18/12/2007
le libéralisme économique ne conduit pas au libéralisme politique
L'économie syrienne : la libéralisation économique ne conduit pas à la libéralisation politique
La croissance est de 6% par an depuis 7 ans. Les dépenses de consommation ont augmenté de façon spectaculaire, même si les vitrines des magasins montrent qu'il existe des classes bien distinctes dans leurs moyens financiers.L'afflux des réfugiés a entraîné des tensions sur le coût des loyers et des services ainsi que sur les prix de nombreux produits de base. Cette inflation a entraîné une paupérisation d'une partie de la population alors que la richesse des privilégiés devenait plus visible.
La libéralisation économique est réelle, mais elle profite essentiellement à la classe dirigeante qui la contrôle.
A l'image du Président, héritier de son père, la nouvelle génération est plus éduquée, souvent à l'étranger et urbaine, alors que la première génération de dirigeants du Bass était composée de militaires d'origine rurale.
Reviennent également aux affaires, les enfants de l'ancienne bourgeoisie mise à l'écart.
Le Vice-premier ministre, en charge de l'économie, affirme sa volonté d'une intégration rapide dans la mondialisation et ne comprend pas le refus des USA concernant l'adhésion de la Syrie à l'OMC.
Selon lui, l'équité consiste à donner le maximum d'opportunité à chacun(e).
Dans la logique du libéralisme économique, le Gouvernement envisage de mettre fin aux subventions sur certains produits, en particulier le chauffage, mais les choses vont très lentement car tout le monde a bien conscience du risque d'explosion sociale que cela peut entraîner.
Dans le même ordre d'idée, le ministre voudrait "dégraisser" une fonction publique qu'il juge hypertrophiée.
Les relations économiques avec la Turquie se sont intensifiées et un accord de commerce a été signé.
Les relations économiques avec l'Iran sont également en pleine croissance.
Les investissements du Golfe, en particulier du Qatar et de Dubaï, ne faiblissent pas malgré le contexte régional instable.
Une Bourse vient d'ouvrir avec succès.
L'Accord d'Association avec l'Union européenne a été évoqué par de nombreux interlocuteurs, tous sur la même ligne, en particulier par le Vice-premier ministre : pas question de renégociations, pas question d'accepter des pressions, en particulier pour de nouvelles conditions politiques, pas question de ne pas être traités en partenaires égaux.
Il considère MEDA comme un succès et l'aide de la BEI comme essentielle pour plusieurs projets.
Même en cas de désaccords, il souhaite le maintien du contact et du travail commun.
Le % du PIB consacré au budget de la Défense (40% du budget de l'Etat) limite la marge de manœuvre pour favoriser la croissance économique. Mais le Vice-premier ministre chargé de l'économie n'en parle pas.
Cette libéralisation économique ne s'accompagne d'aucune libéralisation politique : la répression reste ferme, en particulier à l'encontre des islamistes.
L'inconvénient de ce système est qu'il n'existe pas de mécanismes de corrections des disfonctionnements.
08:40 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
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