18/09/2010
l'héritage des Templiers
L'héritage des templiers
Steve Berry
Pocket Thriller n°13273
Ce roman commence là où se termine "La croix des Assassins" (voir la note de la semaine dernière) : par le martyr de Jacques de Molay, Grand Maître de l'ordre du Temple.
Mais contrairement à "La croix des Assassins", point d'aller et retour entre le passé et le présent, point d'allusion à la Franc-maçonnerie.
Tout se passe aujourd'hui entre Copenhague, Avignon, l'Aude, l'Ariège, et bien entendu, Rennes-le-Château.
Que sont devenus les survivants des arrestations ordonnées par Philippe le Bel ?
Départ vers le Portugal puis le Brésil, comme dans "La croix des Assassins" ?
Refuge chez les frères Cisterciens, placés, comme les Templiers, sous l'ombre tutélaire de Saint Bernard de Clairvaux ?
La thèse de départ de ce roman est que l'ordre des Templiers a survécu, dans la clandestinité, dans un monastère isolé des Pyrénées.
Mais le fameux trésor des Templiers ?
Pour les héros du roman, ce trésor ne peut être que spirituel ("Le savoir est le plus grand de tous les luxes" ; "Voilà ce qui distinguait les Templiers. La véritable source de leur pouvoir, ce n'était ni la richesse, ni la puissance, mais le savoir"). Savoir découvert dans les souterrains de l'ancien temple de Salomon, ou au contact des Sarrazins ?
L'héritage d'un savoir ancien (pharaonique ?) qui a permis à ce groupe de neuf chevaliers de devenir un ordre puissant et riche, au point de faire de l'ombre au roi de France (15.000 frères, 9.000 propriétés).
Les Templiers connaissaient-ils un secret concernant la mort et la résurrection de Jésus, susceptible de mettre en cause le christianisme, et donc leur permettant de faire pression sur le Pape ?
Les passages qui mettent en relief les contradictions entre les quatre évangiles officiels, "traces écrites d'une longue tradition orale", écrits entre 70 ans et un siècle après les évènements qu'ils relatent (sans parler des évangiles qui n'ont pas été reconnus par les Pères de l'Eglise, ni des invraisemblances historiques et logiques) ne sont pas les moins intéressants de ce qui reste, avant tout, un roman d'aventures.
"On sait de temps immémorial combien cette fable du Christ nous a été profitable" Léon X, Pape
"D'autres religions parlent du paradis et de la vie dans l'au-delà, mai seul le christianisme nous parle d'un Dieu devenu humain, mort pour ses adeptes, qui revient d'entre les morts pour régner éternellement". "La résurrection donne un sens aux drames du quotidien et l'espoir d'un avenir".
"La foi ne peut aller de pair avec la logique"
"L'Eglise est une institution créée par l'homme et régie par l'homme. Les pouvoirs que certains peuvent lui prêter sont aussi une création humaine."
"Le Nouveau Testament est un livre de fables, d'histoires merveilleuses destinées à guider les gens dans le droit chemin. Que la vérité transmise soit intemporelle suffit amplement. Elever Jésus au rang de divinité permettait de donner plus de poids au message"
"Un monastère sans bibliothèque équivaut à un château sans armurerie"
"Dis ce que tu as à dire, fais ce que tu as à faire, mais ne va jamais, au grand jamais, croire tes propres conneries"
08:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
17/09/2010
Des hommes et des dieux
Des hommes et des dieux
De Xavier Beauvois
Avec Michael Londsale et Lambert Wilson
Cher Xavier Beauvois,
Votre maman, mon amie Gaby, aurait été très fière de vous. Elle était toujours très fière de vous, depuis votre premier long métrage, non pas le splendide "N'oublie pas que tu vas mourir", comme le disent tous les journaux, mais "Nord", mieux qu'un coup d'essai, tourné il y a 20 ans, déjà, dans notre petite ville d'Aire-sur-la-Lys. Film dans lequel Gaby faisait une apparition, comme dans "Le petit lieutenant", pour un enterrement de cinéma.
Très belle réussite que ce "Petit lieutenant". Gaby m'avait alors confié que vous prépariez, déjà, le suivant, qui n'a pas pu être tourné en Algérie. Vraiment dommage qu'elle n'ait pas pu vivre ce "Grand prix" à Cannes, tellement mérité, avec, cerise sur le gâteau, son petit fils, Arthur, au générique.
Cela fait prendre conscience à la fois du temps qui passe, et du temps nécessaire à préparer, réaliser, distribuer un film.
Film "divin", avec des acteurs sublimés par l'histoire et qui rendent ces moines tellement humains avec leurs peurs et leurs doutes, habités par la grandeur de leur engagement qui est loin d'être uniquement religieux.
Vous préparez donc probablement déjà votre prochaine œuvre, dans le calme de votre maison d'Etretat, petite ville chère à mon cœur, et que Gaby aimait tellement.
Nous attendons donc, confiants dans l'affirmation, toujours renouvelée, de votre talent.
09:52 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/09/2010
Cour Pénale Internationale, justice des puissants ?
La justice universelle en question
Justice de blancs contre les autres ?
Sidiki Kaba
Ancien Président de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme
Editions de l'Harmattan
Le Président soudanais al-Béchir, contre qui la Cour Pénale Internationale a prononcé plusieurs mandats d'arrêt, en particulier pour génocide, se rend, sans être inquiété le moins du monde, aussi bien dans les pays arabes qu'africains.
Le dernier en date, le Kenya, s'abrite derrière la décision de l'Union Africaine de ne pas appliquer la décision de la CPI.
L'avocat Sidiki Kaba, ancien Président de la Fédération Internationale des Ligues des droits de l'Homme (FIDH) pose donc la question : la justice "universelle" est-elle une justice de blancs contre les autres ?
Il répond en avocat, défenseur du droit des victimes contre l'impunité de ceux qui portent atteinte aux droits les plus élémentaires.
Il rappelle que 31 pays africains ont signé le Statut de Rome mettant en place la CPI.
Le premier d'entre eux étant le Sénégal présidé à l'époque par Abdou Diouf.
Tout allait bien tant que la CPI inculpait des rebelles, à la demande des Etats membres, dont les gouvernements pouvaient ainsi l'instrumentaliser contre son opposition (cf. le cas Bemba).
Les dents ont commencé à grincer avec l'inculpation de l'ancien Président Charles Taylor. Mais il n'était plus au pouvoir, et la solidarité des puissants n'a pas joué en sa faveur.
Les choses se sont franchement gâtées avec l'inculpation d'un chef d'Etat en exercice.
A la demande non pas d'un Etat, mais du Conseil de sécurité de l'ONU.
A la Ligue arabe qui met en avant la Convention de Vienne, qui assurerait l'impunité aux Chefs d'Etat dans l'exercice de leurs fonctions, Sidiki Kaba oppose la jurisprudence du procès de Nuremberg, après la seconde guerre mondiale, et la lutte contre l'impunité des bourreaux.
"Nous devons opposer à la solidarité révoltante et déshonorante des chefs d'Etats, la solidarité humaine et judiciaire aux victimes, afin que leur droit à la justice et à la réparation soit effectif."
L'auteur dénonce le "double standard". Les chefs d'Etats membres du Conseil de sécurité ne risquent rien, pas plus que leurs alliés les plus proches : Bush, Poutine, les premiers ministres chinois et israéliens ne seront pas inquiétés. Les Africains et les Arabes en éprouvent un sentiment d'injustice.
Après le cas d'Omar al-Bachir, Sidiki Kaba passe en revue ceux de Charles Taylor, de Saddam Hussein, d'Augusto Pinochet, d'Hissène Habré et de Slobodan Milosevic.
En conclusion, il propose de créer un Tribunal Pénal Universel à compétence universelle, dont la CPI est une étape, disposant d'une police universelle, avec un Fonds universel pour la réparation des préjudices des victimes.
"La plus haute aspiration de l'humanité est de libérer l'Homme de la terreur et de la misère" Déclaration universelle des Droits de l'Homme
"La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; pour cela, faire que ce qui est juste soit fort ou ce qui est fort soit juste" Blaise Pascal (Pensées)
"Sans justice, il ne peut y avoir de paix durable" Kofi Annan
"Ces innombrables morts, ces massacrés, ces torturés, ces piétinés, ces offensés sont notre affaire à tous" Vladimir Janklevitch
10:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
15/09/2010
le 20ème album des Bidochon
Les Bidochon n'arrêtent pas le progrès
Christian Binet
Fluide glacial
Binet est caricaturiste. Les Bidochon sont des caricatures, avec leurs vérités, et leurs exagérations dans lesquelles il est drôle de se reconnaître. Quand j'ai des problèmes avec un ordinateur je pense immanquablement à "Bidochon internaute", et cela me détend, et me rassure de savoir qu'il y a peut-être pire que moi. J'attends avec impatience "Bidochon et son iphone" qui évoquera mes démêlées avec ce merveilleux engin.
Ce vingtième album des Bidochon (comme le temps passe...) est consacré à tous ces gadgets qui vont de l'improbable à l'inutile en passant par le dangereux.
Je me souviens des camelots intarissables qui vantaient les mérites de leurs merveilles, quand j'étais enfant et que mon père m'amenait au "marché aux puces" de la porte de Saint Ouen, proche de notre domicile.
Aujourd'hui il y a le "télé-achat" sur lequel je tombe au hasard de "zappings" télévisuels, tellement il est présent, sur tellement de chaînes à certaines heures. Je ne regarde pas, mais je suppose que c'est là que l'on peut trouver la "cheminée réversible", le "repousse chiens", le " pousse bouchon", "l'oreiller antirides", le "parasol bronzant", etc. car je ne vais pas vous faire toute la liste de ces trouvailles désopilantes (le progrès ?) testées pour nous par les Bidochon.
Cet été les lecteurs du "Midi Libre" ont eu droit à la primeur de cet album. Si vous étiez en vacances ailleurs que dans le Languedoc, vous y avez droit aujourd'hui pour 10 euros et quarante centimes.
07:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd
14/09/2010
Roms : procédure d'infraction contre le gouvernement français
Décision de la Commission européenne de lancer une procédure d'infraction contre la France à propos de sa politique d'expulsion des Roms.
La commissaire en charge des droits fondamentaux, Viviane Reding a réagi tardivement.
Pour des centaines de Roms concernés par l'action du gouvernement français, la décision de la Commission européenne arrive trop tard.
La Commissaire Reding a soutenu avec force, la semaine dernière à Strasbourg, l'action du gouvernement français alors qu'une vaste majorité du Parlement européen s'y opposait.
Aujourd'hui la Commission dit la même chose que ce que le Parlement européen disait la semaine dernière : le gouvernement français, non seulement nous a fait honte, mais il s'est mis hors la loi.
Il faut se féliciter du changement de position de la Commissaire Reding, mais beaucoup de questions restent ouvertes sur la manière dont la Commission européenne a géré cette affaire.
Le rôle du gouvernement est de faire appliquer l'Etat de Droit.
Donc, il n'y doit pas y avoir de discrimination contre une catégorie de population.
La circulaire visant spécifiquement les Roms est contraire à ce principe de base.
La Loi doit être la même pour tous. Y compris les lois européennes auxquelles la France a souscrit !
13:47 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : europe