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09/07/2021

Une famille coréenne dans la tourmente

L'attente

une famille coréenne brisée par la partition du pays

Keum Suk Gendry-Kim

éditions Futuropolis

 

Le Japon avait annexé la Corée. En 1945, le Japon , vaincu, quitte la péninsule. Les Coréens pensent vivre alors une paix bien méritée. Malheureusement les moments de bonheur seront brefs, la Chine veut mettre la main sur sa voisine, en utilisant Kim il-Sung. Les troupes russes sont également présentes.

"Les troupes soviétiques envoient dans leur pays non seulement les principales machines, accessoires, produits et installations, mais aussi beaucoup de riz stocké par l'armée japonaise."

L'ONU vote une résolution qui envoie des troupes pour s'interposer. Le plus important contingent est américain, mais l'armée française est également présente. La population fuit l'avancée du Nord vers le Sud des troupes communistes. Les Coréens vivent alors des scènes qui rappellent l'exode, en France, en 1940, et, malheureusement des scènes que l'on peut voir aujourd'hui dans les pays où les populations subissent les troupes armées, ou d'autres d'un passé récent.

L'auteure raconte, de manière sobre, avec des dessins qui ne le sont pas moins, en noir et blanc, l'histoire de sa mère séparée,  dans sa fuite,  de son mari et de l'un de ses enfants.

 

"C'est un monde dangereux. Personne ne sait ce que les lendemains te réservent."

"Combien de personnes dans ce monde ont perdu leur famille ou ont été séparées par la guerre ? Il ne s'agit pas seulement de l'histoire de la Corée, du peuple coréen. Les Coréens ne sont pas les seuls à avoir dû quitter leur pays natal pour fuir la guerre, il suffit de voir tous ces migrants qui aujourd'hui tentent de rejoindre l'Europe dans l'espoir d'y trouver une vie meilleure."

 

07:59 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire, corée

06/04/2019

La dictature de Corée du Nord

L'étoile du Nord

de D.B. John

éditions Equinox / Les Arènes

 

Les destins de trois personnages vont se croiser :

Jee-Min, alias Jenna Williams, brillante universitaire à Washington, de mère coréenne et de père afro-américain. Elle accepte de mettre au service de la CIA ses connaissances de la Corée, et ses capacités d'analyse.

Cho Sang ho est nommé colonel et responsable des négociations avec les USA. Il découvre qu'il y a un gouffre entre ce que raconte le régime, aussi bien sur la Corée que sur les USA.

Madame Moon est une paisible grand-mère, ancienne cuisinière qui fait la cuisine dans un marché dans une petite ville non loin de la frontière avec la Chine, par où passent beaucoup de fugitifs, malgré la surveillance et la répression.

Sous la forme de ce roman, qui pourrait être adapté au cinéma car il y a de l'action, l'auteur parle de la dictature de la Corée du Nord :le goulag, les enlèvements, la fausse monnaie, le trafic de drogues, les expérimentations d'armes chimiques.

Avec cette question, qui peut être posée également pour d'autres pays, comme Cuba : les sanctions ne sont-elles utiles que pour donner une excuse au régime qui mobilise la population en se plaçant en victime des régimes capitalistes ? Avec une certitude : les populations souffrent et les sanctions n'ont jamais fait tomber une dictature !

 

 

09/04/2017

Corée du Nord / Chine / Corée du Sud

Je voulais juste vivre

Yeonmi Park

En complément du livre de Philippe Pons, correspond du Monde dans la région, ce témoignage d'une jeune femme. Pas seulement en Corée du Nord, mais aussi sur la vie en Chine de ces Coréens ayant fuit la dictature, et enfin leurs problèmes d'intégration  en Corée du Sud.

Elle parle de la famine des années 90 : "les pays communistes qui avaient soutenu le régime nord-coréen l'ont complètement abandonné, et notre économie contrôlée par l'Etat s'est effondrée." alors que dans les années 60 et 70 "l'Etat prenait en charge les besoins alimentaires." Un Etat construit dans "un élan national de résistance à la domination japonaise."

"Considérer que la Corée du Nord était une victime perpétuelle de l'agression impérialiste faisait partie de mon identité."

"On possède si peu, un rien suffit au bonheur".

"On m'a enseigné à ne jamais exprimer mes opinions."

Le nord de la Corée du Nord possède "de longue date une tradition de commerce transfrontalier avec la Chine et un marché noir." Le long du fleuve Yalu ont toujours circulé les contrebandiers. C'est par là qu'arrivent, malgré les policiers du régime, les DVD interdits, et plus largement, toutes les nouvelles du monde extérieur à ce pays fermé sur lui même.

"Le grand déclin a débuté en 1990 lorsque l'Union soviétique s'est dissoute."  "Lorsque l'aide alimentaire étrangère a enfin commencé à arriver dans le pays pour secourir la population, le gouvernement en détournait la majeure partie pour l'armée, qui passait toujours en premier.""La famine et l'effondrement économique ont transformé le pays tout entier en une nation de commerçants qui ne cherchaient qu'à survivre". "La corruption, les pots-de-vin, le vol et même le capitalisme de marché étaient devenus un mode de vie suite à l'effondrement de l'économie centralisée.""Une fois qu'on commence à marchander tout seul, on commence à penser tout seul."

"Les Nord-Coréens sont élevés dans le culte de leurs pères et de leurs aînés ; cela fait partie de la culture héritée du confucianisme."

De l'autre coté du fleuve, la Chine, avec de nombreux habitants d'origine coréenne. C'est cette communauté qui organisent tous les trafics, y compris d'êtres humains. Celles qui fuient la Corée du Nord se trouvent généralement vendues, le plus souvent comme épouses dans les zones rurales où les femmes chinoises manquent. Elles sont dures à la tâche et habituées à se contenter de peu. Yeonmi découvre que la corruption des fonctionnaires sévit également en Chine.

Pour elle, comme pour beaucoup d'autres, une mission protestante lui permettra de quitter la Chine vers la Corée du Sud, où elle découvrira une autre forme de discrimination. Il est vrai qu'elle a tout à apprendre du monde moderne, et que son niveau scolaire est faible. Contrairement à la plupart des pays communistes, la Corée du Nord n'a pas investi dans l'éducation. "75% des réfugiés étaient des femmes pauvres des provinces du nord."

"Malgré ses trains à grande vitesse, son architecture moderne et sa culture pop, la Corée du Sud reste un pays très conservateur ."

 

 

06/04/2017

Un Etat-guérilla en mutation

Corée du Nord

Philippe Pons

éditions Gallimard

 

Il y a quelques années, j'ai raconté dans ce blog mon voyage dans ce pays si fermé. Philippe Pons, journaliste au Monde, propose une analyse très fouillée du passé, du présent et du futur de ce qu'il appelle cet "Etat guérilla".

La Corée, colonisée par le Japon à partir de 1905, , est sortie exsangue de la guerre qui a déchiré la péninsule après la dernière guerre mondiale, faisant au moins deux millions de morts coréens. D'un coté l'URSS et la Chine de Mao, de l'autre les Etats-Unis d'Amérique et ses alliés, dont la France. Il faut donc penser la RPDC dans le contexte de son histoire nationale qui explique, au moins en partie, pour quoi elle s'est transformée en "Etat forteresse", cherchant des marges de manoeuvre face à ses mentors chinois et russe. "La RPDC vit depuis plus d'un demi-siècle figée dans l'ère postcoloniale et la guerre froide."

"Un nationalisme ethnique exacerbé a progressivement évincé le marxisme- léninisme." "Un système totalitaire, "socialiste" dans sa forme, nationaliste dans sa substance. La Constitution de 1998 écarte toute référence au marxisme." Au pratiques staliniennes (répression, purges, camps de travail) s'ajoutent les méthodes de contrôle de la police d'occupation japonaise visant à réguler la vie quotidienne en jouant de la délation et de la surveillance mutuelle.

L'écroulement du bloc soviétique et la transformation de l'économie chinoise ont eu des répercussions catastrophiques pour l'économie de la RPDC. Famines, et pour survivre : marché noir et corruption généralisée après l'effondrement du système de distribution publique. Le décalage entre l'idéologie et la réalité est patent, même pour les Nord-Coréens.

La politique de W Bush a son égard  ("axe du mal" en 2002) a renforcé la mentalité d'assiégé permanent, "la militarisation à outrance absorbant les ressources nationales. La primauté accordée aux dépenses militaires s'opéra au détriment des conditions de vie." "Le pays le plus militarisé du monde" avec une surreprésentation des militaires dans l'appareil du pouvoir. L'intervention militaire américaine a été une leçon pour les dirigeants de la RPDC, paranoïaques non sans raison. Devenir une puissance nucléaire leur semble la seule façon d'éviter le sort de Sadam Hussein.

La Chine, même si elle désapprouve la politique des dirigeants nord-coréens, ne se débarrassera de la famille Kim que si celle-ci ne "tient plus le pays, et la remplacera alors par une junte militaire. La présence de ce "glacis" lui est indispensable.

La Corée du Sud ne pousse pas à l'effondrement du régime : elle a tiré les leçons de la réunification allemande et de son prix. D'autant que l'écart entre le nord et le sud est beaucoup plus important qu'il ne l'était entre l'oued et l'est.

 

 

07/01/2009

la corée comptait sur la Présidence française...

L'accord de libre échange entre l'Union européenne et la Corée

 

Face à la récession, les risques protectionnistes sont réels.

Tous nos interlocuteurs ont exprimé le souhait d'une conclusion rapide des négociations, "pendant la Présidence française", comme le Premier ministre l'a dit au Président Sarkozy.

Le "deal" consiste à ouvrir le marché coréen aux services européens (en particulier bancaires), en échanges d'une plus grande ouverture du marché européen aux produits manufacturés coréens.

Les Coréens demandent une baisse des barrières tarifaires et non tarifaires.

Les Coréens demandent un traitement au moins égal à ce qu'ils ont obtenu des Américains pour les règles d'origine. Ils demandent l'incorporation des productions de Kaesong (plus de 30.000 salariés nord-coréens ; leur salaire est versé directement aux autorités) dans l'Accord (le PE est pour).

 

L'Accord de libre échange avec les USA n'est toujours pas ratifié. L'opposition émet des réserves.

Le Congrès américain n'a pas ratifié non plus.

 

Le Premier ministre considère que les accords de libre échange peuvent être une alternative à l'échec des négociations de l'OMC à Doha.

 

 

"L'Accord cadre" semble être dans les limbes. Les Coréens n'acceptent pas d'être traités comme le Bangladesh, et demande l'égalité avec le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

 

 La Chambre de commerce des entreprises européennes en Corée dénonce le protectionnisme coréen.