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20/10/2022

engagements pour l'émancipation des femmes (1789/2000)

Parisiennes citoyennes

musée Carnavalet (Paris IVe)

exposition jusqu'au 29 janvier

 

L'ordonnance instituant le droit de vote des femmes

exposition aux archives nationales (Paris IVe)

 

Deux expositions qui convergent à quelques dizaines de mètres l'une de l'autre.

1790 : Olympe de Gouges : "la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune !"

Nicolas de Condorcet sera un des rares hommes à appuyer cette revendication.

Les femmes participent activement à la Révolution. Elles réclament l'égalité et le droit de participer à la défense du pays. Mais le 30 octobre 1793, les associations de citoyennes, jugées trop subversives, sont interdites.

La révolution de 1848 apporte l'espoir d'un changement et la création d'un mouvement en faveur du vote des femmes. George Sand s'engage pour une république démocratique et sociale. Elle réclame également l'égalité dans le mariage.

Maria Deraismes préfère travailler à obtenir d'abord une égalité des droits civils avant de réclamer des droits politiques.

1876 : création de la toute première association suffragiste (mot que mon correcteur orthographique ne  connait pas) en France, avec des méthodes plus pacifiques que celles des Britanniques.

Ferdinand Buisson en 1909 puis rené Viviani en 1919 déposent des propositions de lois dans ce sens.

L'assemblée nationale se prononce en faveur du droit de vote des femmes en 1925, 1932, 1935 et 1936 (le Front populaire), mais, à l'époque le Sénat a la possibilité de bloquer les lois adoptées par l'Assemblée. Et il ne s'en prive pas. "séduire et être mère, c'est pour cela qu'est faite la femme" résume un sénateur.

A l'aube de la Seconde guerre mondiale, la France fait partie des quelques derniers pays européens à toujours refuser ce droit aux femmes.

C'est le général de Gaulle qui relance, de façon inattendue,  le débat sur le suffrage féminin en déclarant "une fois l'ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l'Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays."

Le suffrage ne sera pas totalement universel car les femmes musulmanes d'Algérie n'obtiendront le droit de vote qu'en 1958.

L'exposition de Carnavalet montre la dynamique de l'émancipation des femmes explorée dans toutes ses dimensions : le droit à l'instruction comme celui de travailler, les droits civils et les droits civiques, et aussi la liberté de disposer de son corps et l'accès à la création artistique et culturelle.

En 1961, s'ouvre le premier centre du Planning familial qui donne des informations sur la contraception qui sera interdite jusqu'en 1967.

En 1977, deux mains en forme de losange deviennent le symbole des luttes féministes, en alternative au poing levé, considéré comme symbole phallique.

 

17:08 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expos, féminisme

05/06/2013

Rencontre avec Taslima Nasreen

Humanisme ou barbarie

 

 

Taslima Nasreen revendique le droit à la liberté de croyance religieuse, et surtout le droit d'absence de celle-ci.

Elle revendique le droit de considérer les écritures "saintes" comme obsolètes.

Elle prône l'égalité des religions, même si, personnellement, elle n'en choisit aucune. Elle dénonce les discriminations et les harcèlements dont sont victimes les Hindous dans son pays, le Bangladesh, d'où elle a du fuir, pour trouver refuge en Suède. Son pays où ses livres sont interdits, même s'ils circulent "sous le manteau". Son pays où les islamistes l'ont condamné à mort par contumace, elle qui refuse la charia et revendique le droit de critiquer l'Islam qui discrimine les femmes.

 

Elle voit avec tristesse son pays, autrefois laïc, s'islamiser, par le biais d'organisations caritatives, d'universités, d'écoles et même de crèches. Le tout financé par les pétrodollars arabes du Golfe.

Elle qui rêve d'un retour à la Constitution laïque de 1972, avec une séparation nette entre l'Etat et les religions,  elle voit avec colère les deux grands partis faire de la surenchère pour s'attirer les faveurs des islamistes, dont les responsables se sont illustrés comme collaborateurs et criminels de guerre, lors de la lutte pour l'indépendance. Criminels impunis, toujours terroristes, toujours financés par les riches Arabes du Golfe.

 

Deux grands partis. L'un dirigé par la fille d'un héros, l'autre par la veuve d'un autre héros. Toutes deux administrent la preuve que des femmes au pouvoir peuvent être aussi brutales que des hommes. La preuve que des femmes peuvent être misogynes.

 

Taslima Nasreen revendique le droit d'être athée et féministe. Elle trouve même que les deux combats découlent l'un de l'autre.

 

Elle a reçu, parmi bien des reconnaissances internationales, en 1994 le Prix Sakharov du Parlement européen, pour la liberté de pensée, en 2007 le Prix des Droits de l'Homme de la République française, en 2008 le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.

 

Une femme admirable pour son intelligence et son courage.