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07/09/2005

Famine au Niger

Famine au Niger

 

 

Il y a un an les "criquets pèlerins" envahissaient le Sahel.
La lutte pour leur éradication coûterait pourtant moins cher que les conséquences économiques et humaines des dégâts qu'ils causent. "Il vaut mieux prévenir que guérir"!
La fin précoce de la saison des pluies de l'année dernière, s'ajoutant à l'invasion acridienne, laissait prévoir, inexorablement, le drame de cet été.
Le "Programme alimentaire mondial" de l'ONU a lancé un appel au secours dès novembre, puis en mai, quasiment en vain. Je n'ose écrire "dans le désert".
Il a fallu que les médias du monde entier montrent des enfants en train de mourir de faim pour que les donateurs réagissent. Sauf l'Union européenne qui a débloqué 6 millions d'euros d'urgence en mai.
Selon les experts en aide humanitaire, cela coûte 80 fois plus cher d'intervenir dans l'urgence que de façon préventive. "Il vaut mieux prévenir que guérir", bis !
Et pendant ce temps là... le FMI menaçait le gouvernement nigérien de ne pas débloquer une aide de 100 millions d'euros s'il ne dégageait pas 10 millions d'euros de recettes fiscales supplémentaires.
Qu'à cela ne tienne, a répondu le gouvernement nigérien, qui décide alors d'instaurer une  TVA sur la farine et le lait ! Avant que des manifestations de masse, pourtant réprimées, ne l'obligent à faire machine arrière...
Niant l'importance de la crise, le même gouvernement nigérien a refusé, jusqu'au mois de juin, la distribution gratuite de céréales.
Le gouvernement nigérien a acheté des céréales qu'il revend à prix subventionné et il ne veut pas "casser" le marché.
Mais les céréales subventionnées sont quasiment introuvables, et de toutes façons les plus pauvres ne peuvent les acheter.
Les plus riches achètent des céréales très chères, à des spéculateurs qui les ont achetées très tôt... et qui font de confortables bénéfices.
Et puis le FMI n'aime pas que les gouvernements interviennent sur le marché : ne faut-il pas que celui-ci soit libre ?
Mais le "marché" ne peut pas réguler ces situations de crises !
 Il faudrait réduire la dépendance de l'agriculture à l'égard de l'irrégularité des pluies. Mais dans les années 70 le gouvernement de l'époque avait arrêté son programme d'aide à l'équipement des agriculteurs, sous la pression du FMI, qui avait mis en place un "plan d'ajustement structurel"...
Il faudrait pourtant mieux prévenir que guérir !

 

17:39 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)

05/09/2005

Les inégalités dans le monde

Inégalités dans le monde et en Europe
C'était le thème de "l'atelier" que je devais animer.
Un rapport de l'ONU, paru il y a deux semaines, résumait "la situation sociale dans le monde" par ce titre "la crise de l'inégalité", avec en conclusion "on ne peut faire de progrès sur le front du développement sans s'attaquer aux inégalités à l'intérieur des pays et entre ceux-ci".
Quelques chiffres : si on prend une moyenne mondiale de 100, la moyenne de l'Union européenne est à 400 et l'Afrique subsaharienne (donc y compris les pays qui ont du pétrole est à 10 !
Concernant la moyenne des revenus de l'Union européenne, un autre chiffre : les nouveaux pays membres sont entre le ¼ et la moitié de la moyenne.
Et ce n'est que pour les inégalités de revenus : tout va avec : l'espérance de vie dans les pays pauvres est, en moyenne, la moitié de ce qu'elle est dans les pays riches...
Ce qui est terrible, c'est que ni le "marxisme tropical", ni le libéralisme, avec les injonctions du FMI (dérégulations, privatisations, disparition des structures étatiques alors que les Etats ont bien du mal à exister etc.) n'ont fonctionné.
La mondialisation ignore l'Afrique : à peine plus de 1% du commerce mondial (même en comptant le pétrole) et pareil pour les investissements.
Une économie de prédation plus qu'une économie capitaliste, puisque le capitaux, y compris ceux de l'élite africaine,  s'investissent ailleurs, sauf pour le pétrole.
Comment ne pas voir que la cohésion sociale est moteur de développement ?
Elle implique des services publics performants, accessibles à tous (éducation, transports, santé).
Le logement,  et ce qui va avec (eau et électricité) ne peuvent être laissé aux seules lois du marché.
En aval,  il faut des péréquations et des redistributions.
En amont, il faut des protections, des régulations, de la sécurité.

Ils ne pensent qu'à ça !

"Chantiers" du PS du Pas-de-Calais", comme tous les ans en septembre.
Un thème affiché, et repris dans tous les "ateliers" : les inégalités.
Rapports des groupes de discussion plus ou moins intéressants.
Le docteur Poher a dressé un diagnostic terrifiant de la santé dans le département : la carte des pathologies décalque la carte du chômage : il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade, parce que ça va  ensemble.
Une fois les rapports expédiés, les discours des "ténors" :
Janquin,  qui structure son discours sur un poème d'Aragon -"est-ce ainsi que les hommes vivent ?- et qui annonce sa candidature au renouvellement de son mandat, Dupilet qui moque, les "spécialistes des safaris photos, dont certains se trouvent à la tribune", histoire de rappeler qu'il roule pour Fabius et pas pour celui à qui il a cédé son siège de député,
Percheron, qui se fait lyrique pour proclamer ses soutiens à Hollande et Lang,
Lang qui remercie tout le monde, en particulier le Pas-de-Calais, dont il veut être l'élu pour longtemps,  et Hollande,
Hollande qui balance les vacheries sans citer personne, mais il n'y a pas besoin, tout le monde reconnaît les cibles,
Ils parlent peu des inégalités, même quand ils attaquent la Droite,  mais beaucoup des échéances : le congrès, la présidentielle.
Avec tout ça il est plus de 2 heures et demie, c'était un temps déraisonnable pour songer à se mettre à table.

30/08/2005

Histoire du PS par Mexandeau

Histoire du parti socialiste - Louis Mexandeau - (éditeur : Taillandier)


Louis Mexandeau est historien de formation, et c'est en historien qu'il traite le sujet.
Son livre est dense et "charpenté".

Les chapitres consacrés à la marche vers la création d'un parti socialiste unifié, en 1905, sont éclairés par la situation de la 3e république qui doit d'abord s'affirmer face aux royalistes, puis devenir laïque avant de songer à être sociale. La stature de Jaurès domine.
Puis vient le temps de Léon Blum : le "schisme" avec les communistes qui acceptent de s'aligner sur Moscou, baptisée "la patrie des travailleurs", le "Front populaire", la résistance, la reconstruction...et la défaite en Congrès face au discours plus à gauche de Guy Mollet.
L'écart entre les discours internes, très à gauche, de celui qui restera plus de 20 ans le "patron" des socialistes, et ses manoeuvres politiques en faveur d'hommes très marqués à Droite, son ralliement à De Gaulle en 1958 (ce qui provoque la naissance du PSA, qui deviendra PSU) est souligné.
En historien Louis Mexandeau traite rapidement, en deux chapitres, les évènements qu'il a vécu aux côtés de François Mitterrand, et, pudiquement, n'insiste pas sur le rôle qu'il a joué : il s'agit d'un livre d'Histoire, pas de mémoires, même s'il règle quelques comptes personnels au passage.
Mais Louis Mexandeau reste un militant. Dans sa conclusion, il appelle à "reconstruire une idéologie de rupture avec le capitalisme". Ce que promettait déjà la motion majoritaire au Congrès de Metz...en 1979, et ce que n'ont pas fait (pourquoi ?) les gouvernements dans lesquels il a été ministre.
Distinction entre "exercice du pouvoir" et "prise du pouvoir", comme l'a théorisée Léon Blum en 36 ?
Le livre se referme sur cette belle phrase : "Le Parti Socialiste, si imparfait qu'il soit, reste lourd de l'espérance des Hommes."

Louis Mexandeau est venu à Aire présenté son livre sur la résistance, j'aimerais qu'il revienne pour nous présenter cet autre volet de son travail d'historien engagé.

17:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

29/08/2005

Karl Marx, ou l'esprit du monde

Biographie de Marx, par Jacques Attali (Fayard)

La vie de Karl Marx, plutôt moins bien connue que son oeuvre.
Attali en fait une description assez sévère : penseur génial, complètement "habité" par son travail intellectuel, complètement inapte aux servitudes de la vie quotidienne, n'envisageant pas de gagner sa vie, mettant sa femme enceinte tous les ans (et même la domestique - payée par la belle famille- en l'absence de sa femme), sans jamais se poser la question du minimum vital, vivant donc, le plus souvent très chichement,  essentiellement d'héritages (accumulation capitaliste réalisée par d'autres) et de l'argent versé par Engels, détourné de la plus value dégagée par le travail des ouvriers des usines de la famille ce celui-ci.
Attali n'insiste pas plus qu'il ne le faut sur l'oeuvre théorique de Marx, en mettant quand même l'accent sur trois points :
- La "dictature du prolétariat" n'était envisagée que dans un cadre électoral pluraliste et parlementaire, avec une majorité obtenue par l'alliance des ouvriers et des paysans, en aucun cas comme la dictature d'un parti sur le prolétariat ;
- Marx ne se sentait pas "marxiste" à la lecture des prises de position de ses "disciples" ;
- Sa pensée était évolutive, toujours à la recherche de la dernière information susceptible de corriger son analyse, rien de figé, donc...

 

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