Editions Casterman

 

 

Tintin est-il raciste ? L'album d'Hergé, publié pour la première fois en 1946,  doit-il être interdit ? Un tribunal belge a mis l'affaire en délibéré.

 

Il est certain que l'image donnée des Africains est simpliste. Mais pas plus que celle donnée des Indiens dans "Le temple du soleil". Et même moins,  puisqu'au Congo les méchants ne sont jamais africains. Quand le grand sorcier parle de "ce peuple ignorant et stupide", je ne crois pas qu'il faille y voir l'expression d'un jugement de valeur de la part d'Hergé sur les Congolais. Et les Congolais, à Kinshasa, proposent aux touristes des reproductions de la couverture de l'album.

 

Dans cet album, comme toujours, il y a une petite intrigue policière, quelques rebondissements, des trouvailles peu crédibles mais pleines d'imagination du jeune reporter, lui aussi un peu caricatural avec son casque colonial vissé sur la tête.

Les méchants viennent de Chicago, et les missionnaires sont "des as".

 

A noter que Milou tient une place essentielle, en l'absence du capitaine, des Dupont(d), et du professeur Tournesol.

 

64 ans après sa parution "Tintin au Congo" tient encore la route...à condition de ne pas vouloir y voir le reflet de l'Afrique contemporaine !

 

 

12:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bd